Conseil oecuménique des Églises
Bureau de la communication
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COMITÈ CENTRAL 1999 No. 3
VERS L'EDIFICATION D' UNE COMMUNAUTÉ FRATERNELLE D'EGLISES EN MOUVEMENT | ||||
Le président s'est fait le devoir de rappeler à ses 158 membres - nouvellement élus pour la plupart à Harare - que "l'Eglise n'est pas un musée destiné à demeurer immuable et inviolable mais une Eglise constamment en interaction avec le monde, une communauté de foi qui répond avec fermeté aux défis et aux besoins concrets du monde grâce à une vision inclusive de l'Evangile". Pour Aram 1er, il s'agit là de la vocation même du COE qui "devrait dépasser ses obligations et ses manifestations institutionnelles et moins se préoccuper de programmes que d'édification d'une communauté", en vue de relever ainsi le défi essentiel du processus AVers une conception et une vision communesA ( CVC ). C'est dans cette nouvelle perspective que le Catholicos de Cilicie a appelé les membres du Comité Central à déterminer les priorités et la nouvelle orientation du Conseil: comment le Conseil peut-il aider les Eglises à instaurer des relations et une collaboration qui aient un sens et contribuent à leur édification mutuelle? Comment pourra-t-il veiller à ce qu'elles s'approprient ses activités, en cessant d'être des spectatrices? Comment arriver à bâtir un Conseil des Eglises pour les Eglises et avec les Eglises?
PRIVILÉGIER L'UNITÉ VISIBLE ET EVITER LES BARRIÈRES Le président du Comité central a en même temps affirmé qu' "au moment d'entrer dans une ère de l'histoire marquée par un processus de mondialisation qui échappe à tout contrôle, par une interdépendance sans exemple et par un pluralisme croissant, le mouvement oecuménique nous met en demeure de résister aux forces du particularisme. Le Conseil ne peut ignorer les groupes et mouvements chrétiens qui, sans être membres des Eglises institutionnalisées, témoignent pourtant d'un profond engagement à l'égard de l'Evangile." Il importe que nous puissions collaborer avec les conseils oecuméniques régionaux et nationaux, a encore dit Aram 1er qui voit cette collaboration sous forme de complémentarité et non de parallélisme. De la même manière, a-t-il relevé, le Conseil ne peut pas fermer ses portes aux autres religions, mais devrait aider les Eglises à évaluer leurs relations avec elles, "en dépassant la tolérance passive et l'évangélisme agressif pour parvenir à un dialogue fécond et critique". Pour Aram 1er, on ne peut continuer le voyage oecuménique vers le 21ème siècle sans faire un bilan du siècle finissant. Si pour les Eglises, il s'agit d'un moment d'action de grâce, l'évaluation auto-critique n'est non plus à exclure. Quelles leçons pourrons-nous tirer pour le siècle prochain? Quels sont les défis à relever ? Le président du comité central a relevé la prédominance de l'anthropocentrisme. "Il semble que le bien et les droits de la personne humaine constituent aujourd'hui le critère de toutes les valeurs et le but de tous les efforts humains. Les droits de l'individu ont la primauté sur les valeurs spirituelles et éthiques, en particulier dans les sociétés occidentales avec pour conséquence la résurgence de nouveaux mouvements sectaires... Plus qu'en tout autre temps, l'humanité est maîtresse de la création. Or, la foi chrétienne nous enseigne que l'humanité ne peut être perçue séparément de Dieu", a réaffirmé le Catholicos de Cilicie. L'intervenant a également dénoncé "l'apparition d'un nouveau système de valeurs basée sur la recherche effrénée du pouvoir accompagnée d'un vide moral". Il s'agit là d'un autre défi et le Conseil devra accorder une place plus importante aux questions d'éthique dans son ordre du jour. Il faudra aussi voir comment promouvoir le dialogue entre les cultures, afin "d'assurer la coexistence harmonieuse et l'intégration pacifique des valeurs libérales et conservatrices". Le Catholicos de Cilicie a estimé que le mouvement oecuménique a fourni le contexte à un "dialogue essentiel et créateur entre les cultures et les traditions" et que ce rôle doit bénéficier d'une attention particulière au cours du nouveau siècle.
CONTINUER LE VOYAGE D'ESPÉRANCE Harare, a-t-il dit, a affirmé "la joie de l'espérance" et déclaré que "nous marchons ensemble". Notre voyage est un voyage d'espérance dans la foi, qui consiste à avancer avec une vision claire au coeur des incertitudes et des tensions. C'est pourquoi, le Catholicos de Cilicie a conclu sur cette affirmation de réconfort: "le mouvement oecuménique n'est pas en décadence; il entre dans une période de renouveau et de transformation. Il est prêt à s'ouvrir à de nouveaux horizons".
Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 336 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.
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