Indexe

Après le 11 septembre: des questions à n'en plus finir

Quetta : au centre des conflits

Le COE félicite Kofi Annan et les Nations Unies, lauréats du Prix Nobel de la paix

Violence et SIDA

Le président de la Tanzanie souligne l'importance du dialogue interreligieux

Se donner la main en signe de paix

Instaurer la paix - nos ministères communs

La violence, grave problème de santé publique

Prendre le "train de la paix" en temps de guerre: un signe d'espoir et de protestation contre la violence

Rio de Janeiro limite la vente des armes individuelles

La Conférence des Eglises de toute l'Afrique lance la Décennie Oecuménique "vaincre la violence"

La Sierra Leone adhère au réseau "Paix dans la ville"

Après le 11 septembre: des questions à n'en plus finir
Editorial:
Elizabeth Ferris, équipe "Relations internationales" du COE
Membre de la Société religieuse des amis, Etats-Unis
Adresse électronique: WCC Contact

Pendant un moment, la population mondiale a semblé unie dans l'expression de son horreur, de sa sympathie et de son indignation face aux événements du 11 septembre. Des messages de condoléances et de solidarité circulèrent en masse sur les ondes, jusqu'aux extrémités de la planète. Malgré mon horreur, j'ai eu pendant un instant l'espoir que cette tragédie pourrait servir de point de départ à une nouvelle conception de la sécurité et donnerait aux Américains l'occasion de porter un regard critique sur leur histoire et sur la nécessité de combattre les causes du terrorisme. Mais les opérations militaires qui ont débuté le 7 octobre indiquent que le monde a choisi la direction opposée.

Nous ne pouvons pas encore comprendre entièrement la portée des changements en train de s'opérer. Bien que les talibans semblent battre en retraite, un grand nombre de questions demeurent quant à l'avenir de l'Afghanistan. Pourra-t-on acheminer suffisamment d'aide humanitaire pour les quelque 7 millions de personnes qui ont désespérément besoin de nourriture? Pourra-t-on former un gouvernement stable? Quelles seront les conséquences de ces opérations pour le sud de l'Asie? La tension continuera-t-elle à croître entre chrétiens et musulmans? Les Eglises se montreront-elles à la hauteur et deviendront-elles plus fortes grâce à leur témoignage en ces temps difficiles?

Quelles seront les conséquences des ces opérations pour le désarmement, et pour la politique mondiale en général? Tandis que les décisions militaires sont prises par les Etats-Unis et leurs partenaires de la coalition, les Nations Unies devront-elles se contenter de "réparer les dégâts" une fois les opérations militaires terminées en Afghanistan, ou auront-elles un rôle plus important à jouer?

Quelles seront les conséquences de ces événements pour l'économie? Le commerce mondial est en perte de vitesse, la consommation faiblit, le chômage augmente et, comme toujours, les pauvres sont les premiers à en pâtir. L'aide bilatérale et les institutions financières internationales vont-elles utiliser toujours plus leur pouvoir pour servir des fins politiques - c'est-à-dire récompenser les partisans de la coalition - plutôt que pour aider ceux qui en ont le plus besoin? Quelles seront les conséquences pour la mondialisation et le mouvement qui s'y oppose?

Quant aux conséquences pour les droits de la personne, elles sont terrifiantes. Dans de nombreux pays, de nouvelles législations mises en place au nom de la sécurité font bon marché des libertés des citoyens. La xénophobie et le racisme progressent, accompagnés par la surveillance accrue des frontières, les restrictions à l'accueil des réfugiés et le renforcement de la collaboration entre les forces de sécurité.

La simultanéité des opérations militaires et des secours humanitaires, telle qu'on l'avait déjà vue au Kosovo et lors de la guerre du Golfe, a pris de nouvelles dimensions: des avions en provenance du même pays déversent des bombes à fragmentation et des colis de nourriture (qui sont de la même couleur!) sur les mêmes populations. Désespérés, les habitants essaient de fuir mais se heurtent à des frontières fermées et ne reçoivent guère d'aide. Depuis plus de 20 ans, l'Iran et le Pakistan ont accueilli plus de 3.5 millions de réfugiés afghans, sans que la communauté internationale fasse grand-chose pour assumer sa part de responsabilité. Faut-il s'étonner dès lors que ces gouvernements ne soient guère disposés à écouter la communauté internationale qui les somme d'ouvrir leurs frontières? Si les réfugiés peuvent rentrer chez eux l'année prochaine, la communauté internationale leur assurera-t-elle l'aide dont ils auront besoin pour participer à la reconstruction de leur pays plutôt que de demeurer un facteur d'instabilité?

Les terribles images des avions percutant le World Trade Center le 11 septembre se sont gravées dans la conscience collective du monde. Deux mois plus tard, il est évident que des mutations sont en train de s'opérer, qui vont changer notre monde de manière radicale. Nous vivons une époque de très grande incertitude.


Quetta : au centre des conflits
Rainer Lang, chargé de la communication et des relations avec la presse, ACT ; Rainer Lang a séjourné au Pakistan du 4 au 20 octobre.
Adresse électronique : WCC Contact

Les policiers de Quetta sont très pointilleux lors des contrôles. La ville pakistanaise toute proche de la frontière avec l'Afghanistan ressemble à un camp militaire. Aux carrefours, les soldats sont barricadés derrière des sacs de sable ; les policiers patrouillent partout en ville. Le gouvernement démontre sa force afin d'empêcher la reprise des débordements de violence enregistrés lors des récentes manifestations de protestation contre les bombardements américains et britanniques en Afghanistan. Les chrétiens ont également été la cible des manifestants ; et, dans la ville, les conflits de la société pakistanaise se concentrent et s'embrasent comme sous l'effet d'un miroir ardent.
Thabiba (12 ans) et son frère fabriquent des tapis dans un camp de réfugiés au Pakistan

Il y a longtemps que l'ambiance est explosive à Quetta ; une grande insatisfaction règne dans la population. La moitié du million et demi d'habitants est formée de réfugiés d'Afghanistan qui se trouvent en concurrence avec les autochtones pour les rares emplois disponibles dans une région qui vit avant tout de l'agriculture et qui subit depuis quatre ans les effets d'une sécheresse dévastatrice.

Les réfugiés vivent ici depuis de nombreuses années déjà. Leurs camps sont devenus des quartiers de la ville. Ils sont les victimes d'un des nombreux conflits qui déchirent la société afghane. Marium Gul, par exemple, est arrivée à Quetta début octobre, avec ses huit enfants. Cette grand-mère de 42 ans, son petit-fils sur les genoux, raconte comment la famille a traversé la frontière à pied, en suivant les sentiers des contrebandiers à travers les montagnes. Il y a deux mois, les talibans ont entièrement brûlé la maison familiale. Marium Gul et les siens ont vécu sous tente, avant de fuir vers le Pakistan.

Marium appartient au groupe des Hazaras, qui vit principalement au centre de l'Afghanistan et constitue environ 30 pour cent des quelque 25 millions d'Afghans. Les Hazaras parlent la langue perse et appartiennent à la minorité chiite. Ils sont systématiquement persécutés par les talibans, pour la plupart de souche pachtoune, qui sont sunnites. Avant les bombardements, 2500 réfugiés, pour la plupart hazaras, passaient chaque jour illégalement la frontière du Pakistan. Tous cherchaient à se loger chez des parents ou des amis dans les camps existants, où la situation devient toujours plus difficile. Marium partage avec 40 autres personnes un abri où il n'y a ni électricité ni eau courante.
Marium Gul et son petit-fils

un abri où il n'y a ni électricité ni eau courante.

Plus de deux millions de réfugiés d'Afghanistan vivent déjà - souvent depuis des années - dans des camps au Pakistan, chassés par la sécheresse dévastatrice qui dure depuis trois ans et par plus de vingt ans de violents conflits internes. Il y a quelques semaines encore, ils étaient largement ignorés par la communauté mondiale. Il n'y avait guère de fonds d'entraide pour eux, et c'est encore le cas aujourd'hui, car les dons qui arrivent maintenant sont destinés aux nouveaux flots de réfugiés attendus.

La pauvreté est grande dans les camps. Les premières victimes en sont les enfants. Comme beaucoup de ses camarades, Ajmal, 14 ans, travaille douze heures par jour à nouer des tapis. Chacun sait que les tapis sont fabriqués par des enfants. "C'est la conséquence de la pauvreté des familles", déclare Marvin Parvez, du Conseil national des Eglises. La petite Thabiba, 12 ans, a commencé à nouer des tapis à l'âge de trois ans ; elle n'est jamais allée à l'école.

Depuis les bombardements, ce ne sont pas seulement les membres du groupe hazara qui passent la frontière, mais aussi ceux d'autres tribus. A Quetta, les autorités craignent que les nouveaux arrivants et les Hazaras ne forment un mélange explosif qui pourrait déclencher de nouvelles flambées de violence. Ici aussi, comme partout au Pakistan, les membres de la minorité chrétienne vivent dans la crainte constante d'être attaqués. Selon les estimations du Conseil national des Eglises, il y a au Pakistan islamique environ quatre millions de chrétiens - une petite minorité dans un pays qui compte quelque 140 millions d'habitants. Beaucoup redoutent que le conflit en Afghanistan ne rende infranchissable le fossé entre musulmans et chrétiens. "Chaque fois qu'il y a une manifestation, nous avons peur que la protestation ne se tourne contre nous", affirme Richard Donaldson, de l'Eglise du Pakistan. Pourtant, un rapprochement s'est opéré au cours de ces dernières années. En dépit des discriminations, Humphrey Peters, de l'Eglise du Pakistan à Peshawar, estime que l'attitude à l'égard des chrétiens est sensiblement plus favorable qu'il y a quelques années encore. Il compte sur le dialogue entre musulmans et chrétiens.

Humphrey Peters énumère les problèmes fondamentaux qui se posent au Pakistan : l'augmentation rapide de l'effectif démographique, le taux de chômage élevé (dans le secteur de Quetta, par exemple, frappé par la sécheresse, il n'y a pratiquement pas de travail), le taux élevé d'analphabétisme (plus de 70 pour cent), la discrimination à l'égard des femmes, le trafic de drogue largement répandu, plus de deux millions de réfugiés d'Afghanistan, le conflit permanent avec l'Inde à propos du Cachemire - autant de problèmes à surmonter pour rendre possible le développement pacifique de la société pakistanaise.


Le COE félicite Kofi Annan et les Nations Unies, lauréats du Prix Nobel de la paix

A l'annonce de l'attribution du Prix Nobel de la paix à l'Organisation des Nations Unies et à son secrétaire général Kofi Annan, le Conseil OEcuménique des Eglises (COE) a adressé le 16 octobre une lettre de félicitations à Kofi Annan et à Rosemarie Waters, présidente du Comité du personnel des Nations Unies. Dans cette lettre, Georges Lemopoulos, secrétaire général intérimaire du COE, fait l'éloge de la "sagesse" de Kofi Annan à la tête de l'organisation et de ses qualités de "médiateur, négociateur, artisan de paix et gardien de la primauté du droit international". Il remercie également le personnel de l'ONU, à tous les niveaux, de son engagement et de ses efforts pour "incarner et concrétiser les aspirations des peuples des Nations Unies".

Le texte complet de ce message peut être consulté sur:
http://wcc-coe.org/wcc/what/international/nobel.html


Violence et SIDA

La violence contre les séropositifs et les malades du sida est l'un des problèmes qu'il faut absolument aborder si l'on entend apporter une réponse utile à l'épidémie.

A la différence des autres grandes maladies, le sida suscite des jugements de valeur qui stigmatisent aussitôt les personnes atteintes et leur font éprouver un profond sentiment de honte.

Chacun sait que l'information, pour autant qu'elle soit pertinente, exacte et adaptée, est un outil capital de toute campagne contre le sida, mais il serait bon aussi qu'elle soit complète; or, les débats et les campagnes des dernières années se sont concentrés sur l'utilisation du préservatif et sur le comportement sexuel des jeunes, négligeant d'autres problèmes très importants comme celui de la violence.

La marginalisation, qu'elle soit imputable à l'appartenance ethnique, ou qu'elle résulte des déplacements des personnes, de leur profession ou de leurs pratiques culturelles, qu'elle soit due à la race ou à l'orientation sexuelle, est toujours déterminante dans l'apparition de la maladie, et pose des problèmes immenses dès lors qu'il s'agit d'endiguer la propagation du mal.

Prenant la parole récemment dans le cadre d'un colloque mondial organisé par le COE sur le thème: "La réponse oecuménique au défi du VIH/sida en Afrique" (25-28 novembre 2001, Nairobi), le chanoine Gideon Byamugisha de l'Eglise anglicane d'Ouganda a déclaré ceci: "Chacun sait aujourd'hui que dans le cas du sida, ce n'est pas la maladie elle-même qui fait le plus mal (car bien d'autres maladies causent de graves souffrances et finalement la mort) ; ce sont la stigmatisation, le risque de rejet et de discrimination, l'incompréhension et la méfiance auxquels les personnes séropositives sont en butte."

Le problème réside en partie dans la manière dont le sida a été présenté à l'opinion publique lorsqu'il a été détecté pour la première fois. On admet aujourd'hui que le langage adopté à l'époque a été très préjudiciable.

"Soit nous tenions à l'égard du sida un langage guerrier, soit nous terrorisions les gens. Ils ont fini par en avoir assez et ils se sont révoltés", explique Kenneth Ofosu-Barko, responsable de l'ONUSIDA en Zambie devant la Treizième Conférence internationale sur le SIDA tenue à Durban, Afrique du Sud, en juin 2000.

Si, dans le monde, de plus en plus de gens parlent de leur séropositivité et parviennent à vivre avec, c'est un phénomène encore assez nouveau en Afrique.

Le continent dans son ensemble n'est en effet pas encore parvenu à ouvrir le débat public qui a permis à des pays comme l'Ouganda d'endiguer la vague destructrice du sida.

En adoptant le Plan d'action pour une réponse oecuménique aux défis du VIH/sida en Afrique, les Eglises représentées au colloque de Nairobi se sont engagées à dire la vérité, à surmonter leur lassitude et à cesser de se voiler la face et de nier les personnes vivant avec le VIH/sida.

Le plan d'action et les communiqués de presse concernant le colloque de Nairobi peuvent être consultés sur le web
http//:www.wcc-coe.org/wcc/what/mission/hiv-aids


Le président de la Tanzanie souligne l'importance du dialogue interreligieux

Devant plus de 100 délégués réunis à l'occasion de la manifestation organisée à Moshi (Tanzanie) du 6 au 10 octobre 2001 dans le cadre de la Décennie oecuménique "vaincre la violence", le président tanzanien Benjamin Mkapa s'est exprimé sur le thème "Vaincre la violence, défi lancé aux gouvernements - l'apport de l'Afrique". Il a déploré l'ignorance qui règne trop souvent au sujet des croyances religieuses des autres et le peu d'empressement mis à combler ces lacunes.

Soulignant l'importance du dialogue interreligieux, M. Mkapa a déclaré que celui-ci révèle "qu'il y a plus de points communs que de différences entre toutes les religions et sectes". Il a affirmé que l'une des contributions des gouvernements africains à la lutte contre la violence pourrait consister à promouvoir une meilleure compréhension entre les fidèles des différentes religions et entre les gens issus de milieux sociaux et culturels différents.

De manière générale, les responsables africains doivent mettre en place des institutions durables et encourager des stratégies et lignes directrices propres à favoriser un gouvernement équitable, en créant des systèmes qui garantissent l'égalité des chances face aux lois.

La violence n'a ni couleur, ni race, ni religion, ni tribu, a-t-il souligné. Elle surgit lorsqu'un groupe se considère supérieur à un autre. Evoquant les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, il a affirmé que la responsabilité de ces actes devait être imputée à des individus et non pas à leur religion, à leur tribu ou à leur race.

En conclusion, le président a mis les pays développés en demeure de considérer leurs propres sociétés et de se demander comment le monde les perçoit: "Y voit-on se manifester les vraies valeurs chrétiennes de la charité, de l'entraide, de l'amour et de la compassion?", a-t-il demandé.

 


Se donner la main en signe de paix

Le 17 septembre 2001, plus de 700 personnes sont descendues dans les rues de Schwamendingen, à Zurich, en Suisse. Sur le thème "La paix est dix fois moins chère que la guerre", elles se sont donné la main pour former une chaîne humaine d'un kilomètre symbolisant la paix. "Cette action symbolique marque le lancement de la Décennie "vaincre la violence" du Conseil oecuménique des Eglises (COE) et de la

Décennie internationale des Nations Unies pour la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde", a déclaré le pasteur Hans-Peter Geiser, organisateur du projet pour la paix.
Pour de plus amples informations:
hpgeiser@swissonline.ch


Instaurer la paix - nos ministères communs

"Théologie et culture: édifier la paix dans le contexte de la mondialisation". Tel était le thème d'un colloque théologique tenu du 25 au 29 juin 2001 à Bienenberg (Suisse), organisé par des membres des Eglises traditionnellement pacifistes - quakers, Eglise des frères, mennonites - dans le cadre de la Décennie "vaincre la violence" (DVV). Ce colloque a débouché notamment sur la rédaction d'un document d'étude sur le thème "Instaurer une paix juste: vers une approche oecuménique, dans la perspective des Eglises traditionnellement pacifistes", élaboré en réponse au document "La protection des populations menacées par la violence armée: définition du point de vue éthique du Conseil oecuménique des Eglises", présenté par l'équipe "Relations internationales" du COE au Comité central de Potsdam en 2001 et transmis aux Eglises pour réflexion et étude.

Le colloque a envoyé une lettre ouverte aux Eglises représentées et aux autres Eglises traditionnellement pacifistes, ainsi qu'aux autres institutions chrétiennes qui partagent et reconnaissent ces valeurs. La lettre, intitulée "Instaurer la paix - nos ministères communs", met les Eglises en demeure de surmonter leur indifférence et leur insensibilité face aux manifestations de la violence dans le monde. Elle rappelle les promesses formulées dans le cadre de la Décennie, propose des formes d'engagement et souhaite qu'on organise d'autres colloques du même genre.

Pour de plus amples informations:
www.peacetheology.org


La violence, grave problème de santé publique

John M. Grange, professeur invité, Centre for Infectious Diseases and International Health, University College, Londres

Adresse électronique: sophia@hagia.freeserve.co.uk

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé comme "un état de bien-être physique, mental et social complet". Cette définition implique l'incompatibilité absolue de la santé et de la violence. En 1997, l'Assemblée mondiale de la santé a souligné que la violence était un problème de santé publique, et a approuvé un plan d'action visant à définir l'ampleur du problème et à prendre des mesures.

A la suite de cette initiative, l'OMS va publier en 2001 le premier Rapport mondial sur la violence et la santé, afin de faire prendre conscience du fait que la violence est un problème de santé mondial, de souligner comment les professionnels de la santé peuvent contribuer à comprendre la violence et à y réagir et de leur donner les moyens de prévenir la violence. Outre les blessures directes, les conflits et la violence ont un énorme impact indirect sur la santé. En Afrique, par exemple, le paludisme en tant que conséquence des conflits tue plus de personnes que les guerres elles-mêmes, ce qui entraîne des dommages considérables sur le plan humain et économique.

La maladie peut être aussi bien la cause de la violence que son résultat. Par exemple, des femmes peuvent être infectées par le VIH à la suite de la violation de leurs droits sexuels, mais un grand nombre d'entre elles - environ un cinquième des femmes séropositives aux Etats-Unis et au Kenya - sont victimes de violences parce qu'elles sont infectées. L'OMS souligne que la violence est une cause importante de maladie chez les femmes du monde entier.

Il est donc évident que la violence et les conflits sont à la fois les causes et les conséquences de la maladie. Dans de nombreux pays, on constate que la violence, la pauvreté et la maladie forment un cercle vicieux. C'est pourquoi l'engagement des professionnels de la santé et des institutions nationales et internationales dans la Décennie oecuménique "vaincre la violence" pourrait avoir un effet considérable sur la santé dans le monde et contribuer dans une large mesure à la réalisation de l'objectif de l'OMS: "la santé pour tous".


Prendre le "train de la paix" en temps de guerre: un signe d'espoir et de protestation contre la violence

Des étudiants de la Hillview Secondary School de Durban (Afrique du Sud) et de l'Ecole secondaire John F. Kennedy de Braunschweig (Allemagne) se sont rencontrés dans le cadre d'échanges scolaires d'un nouveau genre, encouragés par le réseau "Paix dans la ville" du Conseil Oecuménique des Eglises:
Des étudiants sud-africains et allemands dans le "train de la paix"

ils ont pris ensemble un "train de la paix", d'Amsterdam à Braunschweig, pour lutter contre les manifestations racistes et la violence chez les jeunes. En fait, ils ont voyagé par train et par bus pour se rendre à Braunschweig. En route, ils ont visité des lieux voués à la paix et au règlement des conflits, comme la maison d'Anne Frank à Amsterdam, mais également l'ancien camp de concentration de Bergen-Belsen.

Dans une série d'ateliers, les étudiants ont élaboré des sketches évoquant leurs expériences de la violence, qu'ils ont ensuite joués dans plusieurs villes au cours de leur voyage.

Pour de plus amples informations:
kjburck@aol.com


Rio de Janeiro limite la vente des armes individuelles

Viva Rio, partenaire brésilien du réseau "Paix dans la ville" du Conseil Oecuménique des Eglises, a lancé une campagne populaire en vue de rassembler 1 300 000 signatures pour soutenir la législation limitant strictement la vente d'armes individuelles aux civils. Ce projet de loi est en cours d'examen au Sénat brésilien.
Des policiers de Rio de Janeiro détruisent des armes individuelles
En juin 2001, le gouvernement de l'Etat de Rio de Janeiro, avec la participation de Viva Rio, a organisé une manifestation de destruction d'armes: 100 000 armes individuelles saisies par la police ont été détruites en public.

Cette manifestation a montré que les mesures d'interdiction proposées jouissent d'un large soutien auprès de la population; elle a également attiré l'attention sur la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères, tenue à New York en juillet.

Pour de plus amples informations:
jessica@vivario.org.br


La Conférence des Eglises de toute l'Afrique lance la Décennie oecuménique "vaincre la violence"

Sous les auspices de la Conférence des Eglises de toute l'Afrique (CETA), les Eglises africaines ont lancé la Décennie Oecuménique "vaincre la violence" (DVV). Cette manifestation s'est déroulée à l'occasion de la réunion du Comité général de la CETA à Nairobi (Kenya), du 15 au 17 octobre 2001.

Dans une allocution, le professeur Kwesi Dickson, président de la CETA, a mis les Eglises d'Afrique en demeure de vaincre la violence. "La violence est largement présente dans les communautés et les familles de notre mère l'Afrique", a-t-il déclaré.

Modeste Mfashwanayo, responsable de la région "Afrique" de la Fédération universelle des associations chrétiennes d'étudiants (FUACE), a souligné que ce lancement "serait un exercice vain si on ne dispose pas de moyens efficaces de suivre le déroulement de la campagne". Il a également rappelé que l'élimination de la pauvreté, de l'ignorance et des maladies figurerait au centre des efforts de la DVV sur le continent africain.

Dès maintenant, le bulletin d'information Tam Tam de la CETA va faire une large place aux questions liées à la lutte contre la violence.

Pour de plus amples informations: aacc@maf.org


La Sierra Leone adhère au réseau "Paix dans la ville"

Freetown, capitale de la Sierra Leone, va collaborer avec d'autres villes du monde entier frappées par la violence, où sont mises en place des activités novatrices en faveur de la paix. Freetown devient ainsi membre du réseau oecuménique mondial en faveur de la paix, dans le cadre de la Décennie "vaincre la violence" du Conseil Oecuménique des Eglises.

Freetown a adhéré au réseau "Paix dans la ville" le 16 octobre 2001, par l'intermédiaire du Conseil des Eglises de la Sierra Leone, qui a lancé une campagne de lutte contre la prolifération des armes individuelles et légères. La campagne "Paix dans la ville" a débuté en 1996, lorsque 7 villes du monde entier se sont unies symboliquement pour attirer l'attention des Eglises sur la lutte contre la violence et l'instauration de la paix. Freetown est ainsi la troisième ville d'Afrique à adhérer à ce réseau, après Durban (Afrique du Sud) et Yaoundé (Cameroun).

Pour de plus amples informations:
ccsl@sierratel.sl


AFRIQUE
Manifes-tation
Lancement DVV
Manifes-tation
Lancement DVV - Afrique australe
Lieu
Burundi
Lieu
Luanda, Angola
Date
15 décembre 2001
Date
8-12 mai 2002
Contact
M. Juvénal Ntakarashira
Conseil national des Eglises du Burundi
Bujumbura, Burundi
Tél: +257 22 79 41
E-mail: cneb@cbinf.com
Contact
Le pasteur David Modiega
Box 355, Gabarone
Botswana
Tél: (+267) 35.19.81
Fax: (+267) 35.19.81
E-mail: djmodiega@botsnet.bw
Manifes-tation
Colloque sur les armes légères en Afrique de l'Ouest
Lieu
Freetown, Sierra Leone
Date
à préciser (2002)
Contact
Conseil national des Eglises de Sierra Leone
P.O.Box 404, Freetown, Sierra Leone
Tél: (+232-22) 24.05.68/ 24.05.54
Fax: (+232-22) 24.11.09
E-mail: ccsl@sierratel.sl

ASIE
Manifestation
Colloque DVV sur la manières d'aborder les problèmes
Lieu
Inde
Date
25-27 novembre 2001
Contact
Christian Conference of Asia
Tél: +852 26 91 10 68
Email: cca@cca.org.hk

EUROPE
Manifes-tation
Etude sur l'identité ethnique, l'identité nationale et l'unité de l'Eglise
Manifes-tation
Etude théologique sur
l'anthropologie
Lieu
Belfast, Irlande du Nord
Lieu
A préciser
Date
26 novembre-
2 décembre 2001
Date
18-25 février 2002
Contact
Tom Best
COE, Foi et constitution
Tél: +41 22- 791 6335
Email: WCC Contact
Contact
Tom Best
COE, Foi et constitution
Tél: +41 22- 791 6335
Email: WCC Contact
Manifes-tation
Lancement DVV - Genève
Manifes-tation
Grundkurs: Einführung in Gewaltfreies Handeln
(Introduction à l'action non violente)
Lieu
Centre Oecuménique de Meyrin
Lieu
A préciser
Date
20 janvier 2002
Date
25-27 janvier 2002
Contact
Christian van den Heuvel
Rue de la Laiterie 4
1254 Jussy
Switzerland
Tél: (+41-22) 759. 14. 44
Email: cvandenh@protestant.ch
Contact
Rainer Stiehl
Oekumenischer Dienst
Schalomdiakonat
Mittelstr. 4, D-34474
Diemelstadt-Wethen
Tél:(+49)5694 8033
Fax: (+49) 5694 1532
Email:
rainer.stiehl@
schalomdiakonat.de

AMERIQUE DU
NORD
Manifestation
"A Walk for Healing and Peace":
A Pilgrimage from Washington DC-New York City
Lieu
Washington DC/New York City
Date
25 novembre - 4 décembre 2001
Contact
National Coalition for Peace
Tél: (+1) 646. 208. 20.98
Email: dc2nywalk@yahoo.com


CARAÏBES PACIFIQUE
Manifes-tation
Lancement DVV - Jamaïque
Manifes-tation
Lancement DVV - Pacifique
Lieu
A préciser
Lieu
A préciser
Date
27 novembre 2001
Date
2002
Contact
Conférence des Eglises des Caraïbes
Bridgetown, Barbados
Tél:
(+1-246) 427. 26. 81
E-mail: cccbdos@ndlc.com
Contact
Le pasteur Valamotu Palu
P.O.Box 208, Suva, Fiji
Tél: (+679) 31.12.77
Fax: (+679) 30.32.05



Documentation sur le thème "vaincre la violence"

Au-delà de l'impunité : une perspective oecuménique sur les questions de vérité, de justice et de réconciliation

Par Geneviève Jacques, 2001

WCC Publications - Tél.: (+41.22) 791 63 79

Prix: CHF 9,90; USD 6,50; GBP 3,95; EUR 6,50

Paru aussi en anglais et en espagnol

Communication and Reconciliation: Challenges Facing the 21st Century

publié sous la direction de Philip Lee, 2001

Publié par le COE en coopération avec l'AMCC, Londres, Royaume-Uni - Tél.: (+41.22) 791 63 79

Prix: CHF 15; USD 9,95; GBP 6,50; EUR 9,95

Ethnic Conflict and Religion: Challenge to the Churches

Par Theo Tschuy, 1997

WCC Publications - Tél.: (+41.22) 791 63 79

Prix: CHF 21,50; USD 14,50; GBP 9,50; EUR 13,90

Paru aussi en espagnol

Crosspoints Newsletter, May 2001

Publié par le Conseil national des Eglises de Sri Lank

Tél: (+94-1) 67.17.22/ 69. 67. 01

Pour le commander: The Editor: nccsl@eureka.lk



Quoi de neuf sur le web ?

Behind the News: Visions for Peace - Voices of Faith:

En ligne pour les Eglises: informations, documentation, analyses et perspectives oecuméniques et interreligieuses sur les grandes questions d'actualité. (En anglais seulement.)

www.wcc-coe.org/wcc/behindthenews

Consultez le site "Peace to the City" qui vient tout juste d'être refait et participez aux discussions fondées sur le Plan de paix en sept points. Pour l'instant, les discussions ont lieu en anglais seulement mais il y aura bientôt des traductions en français, espagnol et allemand.

http://www.wcc-coe.org/ub/UltraBoard.cgi

Veuillez nous communiquer toutes les manifestations, cours, séminaires, ouvrages et autres ayant trait à la Décennie que vous souhaiteriez voir figurer dans le calendrier ou dans la documentation à l'adresse: DOV


Visitez le site de la DVV

Vous y trouverez une introduction à la DVV, sa vision et son mandat, une prière et une explication du logo. Vous y trouverez aussi des témoignages et des photos de personnes et de groupes du monde entier parlant de ce qu'ils font pour vaincre la violence, des liens vers le site du réseau "Paix dans la ville" et vers une liste de plus en plus longue de sites d'autres mouvements pour la paix aux niveaux local, national et international. Le site comporte enfin un calendrier des manifestations liées à la DVV et un formulaire électronique où vous pouvez nous expliquer ce que vous faites pour vaincre la violence. Nous pourrons ainsi diffuser votre témoignage.

http://www.vaincrelaviolence.org (français)
http://www.overcomingviolence.org (anglais)
http://www.gewaltueberwinden.org (allemand)
http://www.superarlaviolencia.org (espagnol)


Vaincre la violence

a pour but de diffuser des informations en provenance des Eglises membres et des mouvements associatifs sur tout ce qui touche la Décennie et la lutte contre la violence. S'il vous plaît, n'hésitez pas à nous envoyer non seulement vos remarques sur la manière dont nous pouvons améliorer nos publications, mais aussi votre point de vue sur des questions qui revêtent une importance prioritaire dans votre région ou votre pays

Vaincre la violence paraît quatre fois par an en français, anglais, allemand et espagnol. Il est distribué gratuitement.

Production:
Equipe "information", COE

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