huitième assemblée et cinquantenaire

Faisons route ensemble
L'étude consacrée à la Conception et
la vision communes du COE (CVC).



Séances présidées par S.S. Aram I qui introduit le sujet de l'étude "Vers une conception et une vision communes du COE". Comme il l'a toujours fait, le COE tente de réexaminer les priorités de son programme, ainsi que ses structures, en relation avec l'évolution des réalités du monde et des besoins, des préoccupations et des frustrations de ses Eglises membres. Mais le but de ce processus CVC, commencé en 1989, est plutôt (1) de donner une articulation nouvelle à la vision oecuménique fidèle au message de l'Evangile et répondant aux besoins et à l'expérience des Eglises membres, (2) de souligner à nouveau que l'unité est le but essentiel du mouvement oecuménique, (3) d'expliciter l'importance décisive de l'unité, de la mission, de l'évangélisation, de la diaconie, de la justice, comme base de toute articulation sérieuse de la vision oecuménique, (4) de donner une visibilité de plus en plus percutante à la cohérence, l'intégrité et la responsabilité mutuelle dans la collaboration et les relations inter-Eglises et les programmes du COE. Le processus CVC n'est pas un processus du COE; il appartient à ses Eglises membres et à ses partenaires .oe.cuméniques, y compris l'Eglise catholique dont les contributions, ainsi que celles des responsables et du personnel du COE, doivent être ici reconnues par une profonde gratitude. Le président conclut en précisant qu'à sa dernière réunion, le Comité central avait adopté la forme actuelle de CVC qui est offerte à l'Assemblée comme invitation et défi.

Deux membres du Collège présidentiel ont ajouté quelques points.

La pasteure Eunice Santana évoque le processus de consultation (1991-1997) avec contributions, réactions des Eglises. Elle souligne l'importance du mot "Vers..." dans le titre qui montre bien qu'il s'agit d'un processus et non pas d'un point d'arrivée final. L'assemblée est invitée à prendre part au processus par la discussion pour faire face à la question: dans quelle mesure cela peut-il nous aider dans notre travail commun?

Le métropolite Zacharias Mar Theophilus attire l'attention sur la différence entre le contexte historique au sein duquel les pionniers ont eu la vision oecuménique et notre contexte où une vision sans action ne serait rien qu'un rêve. L'effondrement économique, la dégradation morale et spirituelle, le non-respect des droits de l'homme, la domination par les riches et les puissants, exigent une vision nouvelle couplée avec une action nouvelle. Il nous faut prier le Saint-Esprit et renforcer ainsi la dimension spirituelle.

Une table ronde fut ensuite menée par le pasteur Peter Lodberg qui posa des questions à quatre personnes:

a) Mme Mary Tanner (présidente sortante de la Commission de Foi et constitution): dans la réponse de l'Eglise d'Angleterre à CVC, ainsi qu'à la Conférence de Lambeth, nous avons souligné que l'unité visible se trouve au coeur de la vocation .oe.cuménique. Le tableau de l'unité que nous avons tiré de sources .oe.cuméniques, aussi bien qu'anglicanes, décrit l'unité de la manière suivante:


La table ronde du séance délibèrante du CVC
  • c'est un don de Dieu que nous sommes appelés à rendre visible et qui révèle quelque chose de la vie de la Sainte Trinité;
  • c'est une communion des chrétiens dans la foi, dans la vie sacramentelle, dans le baptême et l'eucharisitie partagée, d'où nous sommes envoyés vivre et travailler à la gloire de Dieu;
  • une communauté où les dons de tous et de toutes sont estimés;
  • une communauté conciliaire qui lie "chacun en chaque lieu" à "chacun en tous lieux";
  • une communion dans laquelle nous sommes responsables les uns vis-à-vis des autres, ce qui nous aide à faire face ensemble aux questions difficiles, à discerner, à nous consulter et à enseigner avec conviction;
  • une communion qui nous aide à faire face aux besoins du monde et qui est une communauté de riche diversité, de sorte que le monde puisse y entrevoir quelque chose de ses propres possibilités.

b) Le pasteur Juan Esteban Sepùlveda (pentecôtiste), souligna qu'en Amérique latine il y a un pourcentage élévé des chrétiens du monde mais que seule une minorité d'Eglises étaient membres du COE. En tant que chrétien pentecôtiste, il se trouve doublement minoritaire. Le COE est reconnu comme étant un élément important du mouvement oecuménique parmi d'autres expressions de l'.oe.cuménisme. On peut espérer que CVC aura une audience plus vaste et élargira le mandat du COE à inviter à l'intérieur ceux qui sont actuellement à l'extérieur. Mieux vaut dialoguer non pas sur les limites de la diversité mais sur une clarification de notre centre commun. Alors on ne craindra pas de perdre son identité en s'ouvrant aux autres.

c) Le père Nicholas Apostola (Eglise orthodoxe de Roumanie): Le centre c'est la prise au sérieux de Dieu qui se révèle en Jésus Christ. Plus nous nous éloignons de cela, plus il est difficile d'atteindre l'unité. Dialoguer signifie écouter Dieu et s'écouter les uns les autres. Ainsi, on arrive à un seul esprit en acceptant la diversité mais en restant centrés sur la Sainte Trinité. La prière est essentielle. L'une des faiblesses du COE, qui a commencé à être corrigée à Vancouver, était l'absence d'un accent mis sur la vie de prière du Conseil et de ses Eglises membres, ou sur le développement d'une spiritualité commune. En raison de nos histoires séparées, de nos préjugés, nous ne voyons pas le Christ dans l'autre ou dans la foi de l'autre. Il nous faut reconnaître nos préjugés et puis identifier nos véritables différences dans la foi. Cependant, nos plus grandes différences concernent les problèmes moraux et éthiques.

d) Le père Thomas Stransky (catholique, recteur de l'Institut oecuménique de Tantur, Jérusalem): Avant le Concile de Vatican II, on parlait de l'Eglise catholique et du mouvement oecuménique. Après le Concile et le changement dans la conception que notre Eglise a d'elle-même en relation aux autres: "en communion réelle mais imparfaite", on s'est mis à parler de l'Eglise catholique dans le mouvement oecuménique. Pour moi, à l'époque, c'était un peu comme voir un énorme éléphant aux pattes maladroites dans un jardin bien cultivé. Ou encore, c'était comme reconnaître qu'une fois qu'on a mis son pied sur le dos d'un tigre, il faut soigneusement se demander quel sera le pas suivant. A Vatican II, les catholiques parlaient à propos de dialogue oecuménique, sans en avoir eu beaucoup l'expérience, sauf dans les mariages interconfessionnels. A présent, nous pouvons réfléchir sur l'expérience de la question: "Qu'est-ce?", "Quand?", "Qui?", "Pourquoi?", est l'Eglise? Nous pouvons acquérir une plus profonde compréhension de nous-mêmes en ayant une compréhension plus profonde des autres. "Nous" signifie "nous, les chrétiens" et non plus "nous, les catholiques". L'Eglise catholique romaine est devenue beaucoup plus polycentrique. Les évêques d'Amérique latine, d'Asie, d'Afrique, du Moyen Orient, jouent leur rôle dans les synodes; ils boivent dans leurs propres citernes, ils parlent de leur propre voix; ils ont leur propre ordre du jour.

Le père Thomas Stransky




Lors d'une conférence de presse, le père T. Stransky n'a pas exclu la possibilité pour l'Eglise catholique d'entrer dans le COE. Il faut rappeler que le père Stransky est proche du Conseil pontifical pour l'unité où il a lui-même servi dans le passé.
Le président donne la parole à la salle.

L'essentiel des questions abordées par les intervenants apparaît bien dans le résumé fait par Mme Janice Love: (1) Comment pouvons-nous avoir une conception ou une compréhension communes si nous n'avons pas une compréhension de nous-mêmes? (2) Il faut être reconnaissants pour les points forts du COE tout en s'occupant de guérir ses faiblesses. (3) Les questions de vision et les questions de structure sont reliées entre elles mais il est important de prêter attention à la .i.manière.r. dont nous procédons. (4) Il faut se concentrer sur le centre, c'est-à-dire Dieu qui se révèle en Jésus Christ. De sa propre part, elle ajouta: "nous pouvons faire et être tellement plus ensemble que nous ne le pouvons à part les uns des autres".

La deuxième séance consacrée au projet CVC fut introduite par deux discours sur les conséquences institutionnelles et constituionnelles de ce texte par Mme Marion Best et le père Georges Tsetsis.

Discussion
La discussion a porté sur la restructuration du COE, en relation avec le questionnement "orthodoxe", qui n'est pas seulement "orthodoxe", sur l'idée d'un Forum, pour et contre l'éventualité que celui-ci soit une sorte de "Chambre Haute" par rapport au Conseil où seraient représentées les "familles" d'Eglises et non pas les Eglises locales, sur la terminologie ("Conseil", "Communauté"), sur les avantages respectifs du vote majoritaire et du "consensus" et sur le problème de l'amendement constitutionnel qui confierait l'élection du Collège présidentiel au Comité central et non plus à l'Assemblée (cet amendement a finalement été rejeté par une assez forte majorité).



Afrique: L'empreinte de Dieu, par N. Barney Pityana

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Huitième Assemblée et Cinquantenaire

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