La tentative de tenir compte des besoins, des préoccupations et des aspirations des Eglises a inspiré le lancement en 1989 d'un processus de discussion sur le thème "Vers une conception et une vision communes du COE". La mouture du document soumis actuellement à l'appréciation des délégués n'est pas une déclaration absolue et applicable immédiatement après l'Assemblée. Il devra faire l'objet d'une recherche continuelle et approfondie. La question qui a été discutée non seulement à chaque Comité central mais aussi au sein des Eglises membres, par l'Eglise catholique romaine et les partenaires oecuméniques, représente un véritable défi pour l'avenir du mouvement oecuménique car, la vision des pères fondateurs du COE requiert aujourd'hui une actualisation qui tienne compte des besoins d'unité, de diaconie, d'évangélisation, afin de donner davantage une visibilité à la cohérence, à la solidarité dans les relations des membres dans les programmes du COE. Tout ce travail indique effectivement la recherche d'un chemin et d'une vision communs. Mais l'on peut se demander s'il est possible de parler de vision commune ou d'une diversité de visions au regard des préoccupations particulières des Eglises orthodoxes, des Eglises scandinaves, des communions chrétiennes mondiales et de bien d'autres.

Intervenant sur le document, les orthodoxes ont posé avec insistance des questions de fond sur les modes actuels de prise de décisions et de direction qui remettent en cause leur appartenance au Conseil. Confortées dans leurs préoccupations par quelques Eglises d'Afrique et d'Amérique latine, les orthodoxes ont alors suggéré le consensus à la place du vote majoritaire qui les a toujours enfermé dans une situation minoritaire dans laquelle ils ne peuvent exercer une influence suffisante sur les orientations des programmes et les décisions des organes directeurs du COE.

Ces préoccupations ont à certains moments suscité dans la salle des réactions passionnées de la part de quelques délégués africains qui souffrent de voir la palabre entre les Eglises orthodoxes et les Eglises protestantes d'Europe s'éterniser voici 50 ans pour des raisons de pouvoir et de leadership. Une femme déléguée a également réagit pour suggérer le respect des traditions existantes et d'exclure du débat le langage ecclésiologique. De toutes les façons, ce débat devra absolument prendre en compte le droit humain des femmes a-t-elle conclu.

Le débat sur la qualité de membre est resté ouvert afin de poursuivre la réflexion sur la recherche des meilleures formes possibles d'adhésion ou de participation au COE qui puissent à terme, permettre l'adhésion de l'Eglise catholique romaine.

La question des relations avec les organismes oecuméniques régionaux et avec les communions chrétiennes mondiales a aussi suscité un débat inachevé. Un des délégués a proposé la décentralisation du COE par la création des conseils régionaux qui permettraient aux Eglises membres de percevoir le COE comme une réalité plus réaliste et proche de leurs préoccupations.

Le concept de forum des Eglises et des organisations oecuméniques chrétiennes proposé par le document CVC, a remis en question le débat sur cette plate-forme de consultation qui devrait être un espace ouvert où l'on examinerait des questions intéressant tous les chrétiens et où l'on favoriserait la compréhension mutuelle.

A ce stade, le processus de débat se poursuit et les contributions sur la question sont toujours attendues pour refaçonner la vision oecuménique.

Pour toute information complémentaire, s'adresser à: John Newbury, responsable de l'information du COE
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