Conseil oecuménique des Églises Bureau de la communication
Communiqué de presse

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Courrier électronique: media


COMITÉ CENTRAL 1999 No. 6


le 28 août 1999

LES EGLISES ET L'OMC: LA VOIX DES SANS VOIX


C'est un sentiment de frustration et d'impuissance, voire de colère qui s'est dégagé à l'issue du padare - terme hérité de l'Assemblée de Harare signifiant "discussion" - sur le Cycle du millénaire de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce padare a été l'un de ceux qui ont fait salle comble, confirmant ainsi le grand intérêt que revêtent à l'heure actuelle les questions économiques et commerciales.

Les interventions de Mme Usha Dwarka-Canabadz, Mauritanienne, et de M. Mohan Kumar, Indien, tous deux diplomates, spécialistes du commerce international et experts pour leur pays auprès de l'OMC, ont introduit la discussion et apporté leur éclairage aux participants se déclarant pour la plupart "profanes" en la matière. L'intérêt de ce padare a été de montrer comment l'OMC continue à perpétrer un système économique qui permet "aux riches de continuer à s'enrichir et aux pauvres de continuer à s'appauvrir". Le débat a également traité des accords portant sur l'agriculture et sur les droits de propriété intellectuelle, deux dossiers importants à l'ordre du jour des travaux de l'OMC. Ces deux accords sont vivement dénoncés par des groupements d'agriculteurs et par les peuples autochtones qui estiment que leurs droits sont bafoués, voyant ainsi leur survie en jeu dans la mesure où ils ne bénéficient d'aucune garantie.

Les Africains ont pris conscience avec consternation de la menace qui plane sur leur continent. Menace aggravée par le fait que leurs gouvernements sont pratiquement absents des sphères de négociations. Or, l'OMC, comme l'ont souligné les intervenants, "n'attend pas les faibles". A l'heure actuelle, le problème de la sécurité alimentaire se pose avec acuité aux populations des pays pauvres. Ces derniers sont devenus le dépotoir où échoient tout ce que les pays industrialisés rejettent: produits agro-alimentaires avariés (viande, pesticides...), médicaments périmés... Malheureusement, ces pays ne disposent ni de laboratoires de contrôle ni d'association de défense des consommateurs.

En septembre prochain, les négociations vont s'ouvrir aux Etats-Unis, dans le cadre du Cycle du millénaire de l'OMC. Se saisissant de cette occasion, les animateurs de ce padare, - animé par le Dr Samuel LEE, de l'Eglise presbytérienne de Corée et membre du Comité exécutif du COE - rejoints par les participants, ont appelé le Conseil oecuménique des Eglises (COE) et ses Eglises membres à jouer un rôle accru dans ce domaine. Il leur revient de fournir un maximum d'explications sur les tenants et aboutissants des accords qui seront bientôt négociés. Les Eglises doivent aussi sensibiliser les pays du Tiers-Monde à la nécessité de l'unité et apporter leur contribution à la mise sur pieds de laboratoires de contrôle agro-alimentaire. Il est urgent que le mouvement oecuménique se fasse "la voix des sans voix".


Pour toute information complémentaire, s'adresser à: Karin Achtelstetter,
responsable de l'information du COE
Tél. (professionnel): (+41 22) 791 6153;
Adresse électronique: media
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Communiqués de presse 1999

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