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Le 21 novembre 2001

Commission spéciale sur la participation des orthodoxes au COE :
le consensus, mode approprié de prise de décision au sein du COE


cf. Le point sur... (Up-00-36) du COE, du 26 octobre 2000
cf. WCC Press Update of 9 December 1999

A l'issue de sa troisième session plénière, la Commission spéciale sur la participation des orthodoxes au Conseil oecuménique des Eglises, réunie à Berekfürdö, en Hongrie, du 15 au 20 novembre, a publié le communiqué ci-après :

Communiqué

La Commission spéciale sur la participation des orthodoxes au Conseil oecuménique des Eglises a tenu sa troisième session plénière du 15 au 20 novembre 2001, à Berekfürdö, Hongrie, à l'invitation de l'Eglise réformée de Hongrie.

La Commission est composée d'un nombre égal de représentants désignés par les Eglises orthodoxes (chalcédoniennes) et orthodoxes orientales non chalcédoniennes, et de représentants des autres Eglises membres du COE désignés par le Comité central de l'organisation. Elle est coprésidée par le métropolite Chrysostomos d'Ephèse (Patriarcat oecuménique) et par l'évêque Rolf Koppe (Eglise évangélique d'Allemagne) qui, absent, était remplacé par Mme Anna Marie Aagaard (Eglise évangélique luthérienne du Danemark).

La Commission spéciale a pour mandat « d'étudier et d'analyser tout l'éventail des questions relatives à la participation orthodoxe au sein du COE » et de présenter au Comité central du COE « des propositions concernant les modifications nécessaires à apporter à la structure, au style et à la manière de vivre du Conseil ». Un rapport intérimaire, résumant les travaux de la Commission depuis ses deux premières sessions plénières de Morges, Suisse, 6-8 décembre 1999, et du Caire, Egypte, 23-25 octobre 2000, a été soumis au Comité central réuni à Potsdam, Allemagne, du 29 janvier au 6 février 2001. Dans ce rapport intérimaire, on définissait cinq secteurs de préoccupation :

  • les questions liées à la qualité de membre ;
  • l'examen des mécanismes de prise de décision ;
  • la prière commune ;
  • les questions éthiques et sociales ;
  • les questions ecclésiologiques. A sa troisième session plénière, la Commission a beaucoup avancé, notamment en affirmant que le consensus était le mode de prise de décision le plus approprié pour les organes directeurs du COE. Cette formule permettrait en effet d'intégrer dans le rapport ou dans les travaux mêmes des réunions toutes les positions arrêtées des participants, et de promouvoir l'esprit d'unité dans la conduite même des affaires du Conseil. Par consensus, la Commission a soumis la définition ci-après à l'attention de tous :

    La méthode du consensus a pour but de dégager l'opinion générale prévalant parmi les participants à une réunion sans recourir au vote. On est en présence d'un consensus lorsque, sur telle ou telle question :

    (a) tous les participants sont d'accord (unanimité) ;
    (b) la plupart des participants sont d'accord et ceux qui ne le sont pas estiment que la discussion a été à la fois exhaustive et équitable et que la proposition reflète l'opinion générale des membres présents ; la minorité donne alors son assentiment à la proposition ;
    (c) les participants reconnaissent que les opinions divergent et conviennent d'en rendre compte dans la proposition elle-même (et non seulement dans le procès-verbal) ;
    (d) les participants conviennent d'ajourner l'examen de la question ;
    (e) les participants conviennent qu'aucune décision ne peut être prise.

    Ainsi, la méthode du consensus permet à un groupe d'Eglises, par l'intermédiaire de son porte-parole, de voir ses objections prises en compte et satisfaites avant l'adoption de la proposition, ou, dans des cas rares, à un groupe d'Eglises de bloquer une proposition jusqu'à ce qu'il estime que ses préoccupations ont été pleinement prises en compte.

    Il a été recommandé qu'une fois les travaux de la Commission spéciale terminés, l'on établisse « un comité paritaire » de douze membres

  • six représentants des Eglises orthodoxes et six représentants des autres Eglises - qui continuerait de conseiller les Comités exécutif et central du COE et de formuler des recommandations à son intention.

    La Commission a réaffirmé la fonction du COE le considérant comme un instrument nécessaire pour répondre aux questions sociales et éthiques. Consciente que ces questions se posent dans la vie des Eglises et que le COE, à la demande de ces dernières, s'exprime en leur nom plutôt qu'à leur place, la Commission a affirmé que la prise de décision par consensus dans les organes directeurs du COE permettrait de répondre à beaucoup de questions d'ordre social et éthique.

    Sur le sujet de la prière commune, la Commission a déclaré que « les chrétiens doivent invoquer ensemble l'aide de Dieu ». En même temps, elle a souligné la nécessité de se doter, dans ce domaine, de lignes directrices minutieusement élaborées.

    L'éternelle question de savoir comment les Eglises se voient en relation avec l'Eglise une, corps du Christ, sous-tendait ces discussions. Cette question est en effet considérée comme étant sous-jacente à toutes les questions discutées.

    Les représentants du groupe d'étude sur la qualité de membre, qui se sont réunis à Budapest du 12 au 14 novembre, avant la session plénière de la Commission, ont présenté un deuxième rapport intérimaire où ils étudient différents modèles de participation à la vie et aux travaux du COE. Avec l'aide de membres de la Commission spéciale, le groupe d'étude sur la qualité de membre est en train de préparer une nouvelle série de critères définissant les conditions théologiques et ecclésiales que les Eglises souhaitant devenir membres du COE doivent remplir. On espère que les Eglises déjà membres du Conseil se reconnaîtront dans ces critères.

    Les membres de la Commission ont assisté au culte dominical dans la grande église réformée de Debrecen, puis ont visité le collège réformé de la ville. Pendant le culte, les deux coprésidents, le métropolite Chrysostomos d'Ephèse et Mme Anna Marie Aagaard, se sont adressés à l'assemblée et ont rendu compte des travaux du groupe. Au déjeuner donné en l'honneur des membres de la Commission, l'évêque président de l'Eglise réformée de Hongrie, l'évêque Gusztáv Bölcskei, son président, l'évêque Mihály Márkus, et son secrétaire général, M. Tibor Görög, du Conseil oecuménique de Hongrie, ont souhaité la bienvenue à leurs invités. Au nom des membres de la Commission, Mme Aagaard a exprimé sa vive gratitude à leurs hôtes pour l'hospitalité de l'Eglise réformée de Hongrie, et remercié l'évêque Bölcskei et le pasteur Bertalan Tamás pour la qualité du travail préparatoire et de la coordination. A la fin de la réunion, les membres de la Commission ont aussi remercisé les collaborateurs du COE pour leur travail.

    La Commission se réunira en session plénière à Helsinki, Finlande, du 27 mai au 2 juin 2002 pour préparer le rapport final qu'elle soumettra lors de la prochaine session du Comité central, à Genève, Suisse, du 26 août au 3 septembre 2002.


    La Commission spéciale a été créée par la Huitième Assemblée du COE, à Harare, Zimbabwe, en 1998. Cette décision fait suite aux préoccupations de plus en plus vives exprimées par les Eglises orthodoxes concernant le COE. Ces inquiétudes s'étaient déjà traduites par la réunion des Eglises orthodoxes à Thessalonique, Grèce, en mai 1998. Parmi les préoccupations orthodoxes soulevées lors de cette réunion : certaines des activités du COE lui-même, « certains développements au sein de quelques Eglises protestantes membres du Conseil qui se reflètent dans les débats du COE », le manque de progrès dans les discussions théologiques oecuméniques et l'impression que la structure actuelle du COE rend la participation des orthodoxes de plus en plus difficile, voire impossible pour certains. Dans la décision portant création de la Commission spéciale, l'Assemblée de Harare a noté que « d'autres Eglises et familles d'Eglises » avaient, elles aussi, des préoccupations semblables à celles exprimées par les orthodoxes.

    Pour obtenir de plus amples informations sur la Commission spéciale, vous pouvez consulter : la page suivante sur notre site. Pour toute information complémentaire, s'adresser au Bureau des relations avec les médias, tél.: (+41 22) 791 64 21


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