La Conférence mondiale des Nations Unies contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée (CMCR), réunissant tous les Etats membres de l’ONU, se déroule du 31 août au 7 septembre 2001 en Afrique du Sud. Un Forum des ONG la précède du 29 août au 2 septembre.
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La troisième Décennie (1984-2003) a été marquée par une vision élargie du problème et par la conscience que la discrimination touche chaque société. L’Assemblée générale des Nations Unies a exhorté les gouvernements à lutter contre les formes nouvelles du racisme: la discrimination fondée sur la culture, la nationalité, la religion ou la langue, et le racisme résultant des doctrines officielles de supériorité raciale ou d’exclusion.
Thème
La première session du Comité préparatoire de la Conférence, tenue à Genève du 1er au 5 mai 2000, a inscrit les thèmes suivants à l’ordre du jour provisoire de la CMCR:
1. Sources, causes, formes et manifestations contemporaines du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.
Lors des deux sessions suivantes du Comité préparatoire, on s’est efforcé de résoudre les difficultés concernant le libellé des textes du projet de déclaration et du programme d’action que la Conférence de Durban pourrait adopter. Le COE a été représenté à chacune de ces sessions.
Contribution du COE à la CMCR
Contexte
En 1995, le Comité central du COE notait que «le racisme institutionnalisé et l’idéologie raciste, sous leurs formes les plus pernicieuses, continuent à faire rage dans nos sociétés et à affecter profondément les Eglises, tandis que les tendances sociales, politiques et économiques actuelles produisent de nouvelles formes de racisme.»
Pour répondre à ce défi, le COE s’efforce d’engager et d’aider les Eglises à distinguer, comprendre et tenter de vaincre le racisme, où qu’il se trouve en elles et autour d’elles. Le COE considère la lutte contre le racisme comme partie intégrante de la vie des Eglises et non comme une activité marginale. Dans cette perspective, il s’attache à promouvoir les partenariats entre organisations oecuméniques régionales (telles que la Conférence chrétienne d’Asie ou la Conférence des Eglises de toute l’Afrique) et conseils nationaux d’Eglises qui mettent en oeuvre des programmes de lutte contre le racisme ou qui concentrent leur action sur des catégories particulières: peuples opprimés pour des motifs raciaux ou ethniques, peuples autochtones, Dalits, femmes victimes du racisme.
Etude oecuménique sur le racisme
L’Etude oecuménique sur le racisme, entreprise à la demande du Comité central du COE, se veut une réponse à ces préoccupations. Elle est menée par l’équipe «Justice, paix et création» (JPC), qui présentera ses conclusions au Comité central lors de sa session de septembre 2002, dans un document intitulé provisoirement «Comprendre le racisme aujourd’hui». L’objectif principal de l’étude est d’analyser les tendances mondiales et régionales du racisme, de redéfinir l’orientation principale du travail sur le racisme et de préciser ses stratégies spécifiques.
Le thème de la CMCR est «Unis dans la lutte contre le racisme: égalité, justice et dignité». L’objectif de la Conférence est de garantir l’application des normes et instruments internationaux dans les efforts de lutte contre le racisme. Elle pourrait aussi formuler des recommandations d’action en vue de combattre les préjugés et l’intolérance.
2. Victimes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.
3. Mesures de prévention, d’éducation et de protection visant à éliminer, aux échelons national, régional et international, le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.
4. Recours utiles, voies de droit, réparation, [mesures d’indemnisation] et autres mesures aux échelons national, régional et international. (L’expression «mesures d’indemnisation» est entre crochets dans le texte des Nations Unies pour montrer qu’il n’y a pas eu accord sur l’utilisation de ce terme.)
5. Stratégies visant à instaurer l’égalité intégrale et effective, notamment la coopération internationale et le renforcement des mécanismes mis en place par l’Organisation des Nations Unies et autres mécanismes internationaux pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, et suivi.
Le racisme figure parmi les préoccupations du mouvement oecuménique depuis au moins 70 ans. Il fait l’objet d’un intérêt plus particulier depuis 1968, année de la création du Programme de lutte contre le racisme (PLR) par le Comité central du COE. En 1998, la Huitième Assemblée du COE tenue à Harare a célébré le 30e anniversaire de ce Programme.
Pour comprendre et combattre les manifestations anciennes et nouvelles du racisme dans la société et dans l’Eglise, il faut procéder à une nouvelle analyse du problème. Les théologies oppressives et racistes doivent être identifiées, dans le cadre d’un débat difficile qui peut impliquer des mises en question. Il est aussi urgent de comprendre les liens et les distinctions entre le racisme, le sexisme, l’ethnocentrisme, l’exclusivisme de caste et autres phénomènes en «isme».