Conseil oecuménique des Églises
Bureau de la communication
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VISITE D'UNE EQUIPE OECUMENIQUE INTERNATIONALE EN INDONESIE |
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Au cours de la visite qui s'est déroulée du 27 janvier au 3 février, l'équipe composée de neuf membres s'est entretenue avec le président B. J. Habibie. Elle lui a déclaré qu'elle avait de la difficulté à comprendre les raisons pour lesquelles le gouvernement indonésien n'avait pas encore réussi à identifier les personnes qui, pendant les émeutes de mai 1998 et par la suite, avaient organisé ou perpétré des actes de violence contre des personnes et causé des dégâts matériels. Les Indonésiens sont fiers de leur tradition de pluralisme religieux. Malgré cela, 544 églises ont été détruites depuis l'accession du pays à l'indépendance en 1945, et ce phénomène se poursuit aujourd'hui. A la mi-janvier 1999, quelques jours avant l'arrivée de la délégation à Djakarta, la ville portuaire d'Ambon, où musulmans et chrétiens ont vécu côte à côte en paix pendant très longtemps, a été balayée par une vague de violence collective qui a fait plus de quarante morts et causé la destruction de nombreuses églises et mosquées. Au cours des discussions qu'il a eues avec l'équipe du COE et de la CCA, le président Habibie et d'autres hauts fonctionnaires du gouvernement ont blâmé en termes vifs les responsables de cette violence et condamné les attaques perpétrées contre les églises et les mosquées, ainsi que la fomentation de l'hostilité religieuse. Le président s'est engagé à traduire en justice les auteurs de ces actes. Cependant, a-t-il dit, dans le contexte des récents événements survenus en Indonésie, "je me trouve engagé dans une mission impossible". L'équipe oecuménique est convaincue que la violence, en Indonésie, n'est pas d'abord l'expression d'une haine religieuse, mais qu'elle résulte plutôt de facteurs politiques et économiques. En outre, l'Indonésie est un pays où la liberté d'expression a été réprimée pendant de nombreuses années, mais qui connaît aujourd'hui une nouvelle forme de liberté. Nul ne sait ce qu'il adviendra à l'avenir, surtout après les nouvelles élections parlementaires qui doivent avoir lieu en juin prochain et pour lesquelles 200 partis sont en lice. L'équipe déclare que la situation dans ce pays est totalement confuse et que la religion et l'identité ethnique y ont été exploitées par des membres des élites au pouvoir. La délégation a été encouragée d'apprendre que des voisins musulmans avaient donné asile à des familles chrétiennes victimes d'aggressions et que de jeunes musulmans avaient sauvé une église de la destruction. Outre un processus électoral sans heurt et la poursuite en justice des auteurs de violences, d'autres mesures s'imposent, a conclu l'équipe, si l'on veut parvenir à un règlement pacifique du conflit. Elle a mentionné notamment:
La visite de l'équipe comprenait une étape en Irian Jaya. Dans tous les secteurs de la société, y compris les Eglises, l'équipe a rencontré un désir manifeste d'accession à l'indépendance. Cependant, à Djakarta, les responsables du gouvernement, notamment le ministre des affaires étrangères, Ali Alatas, ont fait comprendre à leurs visiteurs que l'Irian Jaya fait partie intégrante de l'Indonésie et qu'aucun parallèle n'est possible avec le Timor oriental. Néanmoins, l'équipe a jugé qu'il était compréhensible que la récente déclaration du gouvernement concernant l'indépendance du Timor oriental ait éveillé des espoirs parmi les habitants de l'Irian Jaya. L'équipe a découvert que le retard apporté à la convocation du Dialogue national proposé en septembre 1998 et accepté par le président Habibie, avait provoqué frustrations et confusion en Irian Jaya. La délégation s'est dite préoccupée de constater que les responsables d'Eglises, protestants et catholiques, ainsi que les chefs tribaux, les ONG et les représentants des étudiants avaient peu discuté entre eux en vue de préparer ce Dialogue. Aujourd'hui, la délégation du COE et de la CCA appelle le gouvernement indonésien à lancer sans délai le Dialogue national et à veiller à ce que la population de l'Irian Jaya y soit représentée de manière appropriée et sans conditions. L'équipe a également appelé la Commission des droits de l'homme de l'ONU à s'informer sur les violations des droits de l'homme perpétrées à l'encontre des habitants de l'Irian Jaya - arrestations arbitraires, exécutions extra-judiciaires, violation du droit à la liberté d'expression et des droits socio-économiques et culturels - lesquelles sont le résultat du programme de transmigration du gouvernement indonésien.
L'équipe était dirigée par le pasteur David Gill, secrétaire général du Conseil national des Eglises d'Australie. Tél.: (+61 2 92) 99 22 15. Fax: 62 45 14. Adresse électronique: nccasyd@peg.apc.org.
Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 336 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.
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