Conseil oecuménique des Églises
Bureau de la communication
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Suisse |
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LES DÉFIS DU CONSEIL OECUMÉNIQUE A L'ORÉE DU DEUXIÈME MILLÉNAIRE |
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C'est par des salutations à tous les participants et des remerciements aux organisateurs de l'Assemblée que le pasteur Konrad Raiser a introduit son adresse avant de réaffirmer l'acte de foi et d'engagement conclu par les délégués de la première Assemblée du COE à Amsterdam en 1948. Cinquante ans plus tard, a-t-il poursuivi, cet engagement continue de se raffermir en dépit des changements intervenus particulièrement dans les relations entre les Eglises historiques protestantes et orthodoxes. Le Conseil est devenu une véritable organisation mondiale. Mais, "au moment où nous célébrons ce cinquantième anniversaire, une certaine incertitude se manifeste quant à l'objectif de la communauté du COE, ainsi que des doutes au sujet de l'avenir du mouvement oecuménique dans son ensemble" a souligné le théologien allemand. Les crises au sein de beaucoup d'Eglises ayant influencé la vie du COE, les déceptions dues à l'impossibilité de réaliser une communion authentique; la diversité des formulations de l'oecuménisme divergentes avec les conceptions de la mission chrétienne dans un monde écartelé par le pluralisme religieux et culturel... sont autant de défis à relever pour l'avenir du COE. Le pasteur Konrad Raiser a eu des mots forts pour peindre la situation du continent africain, aujourd'hui victime du désordre du système mondial et de l'éclatement des sociétés. Le Zimbabwe qui accueille la 8ème Assemblée, est confronté à une crise économique et sociale, aggravée par son implication dans la guerre au Congo démocratique. Le secrétaire général a affirmé que "la décision de réunir la 8ème Assemblée à Harare traduit la détermination du COE à ne pas faiblir dans la solidarité avec les Eglises et les populations africaines dans leur recherche de nouvelles bases pour affirmer leur identité et réinstaurer des modes de vie communautaire viables". Cette perspective a d'ailleurs orienté la formulation du thème de l'Assemblée: "Tournons-nous vers Dieu dans la joie de l'espérance". C'est là une invitation à faire confiance en Dieu et à sa fidélité dans le contexte de désordre, d"incertitudes et de résignation qui caractérise le monde actuel. Et le jubilé oecuménique célébré cette année est un appel à la conversion, à l'introspection et à la repentance en vue d'une réconciliation avec Dieu et à l'espérance au seuil du siècle à venir. Le pasteur Raiser a ensuite indiqué quelques voies à emprunter pour libérer le COE du formalisme institutionnel afin d'en faire non seulement un instrument véritablement au service du mouvement oecuménique et des Eglises membres mais aussi un espace ouvert favorisant la communion et la réconciliation. Les délégués ont donc été invités à réagir sur la conception et la tâche du COE, et à en définir les implications. S'agissant des structures du Conseil et de ses modes de direction, le Secrétaire général a mentionné l'exigence d'une restructuration radicale formulée par les Eglises orthodoxes qui ont par ailleurs proposé la création d'une Commission théologique mixte chargée d'examiner les changements institutionnels devant permettre l'élaboration d'un mode acceptable de leur participation à la vie du COE. Cependant, la participation active de l'Eglise catholique romaine à de nombreux domaines de la vie et des activités du COE a relancé le débat sur la question de savoir si le "statut de membre" conçu comme un lien institutionnel avec des droits et des responsabilités est la seule forme appropriée de participation au mouvement oecuménique. A cet effet le pasteur Raiser a invité l'Assemblée à se prononcer sur la proposition du Conseil envisageant de créer un réseau d'organismes et organisations partenaires appelé "Forum des Eglises et des organisations oecuméniques chrétiennes". Terminant son adresse sur les perspectives oecuméniques, le Secrétaire général a interrogé l'Assemblée pour savoir si elle avait une vision oecuménique susceptible d'entraîner la nouvelle génération dans le 21ème siècle. Au lieu de se contenter de réaffirmer simplement de l'héritage de la vision d'Amsterdam, cette dernière Assemblée du siècle finissant offre la possibilité de formuler un engagement et une vision qui s'inscrivent dans le contexte du monde et du mouvement oecuménique futurs a suggéré le pasteur Konrad Raiser.
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Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 332 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.
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