Helder Cámara naît en 1909 à Fortaleza, dans le Nord-Est du Brésil. Il est ordonné prêtre en 1931 puis, en 1952, il est consacré évêque auxiliaire de Rio de Janeiro. Trois ans plus tard, il sera promu à la charge d'archevêque auxiliaire de ce diocèse. En 1952, il crée la Conférence nationale des évêques du Brésil qu'il présidera pendant 12 ans. En 1964, il est nommé évêque de l'archevêché d'Olinda et Recife, et retourne ainsi dans le Nord-Est du Brésil après avoir exercé son ministère sacerdotal à Rio de Janeiro pendant 28 ans. Dom Helder prend ses nouvelles fonctions quelques jours avant le coup d'Etat militaire au Brésil. "La terreur culturelle régnait dans le pays", se souvient-il lors d'une interview donnée à l'Académie anglaise Mary Hall à la fin des années 70, qu'il raconte dans son livre La spiritualité de Dom Helder Cámara. "Un grand nombre des responsables de l'Action catholique ont été emprisonnés, et aussi des ouvriers militants et des membres des syndicats ruraux, mais également des membres du Congrès, des écrivains et des journalistes, de sorte que j'ai dû avoir le courage de prendre la parole, en tant qu'archevêque de Recife, pour dire l'importance de la liberté, de la justice et de la vérité en cette heure décisive."

Dom Helder a obtenu une reconnaissance internationale pour son engagement aux côtés des pauvres, son plaidoyer pour la libération des peuples et son action en faveur de la paix.

Pour Hector Mendez, pasteur de l'Eglise presbytérienne réformée de Cuba et membre du Comité central, c'est parce que Dom Helder Cámara s'identifiait au peuple qu'il a pu "prendre conscience des réalités sociales et discerner clairement les causes de l'injustice et de la pauvreté. En outre, il a su franchir les frontières de son Eglise et de son pays, de sorte qu'aujourd'hui, il est pour nous un exemple et une source d'inspiration dans notre lutte pour un monde meilleur, où régneront la justice et la fraternité entre tous les humains".

Pour l'évêque Federico Pagura, de l'Eglise évangélique méthodiste d'Argentine, et l'un des huit présidents du COE, Dom Helder "a été et sera toujours un prophète de Dieu et un pionnier du mouvement social et oecuménique sur notre continent et dans le monde entier". Au début des années 70, l'évêque Pagura a eu l'occasion de rencontrer personnellement Dom Helder Cámara et de le recevoir au Séminaire méthodiste du Costa Rica, alors qu'il y exerçait son ministère épiscopal. Il rencontra également plusieurs fois Dom Helder à Buenos-Aires, notamment à l'occasion de la création de la "Cantate des deux mondes", écrite par Dom Helder.

L'évêque Pagura s'est souvenu avec émotion des paroles que Dom Helder avait prononcées à propos de l'engagement des chrétiens dans la lutte pour la justice: "Nous qui essayons de prendre le flambeau et de marcher dans les pas de Jésus Christ, nous ne devons pas connaître de répit tant que les murs de l'injustice, de l'exclusion et du mensonge n'auront pas été abattus sur notre précieuse terre américaine ‘vaste et aliénée'."