Conseil oecuménique des Églises
Bureau de la communication
150, route de Ferney, B.P. 2100, 1211 Genève 2, Suisse | ||||
Comité Central 29 janvier - 6 février 2001 Potsdam, Allemagne
Grand retentissement des déclarations de Sa Sainteté | ||||
Au cours de la conférence de presse, le catholicos a insisté sur le fait que l’usage de la violence doit être limité « à des circonstances spéciales, et lorsque tous les moyens non violents ont échoué ». Il a souligné aussi l’ambiguïté du problème et le fait que « la non-violence n’est ni une méthode ni un programme, mais qu’elle relève de l’essence même de l’Eglise : l’Eglise, alliance entre Dieu et son peuple, est par définition une communauté non violente. » Il a rappelé que les chrétiens ne peuvent en aucun cas approuver l’usage gratuit de la violence ; cependant, dans certaines situations, il peut devenir nécessaire d’envisager un recours limité à la force. Le président du Comité central a souligné aussi que tant le Conseil que les Eglises doivent s’engager dans un processus critique d’analyse des problèmes et des questions fondamentales. « Nous avons besoin d’un dialogue sincère », a-t-il conclu. Dans la discussion du rapport du président qui s’est déroulée dans l’après-midi, les membres du Comité central ont formulé différents commentaires sur le thème de la violence. Une première critique a été exprimée par l’évêque Margot Kässmann, Eglise évangélique d’Allemagne (EKD), qui a mis en question certains éléments du rapport du président. Elle a affirmé ne rien trouver dans l’Ecriture qui indique que la violence est un dernier recours. « Je ne distingue pas de justification théologique à cela ; nous ne trouvons pas de situation où l’engrenage de la violence ait été brisé par la violence », a-t-elle ajouté. Fernando Enns, mennonite allemand, a critiqué également la partie du rapport évoquant l’impossibilité de condamner ceux qui doivent se résoudre à utiliser la violence en dernier recours, comme l’ont fait les Sud-Africains et les Palestiniens. Fernando Enns a affirmé avec énergie : « Nous ne romprons pas le cycle de la violence par la violence. » De son côté, le pasteur Héctor Méndez, Eglise presbytérienne réformée de Cuba, a mis en question l’application de sanctions économiques contre quelque pays que ce soit, sanctions qui, selon lui, « aggravent les souffrances du peuple. » L’évêque Aldo Etchegoyen, Eglise évangélique méthodiste d’Argentine, a insisté sur la nécessité de faire entendre une voix prophétique pour s’opposer à l’usage abusif du pouvoir contre la vie. Les débats sur ce thème vont se poursuivre, puisque l’un des moments forts de ces prochains jours sera le lancement de la Décennie « vaincre la violence ». La session du Comité central du COE, réuni à Potsdam, durera jusqu’au 6 février.
Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 342 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.
|