Conseil oecuménique des Églises
Bureau de la communication
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Suisse |
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"NOUS AVONS BESOIN DE
L'ACCOMPAGNEMENT SPIRITUEL DU COE" |
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On l'attendait depuis l'ouverture des travaux. Le président Robert Mugabe, récemment rentré de sa tournée européenne est enfin venu souhaiter la bienvenue à ses hôtes rassemblés depuis six jours à Harare sur le Campus de l'Université du Zimbabwe. Aussitôt le bref cérémonial d'accueil terminé, le Chef de l'Etat zimbabwéen s'est exprimé pendant une cinquantaine de minutes pour souhaiter une chaleureuse bienvenue à tous les participants représentant le monde en miniature. Puis il a fait un long réquisitoire à l'égard du colonialisme contre lequel le peuple de l'ancien royaume de ndebele a lutté pendant des décennies avant d'aspirer à une indépendance nominale. Dans cette histoire triste et douloureuse, M. Mugabe a relevé en passant le rôle ambivalent des Eglises missionnaires dont certaines ont encouragé ceux qui voulaient construire l'empire colonial en cherchant à établir à leur compte des relations de maître et de disciples. Heureusement que d'autres avaient pris faits et causes en faveur des opprimés pour lesquels elles ont mobilisé l'opinion et l'aide internationales. En rapport avec cette dernière dynamique, le président Mugabe, qui est catholique pratiquant, s'est dit profondément reconnaissant à l'égard du COE qui, à travers son "Programme de lutte contre le racisme" avait créé en 1969 un fonds spécial d'aide humanitaire pour soutenir les peuples et les mouvements de libération en lutte contre le colonialisme en Rodhésie (actuel Zimbabwe) et dans le reste de l'Afrique australe. La politique de réconciliation nationale proclamée au lendemain de l'indépendance du pays en 1980 tente dans une certaine mesure de panser les plaies en dépit de deux contraintes majeures menaçantes a dit M. Mugabe. La première concerne le problème agraire qui oppose la minorité blanche (propriétaire de la moitié des terres arables) au reste de la population noire. "Il n'est pas facile d'engager des réformes sur ce legs historique sans être accusé de tyran" a reconnu le chef de l'Etat zimbabwéen qui a ensuite interrogé le COE sur le type de sermon qu'il faut apporter à ceux qui sont sans terre. La deuxième contrainte a-t-il poursuivi est le poids du fardeau de la dette qui provoque un véritable désastre économique dans le pays. Il estime que "Le COE peut bien jouer un rôle important pour demander aux nations prospères l'annulation de la dette des pays pauvres". Bien que n'ayant pas parlé de l'implication de son pays dans la guerre au Congo démocratique aux côtés de Kabila, le président Mugabe a néanmoins évoqué les différents conflits qui déchirent plusieurs pays du continent avant de solliciter à travers les mots suivants, le concours du COE dans la prévention et la résolution des conflits en Afrique: "Aidez-nous. Nous avons besoin de ce rôle spirituel dans nos négociations et dans les coeurs de ceux qui s'affrontent". L'homme d'Etat du Zimbabwe a par ailleurs plaidé pour une action en faveur des jeunes de son pays livrés à la drogue, à l'abus sexuel. Un cadeau symbolique du COE lui a été remis par le Secrétaire général du COE.
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Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 339 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.
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