L’Engagement
de Kigali Notre engagement envers Dieu et envers les uns et les autres est fondée sur le deuxieme grand commandement qui a été donné à l’humanité (Mc 12.31). Nous, chrétiens des églises africaines et d’ailleurs, remercions Dieu de nous avoir accordé la possibilité de nours réunir à Kigali, du 14 au 19 avril 2004, dans un séminaire sur la recherche d’une paix durable en Afrique. Nous sommes venus à Kigali pour être solidaires avec le peuple rwandais qui a souffert les horreurs du génocide qui a emporté plus de 1 million de vies innocentes. Nous avons écouté les témoignages des survivants, visité les mémorials du génocide, observé de nos propres yeux les évidence de l’inhumanité des hommes contre leurs semblables. Nous acceptons notre culpabilité pour notre inaction pendant le génocide de 1994 au Rwanda. Nous l’acceptons devant Dieu et devant les hommes, et, à la suite de certaines églises rwandaises, présentons nos excuses au peuple Rwandais. Dans le mémorial de Ntarama (une ancienne chapelle catholique) et à Gisozi, Kigali, nous avons vu les preuves du génocide sous forme des ossements, des squelettes, des habits déchiquetés, des biens personnels des bébés, des enfants, des jeunes, des adultes…dispersés comme un rappel de cent jours d’obscurité qu’a duré le génocide. Nous avons écouté des récits de femmes victimes du génocide qui ont été violées et vivent aujourd’hui avec le SIDA et le corps brisé; nous avons entendu des récits des enfants survivants devenus des chefs de famille, des personnes totalement handicapées. Tout ceci nous amène à inviter la famille oecuménique à déployer les moyens pour les prendre en charge. Pendant que nous nous confrontions aux terribles récits de la tragédie, nous sommes arrivé à la conviction que ceux qui ont perpétré le génocide ont tué leur propre humanité; ils ont coupé leur relation avec Dieu avant de détruire la vie des autres. L’ampleur de l’horreur nous interpelle pour réfléchir ensemble, profondément sur les voies et les stratégies à mettre en place pour bâtir une paix durable au Rwanda, en particulier et en Afrique en général. L’humiliation, les traumas, la peine et les pleurs inhérents à toute expérience du génocide, à l’instar de celui du Rwanda, rappelent l’événement conduisant à la crucifixion de notre Seigneur Jésus-Christ. Les fausses accusations et les tortures infligées aux innocents sont en vérité, dégradants; c’est le moins que l’on puisse dire. C’est un affront à l’évangile du Christ. Ainsi donc, comme l’apôtre Pierre, la meilleure réponse aurait été d’encourager les victimes à apprêter l’épée pour se vanger. Mais comme Jésus, ordonnant à Pierre son disciple de remettre l’épée dans l’étui, Christ le maître prévient que tout ceux qui tuent par l’épée périront par l’épée. Ces douloureuses expériences nous enseignent à lutter à tout prix pour la paix. C’est pour cela que, en tant que chrétiens, nous enseignons et prêchons la confession et la repentance avant tout message de la paix, de la réconciliation et l’amour pour tous et pour le monde entier. Nous remercions Dieu pour la victoire de Paques qui ramène à la vie. Nous le remercions d’avoir ramené le Rwanda à la vie. Ceci est en phase avec la signification de Paques: Christ est ressuscité victorieux de la mort. Nous sommes ainsi reconnaissant à Dieu, le Dispensateur de la vie, pour l’espoir et le courage avec lesquels les Rwandais se sont embarqués avec détermination dans le processus de reconstruction de ce beau pays ainsi que de la réconciliation de ses fils et filles. Beaucoup de pays de notre continent ont le potentiel de reproduire chez eux la malheureuse expérience du Rwanda; maintenant que nous avons le temps de prévenir la répétition de telles tragédies, nous nous engagons afin que JAMAIS PLUS un tel degré de violence et de crime contre l’humanité ne puisse plus se répéter dans aucun autre pays. En
conséquence, nous, participants au séminaire de Kigali, avons
essayé d’identifier les questions telles que la manipulation
des identités ethniques et religieuses, les attitudes arrogantes
d’ethnie dominant qui sont autant de facteurs de destabilisation du
continent africain. Ainsi, nous contractons un engagement envers Dieu et
entre nous mêmes pour:
Nous avons été touchés par les rapports encourageants sur les efforts du gouvernement rwandais, des églises et des agences non-gouvernementales qui offrent la solidarité et initient des actes de guérison en faveur des victimes du génocide. Nous sommes d’autant encouragés que cela est fait même si les ressources sont limitées et en attendant de recevoir un appoint pour compléter la tâche énorme de restauration. Ainsi donc, nous lançons un appel aux hommes et femmes de bonne volonté pour plus d’efforts en faveur des sans voix, plus de soutien au processus de réconciliation en cours au Rwanda. Pendant que nous en appelons au gouvernement rwandais pour plus d’efforts, les églises sont encouragées à prendre au sérieux leur ministère prophétique en témoignant et en proclamant la vérité, la justice et la réconciliation. En renouvelant notre engagement envers Dieu et avec chacun de nous, nous assurons toutes les victimes du génocide sur tout le globe de notre compassion au moment ou nous cherchons à remplir ces promesses. Nous invitons les hommes et les femmes de bonne volonté à nous accompagner dans le chemin de la restauration de l’intégrité de l’humanié dans les différents pays troublés. Kigali, 18 avril 2004. [Cet engagement a été adopté par le séminaire de Kigali du 14 au 19 Avril 2004 sur “LA RECHERCHE D’UNE PAIX DURABLE EN AFRIQUE” conjointement organisé par le Conseil protestant et l'ALliance des Églises évangéliques qu Rwanda avec la Conférence des Églises de toute l'AFrique (CETA) et le Conseil oecuménique des Églises (COE)] |