Conseil oecuménique des Églises Bureau de la communication
Communiqué de presse

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4 décembre 1998

"SE TOURNER VERS DIEU":
UN APPEL A LA CONVERSION ET A LA REPENTANCE

Huitième Assemblée du COE - Communiqué de Press No 5


Le thème de la 8ème Assemblée "Tournons-nous vers Dieu dans la joie de l'espérance" a été ce 4 décembre en matinée au centre d'une réflexion en plénière. L'Archevêque Anastasios de Tirana, le professeur Wanda Deifelt de l'Eglise luthérienne du Brésil et le professeur Kosuke Koyama de l'Eglise du Christ Unie du Japon se sont relayés pour introduire dans un style de méditation les trois aspects qui sous-tendent le thème: la mémoire, la conversion et la repentance.

Mgr Anastasios, le premier à prendre la parole, a disserté sur la richesse théologique du mot "anamnesis". Un simple rappel des thèmes des précédentes Assemblées a-t-il dit, suffit pour révéler l'ardeur de notre quête, le lien qui nous unit, ce que nous avons en commun et qui représente finalement une série de souvenirs mémorables de notre pèlerinage oecuménique. Ces souvenirs appelés encore "anamnesis" font partie du substrat que nous vivons aujourd'hui. En fait tout ce que nous sommes a été déterminé par les événements qui se sont déroulés tout au long des 50 ans sinon des 20 siècles écoulés. Et l'Eglise demeure une communauté de mémoire car elle se souvient comment Dieu, depuis la création de l'univers et tout au long des siècles a guidé, protégé et béni l'humanité en choisissant des individus ou des communautés qui dépendaient entièrement de lui.

Pour le primat orthodoxe, l'anamnesis n'est pas une simple fonction intellectuelle. C'est un mouvement dynamique qui commence par les paroles du Christ: "Prenez, mangez; ceci est mon corps"...."buvez-en tous; ceci est mon sang, le sang de nouvelle alliance...". Elle se poursuit par l'offertoire, l'invocation de l'Esprit Saint et culmine dans la consécration des saintes offrandes et leur sanctification avant de s'achever par la sainte communion. Célébrée sous des formes variées selon les diverses traditions culturelles de l'oikoumene, l"anamnesis nous relie et nous place au coeur des événements du monde, de sa souffrance, de sa quête la plus profonde.

Vivre l'anamnesis est se convaincre de la certitude que notre force ne vient pas de nos propres projets et décisions, mais elle réside dans la manière dont Dieu agit en nous au travers de son Eglise. Un changement de vie, un retour à Dieu apportent le renouveau sur la base du modèle hérité de notre Seigneur.

Mgr Anastasios a conclu en disant que l'anamnesis devient une source de louange et de gratitude pour ses dons. Elle nous donne non seulement la force de tenir dans le temps présent, mais aussi l'espérance pour l'avenir et un esprit de détermination pour faire face aux défis qui se présentent à nous.

Le professeur Wanda Deifelt, 25 ans, a ensuite présenté la dimension de la "metanoia" c'est-à-dire la conversion. Selon elle, "la metanoia nous oblige avant tout à reconnaître l'ambiguïté de l'existence humaine, faite à la fois de bonté, de générosité, d'amour, mais aussi d'égoïsme, de haine". Dans ce paradoxe, nous avons le sentiment de manquer quelque chose que nous ne parvenons pas à atteindre par nos seuls efforts, mais avec l'aide de Dieu et de son Saint-Esprit. Ainsi à l'image de l'enfant prodigue revenant sous le toit paternel, nous devons nous repentir d'abord de la façon d'avoir tenté de domestiquer Dieu, mais aussi sur la manière dont nous avons traité la création divine. Après quoi, nous nous tournerons vers Dieu qui est en nous, dans les autres et dans la nature. Comme avant-goût du festin à venir, la théologienne du Brésil a appelé l'humanité à se tourner vers Dieu dans la joie de l'espérance en confessant nos péchés et en reprenant le droit chemin.

Le professeur Kosuke Koyama a clos la présentation en s'interrogeant sur la manière d'intérioriser ce message d'espérance de Jérémie 15:16 alors que nous vivons dans un monde détruit et détraqué par les violences rendues invisibles par les dirigeants de la terre. Et pourtant l"apôtre Paul rassure: "nous sommes terrassés, mais non achevés" (2 Cor:4-9). De même, "la ferveur de l'espérance du pasteur Martin Luther King junior a aussi enflammé la prison de Birmingham lorsqu'il y a fut incarcéré" a rapporté le théologien japonais avant d'inviter le peuple de Dieu à vivre cette joie de l'espérance formulée dans l'Evangile de Jean: "Dieu est venu chez les siens et les siens l'ont accueilli dans la joie".

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