Conseil oecuménique
des Eglises et Conférence des Eglises européennes, en coopération avec la Fédération luthérienne mondiale |
Voir
communiqué COE: Une
délégation oecuménique en visite en Albanie et en Ex-République Yougoslave de Macédoine. (17.5.99) |
En avril 1999, le Conseil oecuménique des Eglises, la
Conférence des Eglises européennes et la Fédération
luthérienne mondiale ont envoyé une délégation en Yougoslavie
pour examiner, avec les Eglises de cette région, les causes et les conséquences du
conflit qui déchire actuellement les Balkans. Ne pouvant rester indifférents
à la continuation de la guerre, le COE et la KEK, en collaboration avec la FLM, ont
envoyé une seconde délégation, dans l'ex -République yougoslave
de Macédoine et en Albanie entre le 18 et le 25 mai, avec la mission suivante:
Membres de la délégation
Remerciements
Notre visite a été courte, et si fortes que soient les
impressions qu'elle nous a laissées, il est impossible de tirer des conclusions
définitives après avoir passé quelques jours seulement dans chaque pays.
A l'issue de longues discussions, nous avons décidé de ne pas formuler de
recommandations spécifiques à l'intention des Eglises, mais plutôt de
rapporter nos observations et de faire part de quelques conclusions générales sur
la situation dans l'ex-République yougoslave de Macédoine et en Albanie.
1. Le conflit qui sévit actuellement dans les Balkans n'est pas une guerre de
religion. Bien que l'attachement aux diverses identités ethniques soit très
profond, des gens appartenant à des groupes ethniques et religieux différents
vivent ensemble depuis des siècles dans le respect et la tolérance. Chercher
à représenter cette guerre comme un conflit religieux est très dangereux.
Dans un contexte si politisé, ni les Eglises ni d'autres communautés religieuses ne
doivent se laisser utiliser par des gouvernements ou des groupes politiques à des fins
politiques.
2. La crise que traversent actuellement les Balkans est de longue durée. Ses
effets se feront sentir pendant longtemps, alors que l'attention de la communauté
internationale sera probablement de courte durée. Les réfugiés du Kosovo
ont d'innombrables besoins, qui exigent que l'on s'en occupe dans l'immédiat et dans le
long terme. En même temps, nous sommes très inquiets des conséquences
du conflit et de la présence de réfugiés pour les pays qui les accueillent. Si
une nouvelle crise surgit quelque part dans le monde, ou si les organisations humanitaires
peuvent travailler au Kosovo, il est possible que l'attention du monde se détourne des
besoins permanents des réfugiés en Albanie et en Macédoine, et se fixe sur
d'autres zones de conflit. Etant donné le caractère explosif de la situation dans
ces deux pays, un tel changement pourrait avoir des conséquences désastreuses
pour eux et pour l'ensemble de la région.
3. La guerre crée une situation très dangereuse pour les pays voisins, et
mérite que la communauté internationale y accorde une attention plus
soutenue. Il est impossible à la Macédoine et à l'Albanie de continuer
à accueillir un nombre considérable de réfugiés sans l'appui
permanent de la communauté internationale. Il ne faut pas oublier non plus que dans ces
deux pays, le passage d'un régime communiste à des institutions
démocratiques est très difficile.
4. Dans toute cette région, les gens redoutent les effets déstabilisants de
l'arrivée d'innombrables personnes d'origines ethniques différentes, et craignent
que le conflit ne "déborde" dans leurs propres pays. Les problèmes de la
région sont donc étroitement liés, et nécessitent
l'élaboration d'un plan global qui s'applique à l'ensemble de la région. Par
exemple, un accord de paix devrait prendre en compte non seulement le retour au Kosovo des
réfugiés actuellement en Macédoine et en Albanie, mais aussi les
répercussions de la guerre sur la Grèce, l'Italie, la Hongrie, la Bulgarie et
d'autres pays de la région.
5. La Yougoslavie est au centre des Balkans. Ce qui s'y passe a des
répercussions dans toute la région, sur le commerce et les transactions
économiques, l'infrastructure, les transports et les événements politiques.
Tant qu'il n'y aura pas de démocratie en Yougoslavie, toute la région sera en
danger.
6. Le défi pour les Eglises de la région est de bâtir et de soutenir des
sociétés pluralistes où des gens d'origines ethniques et de traditions
religieuses différentes peuvent vivre ensemble dans la paix et le respect mutuel. Bien
que cette région ait été le théâtre d'intenses conflits ces
dernières années, nous devons nous rappeler qu'elle a aussi connu des
périodes de paix, pendant lesquelles des sociétés pluri-culturelles ont bien
fonctionné. Etant donné ces facteurs, il est très dangereux de proposer de
redessiner les frontières nationales.
7. Dans nos conversations avec toutes sortes de personnes sur la situation des
réfugiés, nous avons découvert que les gens bien informés font des
pronostics très différents pour l'avenir. Certains sont convaincus qu'un
accord de paix sera signé très bientôt et que la plupart des
réfugiés vont rentrer immédiatement chez eux. Bien plus nombreux sont
ceux qui pensent que ce processus sera très lent. "Même si un accord de paix est
signé la semaine prochaine", nous a-t-on dit, "les réfugiés vont rester ici
pendant au moins une année". D'autres croient que la plupart des réfugiés
ne retourneront jamais au Kosovo. Ces différentes analyses de la situation influencent le
type de solutions proposées pour résoudre le problème des
réfugiés; faut-il par exemple investir dans de coûteux projets
d'équipement des camps pour l'hiver, ou au contraire encourager l'évacuation
des réfugiés comme étant la solution la plus humaine?
Jusqu'au début des années 90, la Macédoine
faisait partie de la Yougoslavie. Ses marchés, son infrastructure et la composition de ses
échanges étaient intégrés dans ceux de la Yougoslavie. La
perturbation de ses relations avec la Yougoslavie provoquée par la guerre a des
incidences considérables sur le pays. De plus c'est une démocratie jeune, dont les
institutions politiques ont été récemment mises en place et dont les partis
politiques sont en cours de consolidation. La tension produite par l'arrivée, au
début du mois de mai, de 300 000 réfugiés d'origine albanaise a
également imposé un très lourd fardeau à ces structures
démocratiques fragiles. Avant l'arrivée des réfugiés, les 2 millions
d'habitants que comptaient l'ex-République yougoslave de Macédoine se
composaient à 75% de Macédoniens et à 25% d'Albanais. On compte en
outre 45 000 Roma ou Tsiganes recensés (bien que le chiffre réel soit
peut-être plus proche de 90 000). La présence des réfugiés qui,
à l'époque de notre visite représentaient 12% de la population de la
Macédoine, a suscité des craintes que l'équilibre ethnique du pays ne se
trouve bouleversé.
Sur le plan économique, le commerce dans l'ex-République yougoslave de
Macédoine est sérieusement perturbé. Traditionnellement, une forte
proportion de la production agricole était exportée vers la Yougoslavie; or, sans
ce marché, les paysans n'ont nulle part où envoyer leurs produits. On nous a dit
par exemple qu'à Strumica, 20 kilos de concombres se vendent aujourd'hui à
1USD. Des fabriques qui dépendaient de la Yougoslavie pour leurs matières
premières ou leurs marchés, ou les deux, sont obligées de fermer. De
même le commerce entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et
l'Allemagne, partenaire commercial traditionnel, a été perturbé. Avant
l'arrivée des réfugiés, le chômage touchait 40% des travailleurs,
alors qu'aujourd'hui, selon des chiffres non officiels, il y a plus de chômeurs que de
personnes actives. Les investisseurs étrangers se retirent, le trafic aérien
commercial a baissé de 80%, et dans l'ensemble la situation économique est
précaire.
Sur le plan politique, on nous a rapporté que le pays est en train de se polariser entre
des forces favorables à l'OTAN et d'autres qui lui sont hostiles. Cette hostilité est
attisée par les bombardements. Les Macédoniens ont peur d'être
entraînés dans le conflit. Deux tiers de la population macédonienne vit
à 20 ou 25 km environ de la frontière yougoslave; en outre, 16 000 soldats de
l'OTAN sont actuellement stationnés dans le pays. Les habitants d'origine
macédonienne redoutent également l'établissement d'un Kosovo
indépendant et la possibilité d'une Grande Albanie. Comme on nous l'a dit , "il
est impossible de modifier les frontières dans les Balkans sans verser beaucoup de
sang". Pour toutes ces raisons, les réfugiés albanais du Kosovo sont
considérés comme une force déstabilisante, et les Macédoniens
semblent unanimes à insister pour qu'on les réinstalle hors du pays. En fait, le
départ ces dernières semaines de 50 000 réfugiés à destination
d'autres pays semble avoir détendu quelque peu la situation.
Les réfugiés
Au moment de notre visite, on estimait à 229 000 le nombre
de réfugiés albanais vivant dans l'ex-République yougoslave de
Macédoine, dont 79 000 étaient installés dans 9 camps et 125 000 avaient
été accueillis par des familles. Le mois dernier, 50 000 personnes sont parties
pour d'autres pays. Les Albanais ne sont pas considérés comme des
réfugiés, mais plutôt comme des "personnes recevant une aide
humanitaire". En plus des réfugiés albanais, il y en a plusieurs milliers d'autres,
par exemple des citoyens macédoniens (d'origine albanaise ou macédonienne) qui
vivaient au Kosovo, et des réfugiés serbes et roma venus d'autres parties de la
Yougoslavie. Actuellement la police refuse de considérer les non-Albanais comme des
"personnes recevant une aide humanitaire", bien que nous ayons entendu dire qu'ils sont
aidés discrètement par des organisations non gouvernementales. Il y a enfin
plusieurs milliers de réfugiés non recensés.
Pour les réfugiés vivant dans les camps, le plus grand souci est l'imminence de
l'été et de la chaleur, et la nécessité de se préparer pour
l'hiver prochain. Les températures en ex-République yougoslave de
Macédoine peuvent atteindre 45 degrés en été, et tomber à
-20 degrés en hiver. Equiper les abris des réfugiés pour l'hiver sera une
opération très coûteuse; de plus, le fait même de préparer ces
camps pour l'hiver est un signe que les réfugiés vont rester dans le pays pendant
un certain temps, ce qui pourrait exacerber la xénophobie dans la population locale.
Quant aux réfugiés qui ont été accueillis par des familles, ils
craignent que la bonne volonté à leur égard ne se lasse si la situation dure
encore des mois, d'autant plus que ces familles sont très pauvres. De plus en plus, les
réfugiés s'intéressent à la possibilité d'une évacuation
vers des pays occidentaux.
Nous avons également appris que la population macédonienne accepte mal le fait
que les camps de réfugiés soient si bien équipés, étant
donné la détérioration de la situation économique. Un
Macédonien nous a dit ceci: "Nous entendons dire que les réfugiés
reçoivent des bananes: voilà bien longtemps que nous, nous n'avons pas les
moyens de nous en acheter!". Nous sommes également inquiets des effets de
l'arrivée de nombreuses ONG internationales. A Skopje les prix montent, alors que
beaucoup de Macédoniens sont sans emploi.
On nous a dit que des dizaines de milliers de personnes déplacées à
l'intérieur du Kosovo se mettront en route vers l'ex-République yougoslave de
Macédoine au moment de la fonte des neiges dans les montagnes. L' infrastructure au
Kosovo ayant été détruite, il est probable que, poussés par la faim,
de plus en plus de gens se réfugieront en Macédoine.
Nous avons visité deux camps de réfugiés. Celui de Radusa, relativement
petit, est géré par le Macedonian Centre for International Cooperation(MCIC).
Bien qu'il puisse accueillir 1500 personnes, il n'abrite actuellement que 700
réfugiés. Dans l'ensemble, les services sont excellents. Les soins médicaux
(avec un minimum de 13 médecins et un équipement satisfaisant) et deux repas
chauds par jour sont assurés par une organisation bulgare. L'eau potable est disponible
en quantité suffisante, de même que des douches chaudes, des sanitaires, et un
téléphone gratuit par satellite pour les réfugiés. Des plans sont en
préparation pour la construction d'un centre communautaire, qui sera géré
par les réfugiés eux-mêmes et leur servira de lieu de réunion.
Le centre de Cegrane, qui abrite 40 000 réfugiés, est actuellement le plus grand
du pays. Il a été hâtivement "étendu" lorsque des arrivées
inattendues ont nécessité un agrandissement trop rapide. Il a été
ouvert il y a trois semaines, mais n'est pas encore terminé. Certaines des routes, par
exemple, n'ont pas encore été revêtues de gravier (et deviennent des
bourbiers quand il pleut), et le nombre de latrines est insuffisant pour la population. Le MCIC
est en train de construire 50 latrines supplémentaires. On ne fournit pas de repas chauds
(comme c'est le cas à Radusa), et les familles cuisent leurs repas dehors, sur des feux,
dans les petits espaces qui séparent les tentes. Ce camp est destiné à
être permanent: on n'y prévoit qu'un mouvement limité de
réfugiés vers d'autres pays. Les effets de ce camp sur l'environnement nous
inquiètent, car les réfugiés doivent aller chercher du bois pour alimenter les
feux aux alentours, et les eaux usées sont évacuées dans la rivière
avoisinante. Nous avons de plus été informés par des réfugiés
que les soins de santé étaient insuffisants.
Dans les deux camps les réfugiés semblent jouir d'une relative liberté de
mouvement et sont nettement visibles dans les communautés avoisinantes. Les relations
entre les diverses ONG dans le camp de Cegrane semblaient plutôt circonstancielles,
bien que des réunions de coordination soient organisées quotidiennement. Les
besoins essentiels des réfugiés sont certes satisfaits, mais la dimension sociale de
la vie dans les camps cause de l'inquiétude. Les réfugiés sont
déprimés et n'ont pas assez à faire. La plupart du temps ils sont assis dans
leurs tentes et attendent qu'on prenne des décisions sur leur avenir. L'absence
d'activités utiles risque d'aggraver leur dépression ainsi que d'autres
problèmes sociaux. Bien que quelques-uns des plus jeunes enfants du camp de Radusa
aillent à l'école dans les villages des alentours, il n'existe pas (ou pas encore)
d'activités pour les adolescents ni pour les jeunes; dans le camp de Cegrane les enfants
n'ont pas non plus la possibilité d'aller à l'école.
Le Macedonian Centre for International Cooperation (MCIC)
La direction est formée de représentants des communautés religieuses (
Eglise orthodoxe macédonienne, Eglise méthodiste unie et Communauté
religieuse islamique), de représentants de la société civile (tels que les
Roma et les organisations féminines), et de personnes possédant des
connaissances spécialisées dans certains domaines. Nous avons appris que
certains groupes, surtout dans l'Eglise orthodoxe macédonienne, estimaient que le
Centre devrait faire davantage pour renforcer le travail des Eglises.
Dans l'ensemble, nous avons été impressionnés par le travail du MCIC et
par la diversité des membres de son Conseil d'administration. En décidant par
exemple d'acheter localement les vivres qu'il distribue aux familles d'accueil, il pourvoit aux
besoins des Macédoniens aussi bien qu'à ceux des réfugiés. Nous
sommes de même impressionnés par sa détermination à aider
à la fois les Macédoniens dans le besoin et les réfugiés. Dans les
deux camps que nous avons visités, par exemple, le MCIC projette d'améliorer
l'infrastructure (électricité, eau, système sanitaire) des communautés
locales en même temps que celle des camps de réfugiés. Etant donné
l'animosité compréhensible de la population locale envers les
réfugiés, en particulier à propos de la quantité de ressources qu'on
leur consacre, ces initiatives sont importantes et méritent d'être
encouragées et soutenues.
Nous craignons aussi les conséquences possibles des programmes de secours d'urgence
pour le MCIC. Il a fait un travail admirable pendant la crise immédiate en
ex-République yougoslave de Macédoine. Mais cela a été au prix
d'une suspension de ses programmes réguliers de développement, qui sont
importants et deviendront nécessaires dans le long terme. Si la crise immédiate
continue, il faudra veiller à ce que d'une part les besoins des réfugiés
soient couverts par des professionnels formés aux secours d'urgence,et à ce que
d'autre part le MCIC reprenne ses activités dans le domaine du
développement.
Nous avons encore rencontré l'organisation humanitaire Mesechina (ou "Moon") des
Roma, qui elle aussi a suspendu ses programmes éducatifs réguliers à
l'intention des Roma et ses programmes de mise en valeur du potentiel des ONG roma, afin de
consacrer tous ses efforts à la situation d'urgence. Aujourd'hui Mesechina distribue
2600 colis de vivres et d'articles de toilette par mois aux familles qui hébergent des
réfugiés et 1000 par mois aux cas sociaux macédoniens de Gostivar. On
nous a dit qu'il y avait environ 3000 réfugiés roma venus du Kosovo qui vivent
actuellement dans des familles d'accueil en ex-République yougoslave de
Macédoine.
Nous avons été frappés par le manque d'esprit
oecuménique ou de sens de l'histoire dans les Eglises macédoniennes, et par
l'isolement de l'Eglise orthodoxe macédonienne. Il existe certes des signes de bonne
coopération entre les Eglises, mais c'est apparemment plutôt le résultat de
contacts individuels que d'un engagement oecuménique des institutions. Lors de notre
rencontre avec Caritas-Macédoine, par exemple, nous avons constaté que la
coopération oecuménique était bonne sur le terrain. Mais au sein de
l'Eglise catholique, il y a des divisions entre les uniates et l'Eglise catholique romaine.
A l'heure actuelle, 1 million et demi de Macédoniens sur les 2 millions que compte la
population sont membres de l'Eglise orthodoxe macédonienne (plus 1 million
résidant hors de l'ex-République yougoslave de Macédoine). En 1967,
l'Eglise orthodoxe macédonienne s'est proclamée indépendante de
l'Eglise orthodoxe serbe - cette séparation n'a pas été reconnue par les
autres Eglises orthodoxes. Elle a fait sa demande d'adhésion au Conseil
oecuménique des Eglises en 1967, demande qui a été rejetée. Notre
délégation a rencontré le métropolite Kiril de l'Eglise orthodoxe
macédonienne, dans un geste de solidarité avec l'Eglise principale d'un pays aux
prises avec de graves difficultés à cause de la guerre au Kosovo voisin. Nous lui
avons toutefois expliqué clairement que notre but était de nous renseigner sur les
problèmes humanitaires et politiques du pays et non pas d'aborder des questions
concernant la position de son Eglise dans la communauté orthodoxe, ni son désir
de devenir membre du COE et de la KEK. Nous avons souligné que la prise de
décisions sur ces questions incombait à d'autres personnes au sein de la famille
oecuménique.
Le métropolite Kiril a reçu notre délégation avec chaleur et
reconnaissance; il s'est excusé de l'absence de l'archevêque Mihail, qui se
remettait à l'hôpital d'une opération du coeur.
Il a commencé sa déclaration en faisant remarquer que c'était la
première fois en plus de 30 ans qu'une délégation du COE ou de la KEK
venait rendre visite à son Eglise, et qu'il en était très reconnaissant. Il a
souligné que son Eglise se souvient très bien de l'assistance offerte par le COE et
la KEK après les tremblements de terre dévastateurs de 1963. La solidarité
exprimée par la communauté oecuménique internationale à cette
occasion a été "bouleversante" et n'a jamais été oubliée. Il a
parlé du profond désir de son Eglise de devenir membre du COE et de la KEK,
de la souffrance causée par la division des Eglises à la fin du deuxième
millénaire, et a exprimé l'espoir que l'Eglise orthodoxe macédonienne
puisse rejoindre la communauté oecuménique mondiale dans un proche
avenir.
Il a également soulevé plusieurs graves problèmes auxquels son Eglise est
confrontée. Elle souffre encore des effets de 50 ans de communisme, pendant lesquels
les biens de l'Eglise ont été confisqués et sa base affaiblie. Elle
possède actuellement 2500 églises et monastères, qui doivent être
entretenus, avec des ressources limitées. Alors que les jeunes semblent vouloir
s'engager davantage dans la vie de l'Eglise, celle-ci n'a pas les moyens financiers
nécessaires pour produire du matériel pédagogique en langue
macédonienne (la Bible n'a été traduite en macédonien qu'en 1991)
et l'institut de théologie manque de fonds. Il s'est également dit
préoccupé par l'avance de l'islam en ex-République yugoslave de
Macédoine, et par l'ampleur des ressources financières fournies aux musulmans
par l'étranger; cela est particulièrement inquiétant vu le nombre de
réfugiés affluant actuellement dans le pays. Il a indiqué que les
réfugiés yougoslaves d'origine serbe arrivent aux portes de leurs églises et
que celles-ci n'ont pas les moyens de les aider, alors que ceux d'origine albanaise
reçoivent une aide considérable des organisations humanitaires internationales.
Les Eglises font ce qu'elles peuvent pour les personnes dans le dénuement (en
organisant des soupes populaires, par exemple), mais leurs ressources sont insuffisantes.
Lors de notre visite en ex-République yougoslave de Macédoine, nous nous
sommes longuement entretenus avec le pasteur Cekov de l'Eglise méthodiste unie de
Strumica, et avons pu visiter quatre églises méthodistes dans la vallée de la
Struma. A Strumica, nous avons appris que la coopération oecuménique avec les
Soeurs catholiques de l'Eucharistie était de plus en plus étroite; nous avons rendu
visite aux soeurs et vu leur dispensaire. Dans l'ex-République yougoslave de
Macédoine, l'Eglise méthodiste est peu nombreuse (elle ne compte que 12
paroisses et 4500 membres), mais elle semble jouer un rôle oecuménique
dirigeant, hors de proportion avec ses effectifs, spécialement au sein du MCIC.
Nous avons enfin rencontré Zejnula Fazliu, secrétaire de la Communauté
religieuse islamique, qui a expliqué qu'il y avait 500 mosquées (et
bâtiments annexes) en Macédoine, et que son organisation regroupait toutes les
communautés islamiques du pays. La communauté islamique a beaucoup souffert
sous le régime communiste: tous ses biens ont été confisqués. El
Hillal a été créé pour s'occuper des activités humanitaires de
la Communauté religieuse islamique, et était relativement bien
préparé pour faire face à la situation d'urgence. Il a souligné que le
MCIC a été le seul à avoir soutenu El Hillal dans les débuts, et
qu'aujourd'hui son organisation participe activement à la direction du MCIC. Il a fait
remarquer que "les relations sont meilleures entre les communautés religieuses qu'entre
nos politiciens."
L'Albanie
L'Albanie compte actuellement de 2 millions d'habitants. Il y a dix
ans, elle en comptait 3 millions. A la suite d'une série de crises dans le pays, 1 million
environ d'Albanais sont partis à la recherche d'une vie meilleure ou simplement ont
voulu assurer leur survie. Aujourd'hui , 70% des Albanais sont au chômage; beaucoup
de familles albanaises, probablement la plupart, ne peuvent survivre que grâce à
l'argent que leur envoient des parents qui travaillent à l'étranger. La presque
totalité des denrées alimentaires dont le pays a besoin est importée et les
exportations sont minimes. Environ 80% des Albanais ont perdu toutes leurs économies
en 1997 lors de l'effondrement des systèmes de vente pyramidale, et la population ne
s'est pas encore remise du choc de cette catastrophe. Nous avons entendu parler de gens qui
ont perdu tout espoir, toute confiance dans la capacité des institutions politiques et
économiques de subvenir aux besoins de la population, et qui voient dans
l'émigration la seule solution pour l'avenir.
A peu près 67% de la population est de tradition musulmane; 23% est orthodoxe et 10
à 11% catholique. L'Eglise orthodoxe d'Albanie est donc celle de la majorité
d'une population chrétienne elle-même minoritaire dans le pays. Elle comprend
plusieurs groupes ethniques différents, tels que des Albanais, des Grecs et des Vladhs.
C'est donc une Eglise pluri-ethnique dans un pays pluri-ethnique; elle est également en
voie de reconstruction et de résurrection. Il y a en outre des petites Eglises et
organisations protestantes, qui travaillent avec les réfugiés; les relations entre
l'Eglise orthodoxe d'Albanie et l'Eglise catholique romaine semblent très bonnes.
L'Albanie est exceptionnelle par la nature et l'étendue des persécutions
religieuses qu'elles a subies entre 1967 et 1990. Pendant vingt ans, toute expression - publique
et privée - de foi religieuse, a été interdite. Les églises et les
monastères ont été détruits, les prêtres
persécutés: il leur a ét interdit d'exercer leur ministère, et
l'athéisme a été officiellement et vigoureusement promu dans les
écoles et dans la vie civile. Avec le changement de gouvernement en 1990 et l'ouverture
du pays, l'Eglise orthodoxe autocéphale d'Albanie a enfin eu la possibilité de se
reconstruire. Mais elle a été obligée de recommencer à zéro.
Lorsque Sa Béatitude l'archevêque Anastasios est entré en fonctions en
1991, il n'a trouvé que 15 prêtres âgés dans tout le pays
(comparé aux 350 d'avant les persécutions), et une absence presque
complète d'églises orthodoxes. Depuis, l'Eglise a fondé un
séminaire, consacré 104 prêtres, et rétabli le synode. 250
églises ont été reconstruites, réparées ou restaurées, et
aujourd'hui elle est présente dans 400 communautés. Etant donné la
tendance des Albanais à émigrer, l'Eglise encourage ses séminaristes
à rester au pays.
Parallèlement à la restauration de ses chefs et à la réparation de ses
bâtiments, elle a entrepris un ministère diaconal par l'intermédiaire de
Diaconia Agapes, qui fournit des vivres, des vêtements et des médicaments aux
nécessiteux. Aux cours des années, elle a étendu ses activités
à toute l'Albanie, avec la création d'écoles maternelles, et la mise en place
de programmes agricoles et d'alimentation en eau, de programmes sanitaires, et d'autres
ministères encore. Durant notre visite, nous avons pu voir une école maternelle
administrée par l'Eglise à Tirana et visité la station de radio
"Résurrection" animée par l'Eglise, sans oublier le Centre de diagnostic de
l'Annonciation, qui va s'ouvrir sous peu. Situé dans un bâtiment moderne
remarquable, il est doté d'un équipement de pointe, et contribuera grandement
à améliorer la qualité des soins de santé en Albanie. Nous sommes
rentrés de ces visites profondément impressionnés par les efforts de
l'Eglise orthodoxe d'Albanie dans le domaine de la diaconie, et par la résurrection d'une
Eglise qui avait été pratiquement détruite sous le régime
communiste. Nous avons la plus grande admiration pour la vision et la volonté dont
l'archevêque Anastasios a fait preuve dans la reconstruction de l'Eglise dans toutes ses
dimensions.
Les réfugiés
Tel est le contexte dans lequel l'Albanie a reçu 450 000
réfugiés en l'espace de 45 jours. La population a augmenté de presque
25%, à un moment où le gouvernement n'a pas les moyens de subvenir aux
besoins de ses propres citoyens. Malgré les éloges adressés par la
communauté internationale à l'Albanie pour la générosité
avec laquelle elle a accueilli les réfugiés, beaucoup d'Albanais redoutent les effets
à long terme d'un tel accroissement de population - surtout si les réfugiés
n'ont pas la possibilité de retourner chez dans un proche avenir.
Ils arrivent dans un pays où le niveau de vie est bien plus bas qu'au Kosovo, et vivent
parmi des gens qui ont encore moins de ressources qu'eux. Quelques-uns des
réfugiés ont par exemple réussi à emporter un peu d'argent (ou des
voitures ou des tracteurs). Comme la communauté internationale a fourni aux camps de
réfugiés des tentes, des vivres, de l'eau potable et des soins médicaux, le
risque est que les Albanais en veuillent aux réfugiés de bénéficier
d'une telle assistance.
L'exode des Kosovars d'origine albanaise a des répercussions importantes sur l'Albanie.
L'Eglise orthodoxe d'Albanie a pourvu aux besoins des réfugiés pour des raisons
non seulement humanitaires, mais aussi théologiques. L'archevêque Anastasios
nous a expliqué que, face à cette situation d'urgence, "nous aurions pu nous
contenter de dire nous sommes une Eglise pauvre' et nous tenir à l'écart". Au
lieu de cela l'Eglise a décidé d'obéir à l'évangile qui nous
enjoint de venir en aide à ceux qui souffrent, et a lancé un important programme
de secours d'urgence aux réfugiés. Elle mobilise en ce moment le soutien des
Eglises protestantes et orthodoxes du monde entier, par l'intermédiaire d'ACT, pour
son ministère auprès des réfugiés musulmans. Ce témoignage
de solidarité pourrait être un modèle précieux pour l'ensemble des
Balkans. Contrairement à ce qu'a fait le MCIC dans l'ex-République yougoslave
de Macédoine, Diaconia Agapes a continué ses programmes réguliers de
développement dans tout le pays, et engagé du personnel supplémentaire
pour subvenir aux besoins des réfugiés.
Un grand nombre de réfugiés sont installés dans plus de 300 camps
disséminés dans tout le pays, tandis que d'autres vivent dans des familles
d'accueil et des centres de logement mixte. Si la nécessité de fournir aux
réfugiés des abris pour l'hiver fait l'objet de nombreuses discussions, comme dans
l'ex-République yougoslave de Macédoine, on s'inquiète aussi beaucoup
des conditions pendant l'été. Ces dernières années, en effet,
l'Albanie a souffert une grave pénurie d'eau et d'électricité pendant
l'été. D'habitude un quart de la population de Tirana connaît, à tour
de rôle, des coupures de courant. Comme l'a dit Penny Deligiannis, directrice du
programme d'urgence ACT/Diaconia Agapes a demandé: "Que se passera-t-il si l'on
fournit de l'eau et au moins un peu d'électricité à 450 000 personnes de
plus?"
A Ndroq, nous avons visité un camp construit et administré par Diaconia Agapes
et Action by Churches Together. Il accueille en ce moment 1250 réfugiés, mais
peut en loger 2000. Comme dans les camps de l'ex-République yougoslave de
Macédoine, la plupart des réfugiés vivent dans des tentes. La
présence d'arbres et d'espaces verts crée une impression de plus grande
ouverture et permet aux familles d'avoir un peu plus d'intimité que dans les autres
camps que nous avons vus. Bien qu'il ne soit ouvert que depuis dix jours, la plupart des
installations sont en place, et on a commencé à s'occuper des besoins
psychologiques et sociaux de réfugiés ayant subi des traumatismes, en plus de
leurs besoins matériels. Des services médicaux et une brigade de pompiers sont
fournis par le gouvernement polonais. ACT/Diaconia Agapes a repéré trois
emplacements qui conviendraient à la construction de camps supplémentaires,
que l'on espère pouvoir ouvrir au cours du mois prochain.
Comme dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, nous avons entendu
dire que certains Albanais ont du mal à accepter que les réfugiés
reçoivent tant d'assistance. La plupart des gens sont très pauvres, et
l'infrastructure du pays est inadéquate. C'est pourquoi ACT/Diaconia Agapes envisage
de faire améliorer l'alimentation en eau du village voisin de Ndroq. En outre la question
de l'emplacement des camps est délicate. Dans certains cas, des organisations ont eu du
mal à trouver des terrains dont l'identité des propriétaires soient clairement
établie, pour établir des camps de réfugiés. L'Eglise est aussi
très consciente de la nécessité d'installer les réfugiés dans des
zones où leur présence risque moins de susciter des réactions très
négatives de la part des communautés locales.
De même que dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, plusieurs
milliers de réfugiés en Albanie vivent dans des familles d'accueil. Dans certains
cas, ce sont des membres de leur propre famille, mais nous avons aussi appris que des
Albanais, voyant des réfugiés dans la rue, les ont invités à venir vivre
chez eux. Cependant la plupart des familles albanaises ont déjà très peu
d'espace et peu de ressources. Alors que l'attention des médias internationaux se fixe
sur les vastes camps de réfugiés, les conditions dans les familles d'accueil se
détériorent, étant donné que beaucoup d'Albanais hébergent
des réfugiés depuis bientôt trois mois. Voilà pourquoi un
élément important du programme de secours d'urgence d'ACT/Diaconia Agapes
consiste à aider les familles d'accueil, en leur livrant régulièrement des
colis de vivres et d'articles de toilette.
Lors de notre visite à l'Académie de théologie de la Résurrection du
Christ, à St.Vladh, Durres, nous avons appris que les séminaristes participaient
activement au ministère auprès des réfugiés. Une fois par semaine,
ils se rendent à Ndorq pour rendre visite aux réfugiés - les rencontrer,
organiser des activités pour les enfants, et principalement établir un contact
humain. A Durres, ils aident à distribuer des colis de vivres à 500
réfugiés Albanais du Kosovo qui vivent avec 120 familles albanaises dans la ville
voisine. Plusieurs ont dit être méfiants et avoir des craintes à l'idée
de rencontrer les réfugiés pour la première fois, ne sachant pas comment
ceux-ci réagiraient à ces séminaristes orthodoxes. Mais ils ont
été surpris et heureux de constater qu'ils avaient été reçus
chaleureusement par les réfugiés, qui apprécient le bras tendu de l'Eglise.
Ils ont profité de l'occasion de cette première visite pour repérer d'autres
besoins que pouvaient avoir les réfugiés. Ils ont découvert par exemple que
ces derniers dormaient sur des sols en ciment, et n'avaient pas d'aliments pour nourrissons; ils
ont donc l'intention de distribuer des matelas et des aliments pour nourrissons lors de leurs
prochaines visites.
Itinéraire
20 mai: Skopje, rencontres avec le Centre macédonien de coopération
internationale, et avec l'Eglise orthodoxe macédonienne, la Communauté
religieuse islamique, Saso Klekovski, directeur du MCIC, Caritas-Macédoine;
dîner avec le Conseil d'administration du MCIC.
21 mai: Visite des camps de réfugiés de Radusa et Cegrane, et de l'Association
humanitaire et caritative roma "Moon" à Gostivar.
22 mai: Skopje-Tirana; brève rencontre avec Sa Béatitude l'archevêque
Anastasios de Tirana, Durres et de toute l'Albanie.
23 mai: Tirana: culte à la cathédrale orthodoxe de l'Annonciation, visite du camp
de réfugiés administré par ACT/Diaconia Agapes à Ndroq, entretien
avec Sa Béatitude l'archevêque Anastasios et Penny Deligiannis, directrice du
programme de secours d'urgence d'ACT/DA en Albanie.
24 mai: Tirana: visite de l'école maternelle, du Centre de diagnostic de l'Annonciation,
de la station de radio "Ngjallja". Durres: visite du monastère de St. Vladh et du
séminaire orthodoxe de la Résurrection. Dîner avec Sa Béatitude
l'archevêque Anastasios et Penny Deligiannis.
25 mai: Tirana-Thessalonique.
Nous avons rencontré:
En Albanie
Les membres de la délégation espèrent que le présent rapport
renseignera les Eglises sur certaines des conséquences du conflit actuel pour cette
région de l'Europe et contribuera ainsi à faire mieux comprendre cette guerre et
ses effets à long terme sur tout le sud-est de l'Europe.
Wilhelm Nausner, Eglise méthodiste unie, région genevoise
Antonios Papantoniou, Eglise de Grèce
Sylvia Raulo, Eglise évangélique de Finlande
Elizabeth Ferris, Conseil oecuménique des Eglises
Alessandro Spanu, Fédération des Eglises protestantes d'Italie (en Albanie
seulement)
La délégation désire exprimer sa profonde gratitude au personnel du
Centre macédonien de coopération internationale (Macedonian Centre for
International Cooperation - MCIC) de l'ex-République yougoslave de Macédoine
et à Sa Béatitude l'archevêque Anastasios de Tirana, Durres et toute
l'Albanie, ainsi qu'aux collaborateurs de Diaconia Agapes en Albanie, qui l'a reçue si
aimablement et si chaleureusement, tout en continuant à administrer leurs programmes
de secours d'urgence. Les membres de la délégation tiennent à remercier
spécialement le pasteur Mihail Cekov et Dragi Vrgov qui, malgré leur calendrier
chargé, ont pris le temps de nous accompagner pendant une semaine.
Introduction
Les répercussions de la guerre sur
l'ex-République yougoslave de Macédoine
Le MCIC a été fondé en 1993 pour travailler à des projets de
développement; au cours des années il a obtenu des résultats
impressionnants dans le domaine du développement des villages, de l'assainissement, et
de la mise en valeur du potentiel des ONG locales. En avril de cette année, il a suspendu
ses programmes réguliers pour faire face à la crise et mis sur pied des
programmes de secours d'urgence. Avec l'appui d'Action by Churches Together (ACT), il
est engagé actuellement dans les activités suivantes: 1) fourniture de secours
d'urgence ( avec responsabilité des installations sanitaires dans plusieurs camps, de
l'administration générale du camp de Radusa, et de la distribution de colis de
vivres et d'articles de toilette aux familles d'accueil), 2) sensibilisation, notamment
éducation des réfugiés et de ceux qui influent sur l'opinion, et campagne
publique visant à accroître la tolérance au niveau local, et 3) fourniture
d'informations urgentes par la diffusion de matériel imprimé et la création
d'un site Web offrant des informations opportunes sur les événements de
Macédoine. Le MCIC projette de réintroduire ses programmes réguliers,
du moins partiellement, en juin.
Les Eglises
19 mai: Thessalonique - Strumica, visites aux Eglises méthodistes de
Strumica, Murtino, Kolesino et Monospitovo, puis départ pour Skopje,
Macédoine.
En ex- République yougoslave de Macédoine
Mihail et Cristina Cekov, Eglise méthodiste à Strumica
Gonce Jakovleska, Centre macédonien de coopération internationale
Le métropolite Kiril, Eglise orthodoxe macédonienne
Le prêtre Dragi Kostadinovski, Eglise orthodoxe macédonienne
Fejnula Fazliu, Communauté religieuse islamique
Monseigneur Antun Cirimetic, directeur de Caritas-Macédoine
Mirko Spirovsla, professeur de médecine et président du Conseil d'administration
du MCIC
Teuta Cuckova-Krasnica, Conseil d'administration du MCIC
Nurije Kadriu, Conseil d'administration du MCIC (Union des femmes albanaises)
Edwin Bjastad, Norwegian Church Aid (Entraide des Eglises norvégiennes), camp de
Radusa
Skendevi Samet, organisation humanitaire roma "Moon"
Muhamed Toci, organisation humanitaire roma "Moon"
L'archevêque Anastasios de Tirana, Durres et toute l'Albanie
Penny Deligiannis, directrice du programme de secours d'urgence d'ACT/DA
Paul Zanes, ACT/DA
John Damerel, ACT/DA
Juhani Kokko, ACT/DA
Martti Penttinen, ACT/DA
Le frère Luke A. Veronis, séminaire orthodoxe de la Résurrection,
St.Vladh, Durres