Ière séance
1. Accueil et introduction générale
2. Vue d'ensemble des activités de l'Unité, avec projection de diapositives
commentées.
IIème séance
Cette séance s'appuiera sur les contributions des délégués et
d'autres participants, qui feront part des réactions et des préoccupations qui sont
celles de leurs milieux. Deux animateurs circuleront parmi les participants pour les inviter
à s'exprimer. On fera passer dans la salle un panier contenant des déclarations ou
des questions d'une ligne concernant la justice, la paix et la sauvegarde de la création,
afin de susciter chez les participants des réactions en rapport avec leur propre situation.
Il ne s'agit pas de provoquer la controverse mais d'illustrer la grande diversité des
conceptions et des expériences.
En alternance, on entendra également un certain nombre d'enregistrements de conversations téléphoniques avec des personnes du monde entier ayant participé aux programmes de l'Unité III ou pris part à des activités du COE dans les domaines de la justice, de la paix et de la sauvegarde de la création (JPSC).
IIIème séance
Des membres du Comité d'orientation du programme (COP) parleront de ce qu'ils
auront entendu dans les séances précédentes. On demandera alors aux
participants leurs réactions et commentaires. A la fin de la séance, les membres
du COP indiqueront quelles orientations ils défendront lors des prochaines
réunions de leur Comité.
Mandat, structure et résumés des
programmes
Au fur et à mesure de son évolution, le travail de l'Unité s'est centré
sur trois types d'activités:
2. Réseaux d'action et promotion des droits: éducation et mise en valeur
des capacités des groupes, formation cuménique, encouragement des initiatives
locales, renforcement des communications.
3. Soutien de l'action de nos partenaires.
Le plus difficile pour l'Unité a sans nul douté été de travailler de
manière intégrée et concertée. Les cinq anciennes sections, toutes
assez grandes et chacune dotée de ses propres instances de prise de décisions et
de son propre budget, ont dû se mettre à travailler comme une seule unité.
Tant la Commission que le personnel ont consacré beaucoup de temps, d'imagination et
d'énergie à y parvenir - et leurs efforts ont, dans une bonne mesure,
été récompensés.
L'intégration s'est opérée en trois phases: (1) intégration
thématique des programmes; (2) intégration des budgets de l'Unité; (3)
réorganisation administrative de l'Unité.
Un pas important a été franchi en mai 1995 lorsque la Commission s'est mise
d'accord sur cinq thèmes:
Depuis 1996, ces thèmes ont servi de cadre aux activités de l'Unité. Le
personnel des programmes a été réparti en équipes de travail
consacrées à ces thèmes, certaines personnes pouvant faire partie de
plusieurs équipes si leurs compétences particulières requéraient leur
présence.
Ces dernières années, la question de la "mondialisation" a pris de plus en plus de
place dans l'ordre du jour de l'Unité. La discussion relative à la mondialisation a
permis de constater à quel point la modification du contexte mondial, qui n'est toujours
pas terminée, a influencé le travail de l'Unité dans sa conception, son
contenu et dans la méthodologie appliquée. Avec le temps, il est apparu
clairement que presque toutes les activités de l'Unité se trouvent affectées
d'une manière ou d'une autre.
Le terme de "mondialisation" n'apparaît pas dans le rapport officiel de
l'Assemblée de Canberra. Mais dans la période qui a suivi la réunion
d'Evian de 1992, on en est venu à admettre qu'il est le plus approprié pour
décrire les changements économiques, politiques et sociaux que connaît le
monde. Son usage au sein de l'Unité III est devenu de plus en plus fréquent
pendant et après la deuxième réunion de la Commission, à Larnaca
en 1993. Lors de la réunion de Genève, en 1995, le rapport du directeur
était centré sur la mondialisation en tant que défi aux activités
cuméniques.
Comme, de 1991 à 1996, les activités de l'Unité ont été
réalisées au sein des équipes, le présent rapport sera centré
sur les trois programmes concernant toute l'Unité et sur les travaux des cinq
équipes.
Lors de sa première réunion à Evian, en mai 1992, la Commission de
l'Unité III a défini comme suit son mandat:
1. Etude et réflexion: activités théologiques fondamentales,
réflexion éthique, analyse socio-économique et politique,
documentation.
La théologie de la vie
Les dix affirmations du Rassemblement mondial "JPSC" (Séoul 1990) ont servi de point
de départ à plus de vingt études de cas effectuées dans diverses
régions du monde, soit en général deux pour chaque affirmation. La
méthodologie reposait sur l'idée que les points communs et les divergences
théologiques, s'ils sont soulevés dans le cadre de luttes locales, régionales
et mondiales, peuvent approfondir la compréhension en chaque lieu et pour chacun. Les
études de cas furent complétées par une étude de l'histoire de la
pensée sociale cuménique au sein du COE.
Les groupes chargés des études de cas ont entrepris leur travail en 1994. Ils ont
commencé par se pencher sur l'une des dix affirmations de Séoul à partir
de l'expérience des gens dans leur lieu de vie. Ils se sont encouragés les uns les
autres à écouter le langage de la vie et à ne pas céder à la
tendance que l'on a généralement d'établir une séparation entre
l'intellect et l'affectif, au détriment du second. Si cette démarche correspondait
à ce que de nombreux spécialistes de la théologie contextuelle font
déjà dans plusieurs régions du monde, l'Unité a pris une initiative
inédite en appliquant aussi les approches fondamentales de la théologie
contextuelle, rattachant le local au mondial. La question était la suivante: "Comment
faire de la théologie contextuelle au niveau cuménique et donner une dimension
contextuelle à la théologie cuménique?"
Ce processus a connu son apogée à la Conférence Sokoni de
Nairobi (janvier 1997), qui a constitué un tournant dans la vie de l'Unité.
Sokoni est un mot swahili qui, au Kenya, désigne la place du marché
traditionnelle. Plus qu'un lieu d'échange de marchandises, le sokoni est un lieu
de communication qui suscite et renforce la communauté. Des représentants de
l'Unité et les coordinateurs des études de cas se sont rencontrés à
Nairobi avec 300 à 500 personnes du Kenya, dans un cercle de huttes africaines
ouvertes. Les membres de la Commission de l'Unité III, résumant les
leçons tirées du Programme de la théologie de la vie et d'autres
programmes, ont souligné que l'Unité avait élaboré un nouveau style
de travail cuménique:
Le jubilé et le kairos en Afrique
L'étude sur "la démocratie et l'éthique de la conduite des affaires
publiques" a fourni un cadre dynamique à une réflexion de fond sur la politique
africaine et le rôle de la religion aujourd'hui. Dans plusieurs pays d'Afrique, les Eglises
participent activement au processus de démocratisation. Souvent, ce rôle leur a
été imposé par l'histoire, étant donné que bien d'autres
institutions de la société civile ont été systématiquement
minées par plus de deux décennies de dictature. Or, d'une manière
générale, les Eglises sont mal préparées à le jouer.
C'est pourquoi l'étude a permis d'aider les Eglises à prendre une part utile
à l'instauration de sociétés africaines pacifiques, équitables et
participatives. Cependant, dans l'une des conclusions de l'étude on observe que si les
luttes pour la démocratie en Afrique durent depuis longtemps, le processus de
démocratisation actuellement en cours n'est pas forcément synonyme
d'émancipation pour la population. Dans la plupart des pays africains, on se soucie en
effet davantage du processus de démocratisation que du contenu de la
démocratie, ce qui réduit cette dernière au rôle de simple instrument
d'accession au pouvoir.
Les dialogues ont permis de mettre en évidence de nombreuses questions sur lesquelles
il faudra poursuivre la réflexion et l'action dans le domaine de la conception
théologique et biblique, du changement social et des méthodologies et
stratégies.
Lors de la création de l'Unité III, il était évident
que son intégration serait bien davantage qu'un exercice de bureaucratie interne et
qu'elle devait faire participer tous les milieux intéressés par le travail des diverses
équipes. En deux ans, l'Unité a mis en place un processus susceptible de remplir
cette fonction: un programme appelé La théologie de la vie la justice, la paix
et la sauvegarde de la création. L'idée de ce programme est née de la
conviction que les théologies élaborées dans le cadre des luttes pour la
justice, la paix et la sauvegarde de la création sont liées entre elles et
émanent d'un même souci pour la vie. La question était de savoir comment
aborder les thèmes de divergence dans les sociétés multiculturelles
où la race, la classe et le sexe restent des facteurs de discrimination répandus.Ce style de travail oecuménique permet essentiellement aux Eglises, et
aux Eglises et aux mouvements, de s'enrichir au contact les uns des autres, le COE servant
d'instrument pour approfondir et élargir leurs échanges et prendre des initiatives
nouvelles ou plus frappantes. Quand il fonctionne bien, ce processus favorise une vision
renouvelée, une analyse plus fouillée, et des méthodes de
coopération plus novatrices, autant de démarches qui se poursuivent dans les
réseaux oecuméniques. On attache beaucoup de prix à la participation de
tous; l'analyse et la défense des droits des plus démunis sont abordées sous
de multiples angles; et la forme de participation qui bâtit sur les expériences et les
énergies de la vie de tous les jours, qui puise dans les traditions, et qui franchit
frontières et barrières, est favorisée. L'échange libre de multiples
perspectives conduit à une réflexion plus riche. En des termes plus simples, cette
méthode de travail est avant tout un espace et une méthode qui
permettent de créer des cultures de vie locales et régionales et de formuler des
théologies qui leur sont propres. Le moyen utilisé peut être le récit
de vie, le témoignage personnel, l'étude biblique et la prière, l'analyse et la
réflexion, le théâtre, le chant, la musique, la danse, les expositions, ou
encore d'autres formes d'étude et d'expression. Le principe directeur de l'ensemble est
un principe de décentralisation, mais qui prend en compte néanmoins les
perspectives mondiales, cherche à promouvoir une distribution vers le bas du pouvoir
économique, social et politique, et encourage la recherche d'une plénitude pour
toutes les formes de vie, en Dieu, avec lui et devant lui.
Ecclésiologie et éthique
Ce processus d'étude a été mené conjointement
par Foi et constitution et l'Unité III. Laissant de côté les clichés
pour trouver un terrain commun, l'étude s'est attaquée à l'opposition entre
la recherche de l'unité visible de l'Eglise et sa vocation de témoignage et de
service prophétiques. Elle a examiné les relations entre ce que l'Eglise est
et ce que l'Eglise fait. Les questions éthiques sont liées de
manière inséparable à l'être même de l'Eglise. Ses marques
essentielles catholicité, apostolicité, unité et sainteté sont mises
en question chaque fois qu'elle justifie une injustice, sous quelque forme qu'elle se
présente. L'étude souligne la nécessité d'une réflexion et d'un
engagement éthiques cuméniques; en outre, elle propose une
perspective intéressante sur le concept de "maison de vie" et sur les Eglises en tant que
communautés qui, à travers leur enseignement et leur vie, sont un lieu de
formation de la conscience morale.
La mise en place du Programme de l'Unité III sur la reconstruction
de l'Afrique a pris trois ans. Le programme a passé par différentes étapes,
dont l'une comportait l'élaboration d'un plan d'action destiné à
promouvoir la notion de "l'Eglise en dialogue avec la société africaine". On a
retenu deux méthodes: le dialogue axé sur les études et la réflexion
cuméniques, et le dialogue axé sur les visites d'échange
cuméniques en Afrique et entre Africains. Quelques résultats de ces
démarches ont été présentés lors de la Conférence,
tenue en mai 1997 à Johannesburg, sur le thème "jubilé et kairos en
Afrique". Cette Conférence a recommandé de poursuivre l'étude, l'analyse
et la réflexion sur la foi et la politique, la foi et l'économie et la mission et le
partenariat.
Pendant toute la période où le PLR a consacré
l'essentiel de ses efforts et de ses ressources à l'Afrique australe, il s'est attaché
à définir le plus clairement possible le racisme institutionnel (voire
constitutionnel, dans le cas de l'Afrique du Sud), et ses adjuvants que sont les
préjugés et la discrimination. Ces dernières années, à mesure
que l'attention s'est détournée de l'Afrique du Sud, la perception que l'on a
acquise des manifestations du racisme s'est considérablement élargie.
Les anciens programmes du PLR reposaient largement sur les analyses et les propositions
d'action issues de grands colloques réunissant les habitants des régions
concernées et des membres du personnel et de la Commission du PLR. Si cette
manière de procéder a largement contribué à abolir le racisme
constitutionnel de l'apartheid, elle n'a guère encouragé les Eglises à
"balayer devant leur porte". Dans bien des régions du monde, beaucoup de gens et aussi
des Eglises sont devenus des spécialistes du racisme en Afrique du Sud, mais ils ont
rarement pris en compte le fait que le même problème se posait aussi dans leurs
propres pays. Aujourd'hui, le défi consiste à encourager les Eglises membres
à analyser le racisme dans leurs pays respectifs et à prendre des mesures pour s'y
attaquer avec la même énergie que lorsqu'il s'agissait de l'Afrique du Sud.
Il est une constante dans l'histoire du PLR: ses liens avec les Eglises et leurs mouvements. Les
liens avec les mouvements de lutte contre l'apartheid du monde entier, notamment,
étaient très forts. Encouragés par le PLR, certains de ces mouvements ont
commencé à se préoccuper également du racisme dans leurs propres
pays. Le souci de maintenir les liens entre les Eglises et les mouvements demeure. Si
l'engagement à "lutter" contre le racisme reste lui aussi d'actualité, des termes
tels que "soutien" ou "initiatives" seraient plus appropriés pour caractériser le
travail qui se fait aujourd'hui.
Etude cuménique sur le racisme. Si le racisme continue de se fonder sur
l'opposition "noir / blanc", il revêt de nouvelles formes. C'est pourquoi on accorde une
attention accrue aux effets mondiaux du racisme, au racisme économique et
écologique ainsi qu'au racisme dans l'Eglise et dans la théologie.
En 1995, le Comité central du COE soulignait que "le racisme institutionnalisé et
l'idéologie raciste, sous leurs formes les plus pernicieuses, continuent à faire rage
dans nos sociétés et à affecter profondément les Eglises", tandis que
l'évolution sociale, politique et économique suscite "de nouvelles formes de
racisme". On a donc lancé une étude cuménique sur ce problème
pour en définir et en analyser les tendances et les manifestations actuelles, en
prêtant une attention particulière aux perspectives et aux expériences
régionales.
Cette étude repose notamment sur les réponses à un débat sur le
thème "Qu'est-ce que le racisme aujourd'hui?", sur l'analyse en provenance des
régions et sur les perspectives qui se sont dégagées des travaux du COE
sur l'Evangile et les cultures. L'étude, qui débouchera sur la publication de
documents de portée mondiale et régionale, apportera une contribution
significative aux débats de la Huitième Assemblée et aux activités
futures du COE dans ce domaine.
Campagne aux Etats-Unis: le racisme en tant que violation des droits de l'homme. En
1994, le COE et le Conseil national des Eglises du Christ des Etats-Unis ont parrainé
conjointement une campagne d'une année destinée à sensibiliser l'opinion
au fait que le racisme est une violation des droits de la personne humaine. Cette campagne
comportait des activités pédagogiques et des réunions
d'information-débat, ainsi que la visite d'une équipe de personnalités dans
sept lieux du
pays, choisis comme symboles des violations des droits fondamentaux de divers groupes
ethniques ou raciaux. Parmi les problèmes examinés citons l'immigration,
l'autodétermination, la souveraineté, les conditions pénitentiaires, les
condamnations, les brutalités policières, la peine de mort, les prisonniers
politiques, l'éducation, la santé, le chômage, le logement, le racisme
écologique et la violence raciste.
Au terme des réunions d'information-débat, voici l'une des conclusions de
l'équipe de personnalités: "A travers tout le tissu social des Etats-Unis, il existe
des preuves manifestes d'un racisme flagrant et systématique. De nombreux actes de
racisme [qui nous ont été] rapportés [...] constituent des violations
flagrantes des droits fondamentaux de la personne humaine, tels qu'ils sont définis par le
droit international." Au nombre des activités qui ont fait suite à cette campagne,
il convient de mentionner les interventions auprès de la Commission des Nations Unies
pour les droits de l'homme (1995), la documentation destinée aux Eglises et aux
groupes et le rapport du COE sur la campagne.
Les femmes victimes du racisme et le Réseau SISTERS. Les femmes de
couleur engagées dans le mouvement cuménique ont demandé que l'on
mette en uvre un programme pour analyser la triple oppression dont sont victimes les
femmes de couleur, à savoir les discriminations fondées sur la race, le sexe et la
classe. Lancé en 1980, le Programme "femmes victimes du racisme" a donné la
priorité, pour la période de Canberra à Harare, à deux objectifs
principaux: (1) mobiliser les Eglises pour qu'elles s'engagent et agissent aux
côtés des femmes de couleur; (2) favoriser les relations de réseau dans le
cadre du programme pour créer entre les femmes une entente mondiale qui leur
permette de mettre au point leur stratégie de lutte contre cette triple oppression.
Ateliers et rencontres, circulaires, analyses et réflexions ont débouché, en
1992, sur une rencontre mondiale des "Femmes victimes du racisme" qui a apporté une
contribution précieuse à la Décennie oecuménique "les Eglises
solidaires des femmes". C'est là que, pour permettre des échanges plus
systématiques d'expériences et de stratégies et faciliter la formation de
coalitions, le réseau mondial SISTERS (Sisters In Solidarity To Eliminate Racism
and Sexism) a été créé. Les régions concernées
sont l'Europe, l'Amérique latine, l'Amérique du Nord, le Pacifique et, plus
modestement, l'Asie et les Caraïbes.
Au nombre des thèmes traités dans les ateliers, on mentionnera les manifestations
du racisme dans une région donnée et leurs conséquences sur la vie des
femmes; les liens entre le racisme et le colonialisme, le système des castes, le sexisme,
l'économie, la migration; les terres et les moyens d'existence des peuples et des
cultures; les droits de la personne et la citoyenneté; les éléments d'une
théologie formulée par les femmes de couleur. Ces dernières années,
le Programme "femmes victimes du racisme" a renforcé sa collaboration avec les Eglises
membres du COE et les organisations cuméniques régionales.
Identité ethnique. La formulation d'une compréhension des divers aspects
de ce problème qui soit commune au Conseil tout entier a été lente, faute
notamment d'une analyse critique du rôle des Eglises dans le développement du
nationalisme ethnique.
Le Commission de l'Unité III a exprimé sa déception devant cette lenteur
et a demandé une définition plus précise et des propositions de
programmes spécifiques. Après consultation de tous les membres du personnel du
COE, on a constaté que cette question, et d'autres qui lui sont liées, faisaient
l'objet d'un travail considérable de la part des équipes chargées des
relations avec les Eglises, de la communication, de la mission urbaine et rurale, de
l'éducation, d'Evangile et cultures, des réfugiés et de la migration et de
l'aide d'urgence. L'Unité III a, pour sa part, traité la question dans le cadre des
affaires internationales (par des activités de médiation et des colloques dans des
situations de conflits), du PLR (minorités ethniques) et des équipes "femmes" et
"jeunesse".
A l'évidence, le nombre croissant de conflits et d'affrontements ethniques qui
éclatent dans le monde confère à ce problème une urgence
supplémentaire, mais les activités du COE ne sont pas encore suffisamment
coordonnées. Le colloque de 1994 à Sri Lanka, organisé conjointement
avec la FLM et l'ARM, a débouché sur un certain nombre d'études de cas
et sur un "défi aux Eglises".
Programme "peuples autochtones" (PPA). En 1990, les activités en faveur des
peuples autochtones ont reçu un nouvel élan à la suite du colloque mondial
du COE, tenu à Darwin sur le thème "Notre terre est notre vie". La
Déclaration de Darwin et celle de l'Assemblée de Canberra (Les peuples
autochtones et les droits fonciers: passer aux actes) ont sommé les Eglises de prendre
des décisions concrètes concernant le partage des ressources avec les peuples
autochtones et la participation accrue de ces peuples aux structures de l'Eglise, à la vie
des paroisses et aux réunions des Nations Unies.
La méthodologie adoptée par le PPA est axée sur l'échange des
expériences, l'analyse collective des problèmes et la recherche du consensus. Les
ateliers locaux, régionaux et mondiaux, les rencontres, les conférences et les
colloques ont pour but de jeter des ponts entre les organisations autochtones et les Eglises et
leurs organisations.
La spiritualité des peuples autochtones est perçue comme l'expression, au sein de
la création, de la vie dans sa totalité; or cette expression est menacée par
les sociétés dominantes. Le COE et le PPA ont donc invité des
responsables autochtones à participer à un dialogue destiné à
restaurer leurs espoirs et leurs visions de communautés ouvertes à tous. Un
dialogue permanent se déroule sur le thème des théologies
chrétiennes et de la sagesse autochtone, où des anciens, hommes et femmes,
jouent un grand rôle pour la sauvegarde de l'identité culturelle et historique de
leurs communautés. Les peuples autochtones reconnaissent que la Bible et l'Evangile
ont été accaparés par la civilisation occidentale. Ils estiment fautive
l'interprétation de l'essence de l'Evangile qui leur a été imposée
comme étant la seule valable, alors que toutes les autres étaient
considérées comme fausses et inspirées par le diable. Les peuples
autochtones invitent les chrétiens à respecter leur manière d'accepter la
Bonne Nouvelle.
La terre et l'autodétermination ont une importance fondamentale pour l'existence de ces
peuples. Le COE encourage les Eglises à dialoguer avec les peuples autochtones qui
vivent parmi elles, en examinant d'un il critique l'histoire de leurs relations avec eux et en
relevant le défi du jubilé: "rendre aux peuples autochtones leurs terres
traditionnelles qui sont aujourd'hui propriété des Eglises ou leur offrir
réparation".
Le Programme des stagiaires du COE a offert une possibilité de formation
cuménique à deux jeunes femmes, une Maori d'Aotearoa
(Nouvelle-Zélande) et une Sami de Norvège. Leur présence a beaucoup
apporté au programme.
La participation des peuples autochtones aux réunions des Nations Unies ne cesse de
s'intensifier. A côté d'une aide financière, le PPA a contribué
à organiser des rencontres annuelles de peuples autochtones dans le cadre du groupe de
travail de l'ONU sur les populations autochtones en juillet, du Groupe de travail sur le projet
de déclaration en octobre et de la Commission des droits de l'homme en mars/avril.
Solidarité avec les Dalit de l'Inde. Lorsque la Commission du PLR s'est
réunie à Madras en 1989 et a décidé d'établir des rapports
avec les communautés dalit de l'Inde, rares étaient ceux qui auraient pu
prévoir la direction que cette initiative allait prendre. L'Unité III a facilité
la création du mouvement "Dalit Solidarity Peoples", composé de Dalit
chrétiens, sikhs, bouddhistes, musulmans et hindous, qui travaillent en solidarité
les uns avec les autres, fait sans précédent en Inde. Le rôle principal du
COE dans cette affaire a consisté à mobiliser des fonds et à attirer
l'attention des milieux internationaux sur ce problème.
Le mouvement joue actuellement un rôle considérable dans la lutte pour le
changement social, politique et économique en faveur de ces quelque 200 millions
d'Indiens, victimes d'oppression systématique du fait de leur naissance en dehors du
système des castes.
L'importance du témoignage du COE dans les affaires
internationales n'a cessé de croître au cours de cette période de l'histoire
marquée par de profonds changements. La mondialisation a demandé un plus
grand travail analytique sur les tendances mondiales et régionales, un suivi plus
systématique des initiatives en faveur de la paix et du règlement des conflits et
une vigilance accrue à l'égard des nouveaux défis qui se posent aux droits
de la personne humaine et à la primauté du droit.
L'équipe des affaires internationales s'occupe à la fois de questions
internationales qui concernent le Conseil dans son ensemble (questions d'actualité) et de
programmes spécifiques de l'Unité III.
Dans le domaine des questions d'actualité, elle se charge:
En raison de la situation créée par la fin de la guerre froide, la CEAI a dû
fournir de nombreuses notes de documentation aux Eglises pour les aider à cerner les
nouveaux défis qui se posent à elles. Il a fallu préparer bien à
l'avance des propositions soigneusement étudiées sur les questions de
portée internationale.
Alors qu'on a abordé de nombreuses situations critiques, les déclarations et
autres réactions du COE ont été en général bien accueillies
par les Eglises des pays et des régions concernés, qui les ont
considérées comme d'utiles expressions de solidarité. Dans plusieurs
régions touchées par des conflits - Timor oriental, Soudan, Chine-Taiwan,
ex-Yougoslavie, région des Grands Lacs - des rencontres avec des représentants
d'Eglises ont permis de rapprocher les parties dans leur manière d'évaluer la
situation et d'y réagir de manière cuménique. Le Bureau de liaison de la
CEAI avec l'ONU à New York a souvent apporté une contribution essentielle
aux travaux et aidé à créer des relations avec les spécialistes des
affaires politiques qui travaillent dans ces milieux.
Les programmes ont porté sur les domaines suivants, où les
préoccupations sont constantes:
Cette période a été particulièrement marquée par les liens
existants entre les préoccupations relatives aux droits de la personne humaine, à
la paix, au règlement des conflits, aux armements et à la conduite des affaires
mondiales.
Droits de la personne humaine. Ces activités comprennent l'examen des
tendances et des situations particulières dans lesquelles les droits de la personne sont
systématiquement violés ou menacés. Il s'agit d'établir des relations
étroites avec les Eglises, les organisations cuméniques, celles qui sont
liées aux Eglises et celles qui se préoccupent de ces problèmes, et ce
à tous les niveaux, sans oublier non plus les organismes intergouvernementaux.
Certaines situations exigent une action d'urgence, y compris des missions pastorales ou
d'étude. Le travail consiste en outre à promouvoir les initiatives en faveur des
droits de la personne et à leur assurer un soutien financier, ainsi qu'à
développer les réseaux de solidarité entre les Eglises des diverses
régions.
La participation cuménique à la Conférence mondiale des Nations Unies
sur les droits de l'homme, à Vienne en 1995, a été
précédée par des colloques régionaux; l'examen mondial des
pratiques et politiques cuméniques dans le domaine des droits de la personne humaine
a aidé l'Unité à tirer les leçons du passé et à cerner les
tendances qui se manifestent dans ce secteur.
L'une des questions récurrentes est celle de l'impunité. Des études
de cas en Amérique latine, des rencontres et des contacts avec des groupes d'autres
régions du monde ont montré que ce problème est crucial non seulement
dans la perspective d'une protection efficace des droits de la personne mais aussi en relation
avec la paix, la réconciliation et le règlement des conflits. Des activités
spécifiques dans le domaine de la liberté religieuse ont montré qu'il
faut en faire davantage, notamment en ce qui concerne la contribution des Eglises au
débat public sur les relations entre l'Eglise et l'Etat, notamment dans les
sociétés en transition. Une autre question qui est apparue est celle de la
collaboration interreligieuse dans le domaine de la protection des droits de la
personne.
Désarmement et commerce des armes. La course aux armements
nucléaires, le commerce des armes conventionnelles et la militarisation - domaines
où le COE a accompli un travail considérable par le passé - continuent
à constituer des problèmes importants.
Au début de la période, on a organisé un colloque sur le commerce des
armes conventionnelles et formulé des lignes directrices concernant les efforts des
Eglises pour le combattre. La question du commerce des armes conventionnelles dans les
régions où sévissent des conflits ouverts ou potentiels, ainsi que celle de
l'accumulation d'armes en mains privées revêtent une importance capitale. On
accorde une attention particulière à l'élaboration de lignes directrices
pratiques à l'intention des Eglises concernant le micro-désarmement.
Paix et règlement des conflits. Depuis Canberra, aucun domaine n'a exigé
autant d'attention que celui-ci. La multiplication des affrontements dans l'ex-Union
soviétique et en Afrique a retenu notre attention de manière soutenue, notamment
du fait du caractère nouveau et complexe de ces conflits. Les affrontements ethniques
qui ont éclaté dans plusieurs régions impliquent souvent directement les
Eglises. De nouvelles formes de nationalisme étroit sont apparues. Les Eglises membres
et les organes directeurs du COE attendent de plus en plus souvent de ce dernier qu'il fasse
office de médiateur direct dans ces conflits.
On a lancé une étude sur le rôle des sanctions économiques et en
1995, le Comité central a adopté des lignes directrices concernant leur
application.
On a effectué un travail considérable pour que les Eglises et le mouvement
cuménique puissent s'engager de manière efficace dans le règlement des
conflits, en ex-Yougoslavie, en Arménie, en Azerbaïdjan, au Timor oriental,
à Sri Lanka et à Chypre. En Afrique, une attention particulière a
été portée aux conflits en Angola, au Mozambique, en Sierra Leone, dans
le Corne de l'Afrique, au Soudan, et tout particulièrement dans la région des
Grands Lacs. Le COE a participé au processus de négociations au Guatemala et
des activités du même genre ont été entreprises en Colombie et en
Haïti. Il a formé des équipes cuméniques pour observer les
élections en Afrique du Sud et en Palestine et s'est penché sur la question du
statut définitif de Jérusalem.
Programme "vaincre la violence". Le Comité central a lancé le
Programme
"vaincre la violence" (PVV) en janvier 1994, pour faire face à la
généralisation de ce phénomène dans le monde et répondre
aux aspirations à la paix et à la justice. Ce programme a pour but d'édifier
une culture de paix en trouvant les moyens concrets de vaincre la violence aux différents
niveaux de la société, et d'encourager les Eglises à prendre la tête de
ce mouvement en recourant à des méthodes non violentes telles que la
prévention, la médiation, l'intervention et l'éducation, en fonction des
contextes qui sont les leurs. Le PVV peut être considéré comme le cadre
général dans lequel les efforts des Eglises et d'autres groupes peuvent
s'insérer.
Le PVV a entrepris une étude avec Foi et constitution pour examiner les dimensions
théologiques et ecclésiologiques de la violence et de la non-violence ainsi que le
rôle considérable que la foi chrétienne peut jouer en faveur d'une culture
de paix.
Lancée par le Comité central du COE en septembre 1996, la campagne mondiale
"Paix dans la ville" durera deux ans, pour se terminer avec la Huitième
Assemblée. Elle est centrée sur sept villes du monde où l'on s'efforce de
surmonter la violence au moyen d'activités novatrices impliquant toutes les
communautés. On cherche à mettre en lumière ces modèles qui
visent l'instauration de la paix et la réconciliation des communautés afin
Les villes retenues sont les suivantes: Belfast, Irlande du Nord; Boston, Etats-Unis; Colombo,
Sri Lanka; Durban, Afrique du Sud; Kingston, Jamaïque; Rio de Janeiro, Brésil;
Suva, Fidji.
Les nouvelles méthodes de partenariat et de communication choisies ont joué un
rôle clé dans le succès de la campagne. Les partenaires locaux viennent de
diverses organisations chrétiennes, laïques et interconfessionnelles, et non pas
seulement de groupes normalement associés au mouvement cuménique. Afin de
faire connaître les objectifs et les progrès de la campagne et d'élargir les
réseaux d'action en faveur de la paix et de la justice, on a créé un site Web
interactif pour échanger des informations qui sont régulièrement mises
à jour et offrir à d'autres groupes et d'autres personnes l'occasion d'exprimer
leurs idées et de rendre compte de ce qu'ils font. La stratégie de communication
de cette campagne s'appuie également sur les listes de diffusion par courrier
électronique, les bulletins d'information, les livres et les vidéos.
Conduite des affaires mondiales. Au cours de cette période, les priorités
dans ce domaine ont été fixées en fonction des questions précises
soulevées par la résolution sur la guerre du Golfe qui avait été
adoptée à l'Assemblée de Canberra et qui concernait "le nouvel ordre
mondial" postérieur à la guerre froide et ses effets sur les institutions des Nations
Unies. La déclaration sur "L'Afrique face à ses défis aujourd'hui"
adoptée par le Comité central à Johannesburg (1994) a posé les
bases de l'examen de "la démocratie" dans cette période de transition de l'histoire
mondiale, dans la double optique des comportements au niveau international et des effets sur
la conduite des affaires publiques aux niveaux régional, national et local.
Le travail avec la Commission et la Sous-commission des Nations Unies pour les droits de
l'homme s'est poursuivi. Plusieurs équipes des Unités III et IV y ont
participé. On a préparé des interventions concernant plusieurs questions
nationales, souvent en invitant des personnes des pays concernés à s'exprimer
devant les délégations ou à collaborer avec elles. On a intensifié la
collaboration avec des rapporteurs spéciaux sur la question de l'impunité pour
des crimes commis hier contre l'humanité.
Un nombre sans précédent de conférences mondiales des Nations Unies
ont été organisées au cours de cette période et le COE a
participé à six d'entre elles: Rio de Janeiro (environnement et
développement), Le Caire (population et développement), Vienne (droits de
l'homme), Beijing (femmes et développement), Copenhague (sommet social mondial) et
Rome (l'alimentation dans le monde).
En 1995, l'équipe des affaires internationales a effectué le premier examen
approfondi des relations du COE avec le système de l'ONU depuis près de deux
décennies. Elle y a souligné entre autres choses l'importance du Bureau de liaison
avec le siège de l'ONU à New York. Elle a aidé plusieurs programmes du
COE dans leurs activités relatives aux Nations Unies et a consenti de nouveaux efforts
pour intensifier les relations de travail avec les secrétariats de l'ONU chargés des
questions humanitaires et du maintien de la paix. L'ONU reconnaît toujours plus
l'importance des contributions des ONG, et notamment du COE et de ses Eglises membres,
tant en ce qui concerne la définition des lignes directrices qu'au niveau pratique des
opérations sur le terrain.
Les activités dans ce domaine se sont appuyées sur
toute une gamme de méthodes: réseaux régionaux et thématiques;
échanges et communication; campagnes (par ex. la pétition sur le changement
climatique); étude et réflexion; éducation et formation; attribution de
certaines tâches à d'autres partenaires (concernant par ex. le changement
climatique, la société civile, les institutions de Bretton Woods);
méthodologies novatrices (par ex. réflexion biblique et théologique
contextuelles).
Pour réaliser ces programmes, l'équipe a opté pour un style de travail
décentralisé, en commençant par les initiatives locales et en faisant appel
aux Eglises membres et aux organisations oecuméniques, aux institutions et aux
partenaires de réseaux dans les régions. Les activités ont été
regroupées sous trois grands titres: la vie dans la création, la vie dans la
communauté et vers une économie soucieuse de la vie.
La vie dans la création.
Une grande conférence intitulée "A la recherche d'un ciel nouveau et d'une terre
nouvelle" a été organisée parallèlement au Sommet de la Terre
(CNUED), tenu à Rio de Janeiro en 1992. Cette rencontre cuménique a eu lieu
à Baixada Fluminense, communauté proche de Rio, où les problèmes
économiques, écologiques et le racisme sont le lot quotidien des habitants. Elle a
eu un effet dynamisant sur les participants et leurs activités, et le lien entre la situation
spécifique de ceux qui luttent pour la vie au niveau local et l'ordre du jour mondial est
devenu un sujet de préoccupation majeur pour ceux qui s'occupent des activités
relatives à la vie dans la création. De plus en plus, le COE a mis en question le
mauvais usage fait du terme "développement durable" pour justifier les approches
économiques reposant sur une croissance économique illimitée et sur
l'expansion anarchique de la production et de la consommation par les pays riches. Les
activités futures devront porter sur le conflit existant entre la recherche de
communautés socialement équitables et viables et l'expansion du commerce
mondial.
L'acte d'alliance sur le réchauffement de la planète et sur l'environnement
adopté lors du Rassemblement "JPSC" de Séoul en 1990 demandait que le COE
poursuive son travail sur le changement climatique. On a réussi à mettre au point
une méthode de travail décentralisée qui renforce les liens entre le COE et
les réseaux régionaux. A travers une série de colloques, il a
été possible d'améliorer l'approche et de réfléchir à la
notion de communautés équitables et viables. Une campagne de pétitions
pour la réduction des émissions de dioxyde de carbone a été
lancée avec la collaboration des communions chrétiennes mondiales et d'autres
organisations oecuméniques et écologiques.
La vie dans la communauté.
Voici les trois orientations de programme dans ce domaine:
Réseaux: mouvements sociaux, mondialisation, exclusion. Au cours de la
période de mutation et de bouleversements mondiaux qui a suivi la chute du Mur de
Berlin, le COE a encouragé de nouvelles initiatives, organisé des échanges
et soutenu des activités de formation et de recherche. Deux réseaux
régionaux ont été supprimés, tandis que cinq nouveaux étaient
mis en place. On a établi des relations avec de nouveaux groupes partenaires. Le COE a
renforcé son rôle d'animateur et de catalyseur des réseaux, en
s'efforçant toujours de concilier les programmes des réseaux et des groupes dans
les régions et ses propres programmes.
Les réunions organisées à partir de Genève ne constituant pas un
instrument approprié, il a fallu élaborer une approche décentralisée
pour favoriser des processus fructueux dans les régions et affirmer le rôle des
mouvements sociaux dans la vie du mouvement cuménique. En même temps,
les réseaux ont apprécié le COE en tant qu'organisation internationale qui
affronte les problèmes de la mondialisation et favorise les rencontres entre
représentants de milieux très divers.
La société civile et la vie dans la communauté. Ce programme a
été mis sur pied pour donner suite à la recherche de nouveaux
modèles sociaux entreprise par de nombreux partenaires dans les régions. Une
collaboration s'est instaurée avec des partenaires d'Allemagne, de Corée, des
Etats-Unis et d'Afrique du Sud. Jusqu'en 1995, le principal instrument utilisé a
été celui des "académies en correspondance", initiative commune de
l'Académie protestante de Loccum (Allemagne) et de la Vesper Society, aux
Etats-Unis. Le programme consistait principalement à encourager et à favoriser
les initiatives locales impliquant des Eglises dans les domaines de la démocratie, du
règlement des conflits et des alternatives économiques. On a mis notamment
l'accent sur l'Afrique du Sud, l'Europe centrale et orientale, l'Afrique orientale et Cuba.
Réflexions biblique et théologique dans une perspective populaire. Ce
programme a été conçu pour inciter les gens à faire de la
théologie et à lire la Bible dans leur vie quotidienne. Une méthodologie
efficace, mise au point en Amérique latine, a été diffusée dans
d'autres régions. Des spécialistes de la Bible ont été priés
d'élaborer une nouvelle herméneutique et de mettre à disposition des
possibilités de formation. Environ 240 animateurs locaux ont ainsi été
formés. Un nouveau programme mondial sur la pédagogie biblique a
été lancé en 1997. Le programme théologique, quant à lui, a
débuté en 1994 par une rencontre de théologiens familiers des
démarches du "kairos" et du "chemin de Damas". Il s'agissait d'animer le plus
possible la réflexion théologique locale. Plusieurs activités importantes ont
été mises en place, y compris, aux Etats-Unis, "From Kairos to Jubilee"
(Du kairos au Jubilé), une réflexion sur le kairos en Europe et un
processus "théologie et culture" aux Caraïbes, en Amérique latine et en
Asie.
Vers une économie soucieuse de la vie.
Le COE a commencé à se préoccuper du problème de l'endettement
dès le début des années 1980, en collaboration étroite avec des
partenaires du Sud et avec le Center of Concern de Washington. Le Conseil s'est
efforcé d'aider les Eglises membres à comprendre les origines de la crise et
à étudier les solutions de rechange possibles, ce dans le contexte d'une critique
acerbe de l'engagement financier des Eglises qui s'est manifestée en leur sein
même. Lancée en 1997, l'initiative "Jubilé 2000" a donné un nouvel
élan au travail cuménique dans ce domaine.
Reconnaissant que le problème de l'endettement doit être affronté dans le
contexte de l'évolution du système économique mondial en
général et celui du secteur financier en particulier, l'Unité III a soutenu un
programme ambitieux du Center of Concern qui avait pour but d'examiner les
solutions de rechange aux institutions de Bretton Woods, à savoir la Banque mondiale
et le Fonds monétaire international. En 1994, à l'occasion du 50e anniversaire des
accords de Bretton Woods, on a réuni à Washington un certain nombre de
groupes d'action et d'organisations de recherche qui ont pu échanger des informations,
comparer leurs analyses et leurs stratégies et définir des actions communes
éventuelles.
Sensibilisation aux questions de justice, de paix et de sauvegarde de la création.
Alors que les responsables des programmes de l'Unité III lancent diverses
démarches éducatives sur les thèmes et les problèmes qui les
occupent, ceux chargés de la sensibilisation aux questions "JPSC" ont examiné
les défis méthodologiques et les conséquences des activités de
l'Unité. Pour ce faire, ils ont dû se concerter avec les bureaux de
l'éducation des autres unités et lancer une évaluation régionale et
interrégionale des processus d'éducation. A l'issue de cette évaluation, on
a constaté certains déplacements de perspectives et d'approches et on s'est
aperçu qu'il fallait opter pour une conception pluridimensionnelle de l'éducation,
notamment là où la mondialisation a de profondes conséquences sur la vie
des gens. Le défi lancé par la théorie et la pratique féministes quant
à la nature et au contenu des programmes éducatifs a revêtu une
importance particulière. C'est ainsi que les questions de sexualité, de pouvoir,
d'identité, de culture, de rapports sociaux entre hommes et femmes, d'âge, de
race, d'identité ethnique et d'environnement ont été les thèmes
prédominants des démarches intégrées menées dans le cadre
de la sensibilisation aux questions "JPSC".
Ces travaux ont abouti au lancement de projets et à la publication de documents
destinés aux Eglises et aux groupes, qui mettent en relief les points de vue des femmes,
de la jeune génération, des peuples autochtones et des animateurs des
comités locaux:
L'ouvrage What Do We Mean When We Say Sacred? (Qu'est-ce que nous entendons
par "sacré"?), consacré à la culture et à l'identité, rassemble
les perspectives sur les aspects culturels des activités "JPSC", définit les
éléments positifs qui, dans diverses communautés, contribuent à
édifier une culture de vie. Les analyses et les réflexions sont centrées sur
les rapports sociaux entre hommes et femmes, l'environnement, la spiritualité et les
mouvements populaires.
Le document Five Loaves and Two Fishes (Cinq pains et deux poissons),
consacré au culte et aux questions "JPSC", rend compte de nouvelles manières de
célébrer les expériences de vie et les transformations qui s'opèrent
dans divers contextes. Le manuel offre des suggestions sur l'utilisation de symboles,
d'éléments naturels, de gestes, de mouvements, de scènes dramatiques et
de récits dans le culte.
Le texte Towards a Feminist Pedagogy (Vers une pédagogie féministe)
s'inspire des expériences et des perspectives des femmes en matière
d'éducation: récits biographiques, réflexions sur les notions de pouvoir et
d'identité, origine de la connaissance et conditions sociales dictant la vie des femmes.
Le manuel issu de cette étude comporte des idées sur la portée
éthique de la narration, de la guérison et de la spiritualité, parties
intégrantes de l'apprentissage, ainsi que sur les symboles féminins et les valeurs et
les principes qui sont à la base de l'éducation telle que les femmes la
pratiquent.
Le projet "Les gérants de la Terre" (Caretakers of the Earth), inspiré par
les travaux sur le changement climatique, est centré sur les principes éthiques et
les valeurs culturelles qui régissent la relation entre l'être humain et son
environnement; il vise en outre à élaborer des politiques alternatives de
développement et des nouveaux modes de vie écologiquement responsables. Ce
projet a pris diverses formes: ateliers de formation, échanges et soutien apporté
à des initiatives destinées à sensibiliser l'opinion au problème de
l'environnement.
Les activités ont été centrées sur les
réactions oecuméniques au processus amorcé par la CNUED (Rio de
Janeiro, 1992), sur le réchauffement planétaire et l'accélération du
changement climatique et sur les réflexions théologiques relatives au processus
"JPSC" dans le cadre de la théologie de la vie.
Depuis le début des années 1990, trois nouveaux thèmes
de préoccupation se sont dégagés: une critique de la conception du
développement dans la nouvelle réalité mondiale; les nouveaux défis
de la coopération internationale; la nécessité de trouver de nouvelles
manières de renforcer l'autosuffisance des organisations cuméniques.
"Discerner le chemin à parcourir ensemble" est le titre d'une initiative des organisations
donatrices destinée à faire face à la nouvelle situation, en collaboration
avec le COE. Une autre approche a été retenue par nos partenaires
d'Amérique latine qui ont lancé un projet de recherche novateur sur la
viabilité économique des organisations cuméniques.
Le document d'étude "La foi chrétienne et l'économie
mondiale aujourd'hui", traduit en neuf langues, a servi de cadre à une grande partie du
travail du COE sur les questions économiques dans les années 1990. Il a
été utilisé lors de nombreuses rencontres pour stimuler la réflexion
et l'action sur les rapports entre la foi chrétienne et l'économie. Cette
démarche est devenue un élément de plus en plus important de la
réponse des chrétiens face à la mondialisation
accélérée.
Dès ses débuts, le COE s'est engagé en faveur
des femmes et depuis 40 ans il existe des programmes sur des questions intéressant les
femmes dans l'Eglise et la société. Depuis 1988, ces activités s'inscrivent
principalement dans le cadre de la Décennie oecuménique "les Eglises solidaires
des femmes". Ce faisant, le COE a bénéficié de l'apport des mouvements
féminins du monde entier, liés ou non aux Eglises, dont le nombre va croissant.
Ce sont ces mouvements qui ont mis le COE au défi de lancer la Décennie et
c'est le dynamisme des femmes qui l'a fait progresser.
Décennie cuménique "les Eglises solidaires des
femmes".
Premièrement, le groupe a défini quatre grandes questions qui pourraient
être examinées dans le cadre de la Décennie, en demandant à chaque
Eglise membre de les inscrire dans son effort de solidarité en faveur des femmes:
Deuxièmement, le groupe a demandé au COE d'organiser des visites
d'équipes cuméniques auprès de toutes les Eglises membres pour
examiner avec elles où elles en étaient de leur engagement en faveur des
femmes.
Entre 1994 et 1996, on a donc lancé un programme de visites d'équipes
auprès des Eglises membres. Grâce à cet ambitieux projet, on a pu envoyer
75 équipes de 4 membres d'Eglises (deux femmes et deux hommes) pour rencontrer des
Eglises membres, des conseils chrétiens et des organisations de femmes, liées ou
non aux Eglises. Le programme s'est achevé par une visite au COE. Les équipes
étaient chargées d'évaluer comment les objectifs de la Décennie
avaient été pris en compte dans la vie des Eglises, d'identifier les obstacles au
changement et d'inviter les Eglises à s'engager clairement à respecter les
promesses faites aux femmes. Ces équipes, appelées "lettres vivantes", ont rendu
visite à plus de 330 Eglises, 68 conseils chrétiens nationaux et 650 groupes et
organisations de femmes de toutes les régions du monde. Elles se sont efforcées
de faire prendre conscience à chaque Eglise membre, dans son contexte particulier, du
défi mondial et cuménique consistant à assurer la participation
entière et novatrice des femmes à la vie des Eglises et de la société.
Ces visites ont également été un soutien pour les femmes, mettant en
évidence le courage et la fidélité dont elles ont fait preuve au fil des
années dans toutes leurs activités aux niveaux local, national et
régional.
La Décennie a été un succès parce qu'elle a permis aux femmes de
mieux faire entendre leur voix dans les Eglises et qu'elle leur a donné la
possibilité de s'organiser et de faire connaître leurs préoccupations.
Surtout, elle a donné aux activités du COE une vision et a permis au Conseil de
définir une méthodologie utile pour ses relations avec les Eglises et les
réseaux. Elle a en outre montré à quel point les expériences locales
éclairaient le rôle du COE en tant qu'organisation internationale.
Autres activités
Le Programme de développement en faveur des femmes de la campagne continue de
soutenir les initiatives féminines, guidé par deux principes fondamentaux: les
modestes dons accordés doivent manifester la solidarité des femmes entre elles et
contribuer à leur autonomie. Simultanément, une série d'ateliers
régionaux se sont déroulés sur le thème "Les femmes et la justice
économique", qui est l'un des quatre éléments centraux de la
Décennie. Ces ateliers ont rassemblé des participantes de milieux divers -
gouvernements, ONG, Eglises, mouvement associatif - qui, d'une manière ou d'une
autre, subissent les effets négatifs de la mondialisation et de la libéralisation
économique, au niveau collectif et en tant que femmes.
Les femmes victimes des conflits. Tout au long de son histoire, le COE s'est tenu aux
côtés des communautés défavorisées et victimes de l'injustice
sous toutes ses formes. Le programme des femmes poursuit cette tradition grâce aux
visites pastorales et aux enquêtes, effectuées par des femmes dans plusieurs pays
- y compris l'Afrique du Sud, l'ex-Yougoslavie, le Rwanda et le Burundi - en vue d'exprimer
sa solidarité et de rappeler le principe fondamental de la croissance et du
développement humains: la paix et la justice.
Les femmes victimes de la violence. Des colloques régionaux sur la violence
à l'encontre des femmes (Bali, Indonésie, 1993; San José, Costa Rica,
1993; Nyeri, Kenya, 1994; Samoa occidental, Pacifique, 1994; Ballycastle, Royaume-Uni,
1994; Ayia Napa, Chypre, 1995; Bolton, Canada, 1996) ont permis aux femmes qui exigent un
monde et une société sûrs et exempts de violence de faire entendre leur
voix et de travailler à l'élaboration d'un programme mondial d'action à
l'intention des Eglises. Ces femmes ont évoqué l'escalade de la violence dont
elles sont victimes et qui est causée par les conflits politiques et armés, les crises
économiques dues à l'aggravation de l'endettement et les politiques d'ajustement
structurel et par les traditions et les pratiques culturelles et religieuses. Cette violence se
manifeste sous des formes diverses: violence dans la famille, prostitution et pornographie,
harcèlement et mauvais traitements sexuels - y compris dans l'Eglise - et violences qui
prennent des formes plus subtiles comme la violence psychologique. On a élaboré
des stratégies pour lutter contre la violence dans la société et dans l'Eglise.
Une réunion mondiale en 1997 a permis de réunir les idées et les
témoignages de femmes de toutes les régions.
Les femmes dans le mouvement cuménique. Deux grandes réunions de
femmes actives dans le mouvement cuménique local et mondial ont eu lieu en
septembre 1992 et en janvier 1995. Les participantes ont fait porter leur réflexion sur la
manière dont le mouvement cuménique leur avait donné les moyens
d'agir par elles-mêmes - sans cacher que cette expérience a parfois
été douloureuse. Grâce à ces réunions, on a pu avancer dans
l'élaboration de stratégies progressistes destinées à répondre
aux interpellations lancées par la Décennie.
Rencontres de femmes orthodoxes. Deux grandes réunions de femmes des
Eglises orthodoxes ont eu lieu dans le cadre de la Décennie, à Damas en octobre
1996 et à Istanbul en mai 1997. Plus de 100 femmes des Eglises orthodoxes d'Asie, du
Moyen-Orient, d'Afrique, d'Europe occidentale et orientale, d'Amérique du Nord et du
Sud ont réfléchi aux effets de la Décennie sur les Eglises et les femmes
orthodoxes. Dans ces réunions, on a défini la manière dont les femmes
orthodoxes considèrent les questions doctrinales et les rôles des femmes dans le
ministère, en mettant en évidence les dons qu'elles apportent à leurs
communautés, à leurs familles et à leurs Eglises.
Quelques orientations futures
La Décennie a mis en lumière un défi important pour l'avenir: les
problèmes du racisme et de la xénophobie, qui n'ont pas encore reçu des
Eglises et des organisations de femmes l'attention qu'ils méritent. Dans le cadre des
travaux sur la violence à l'égard des femmes, on a constaté que le COE
devait, lui aussi, réagir clairement et énergiquement à ces problèmes.
Face à cette violence, le COE doit continuer à interpeller les Eglises et les
fidèles, susciter une réaction ecclésiologique et éthique et lancer un
programme mondial crédible.
Vers 1992, alors que le milieu de la Décennie approchait, il est
devenu apparent que l'initiative qui visait l'engagement des Eglises en faveur des femmes
était en fait devenue une Décennie de la solidarité des femmes entre elles.
On s'est alors demandé comment "redonner la Décennie aux Eglises", et
comment soutenir les efforts des femmes dans les diverses régions. Un groupe de
femmes de ces régions s'est donc réuni à Genève et a proposé
deux méthodes d'action.
Femmes et développement. Au cours des dix dernières
années, dans le contexte de la Décennie, ce programme s'est efforcé de
développer la capacité des femmes à s'organiser elles-mêmes afin de
créer, avec l'aide de la démocratisation, un environnement dans lequel le
développement viable devienne une réalité. Ce programme a poursuivi cet
objectif par des stratégies à court et à long terme.
Le COE doit continuer à s'engager en faveur des femmes. Le
processus de la Décennie a suscité chez celles-ci l'espoir que le COE les appuiera
et tiendra ses engagements. Il convient de mettre l'accent sur "la justice dans la
communauté", qui est à la fois un impératif ecclésiologique et une
exigence sociale. Le COE doit également continuer à plaider la cause des
femmes, à les soutenir dans leurs luttes pour obtenir, dans leurs Eglises, une plus grande
participation aux prises de décisions, au niveau de la théologie et de la formation
théologique, de la formation cuménique dans les paroisses et les
communautés et d'autres formes de ministère.
A bien des égards, la période qui a suivi
l'Assemblée de Canberra a constitué un tournant dans les activités du COE
en faveur de la jeunesse. Lors de la Septième Assemblée, on a affirmé
clairement que les préoccupations des jeunes devaient être prises au
sérieux dans les activités du COE, ce qu'a confirmé la Commission de
l'Unité, réunie à Evian en 1992. Dans les années qui ont suivi
Canberra, le COE a été mis au défi d'exprimer de manière tangible
son engagement en faveur des jeunes. Tout en soulignant que ces préoccupations ne
sauraient être celles d'une seule unité ou équipe mais qu'elles doivent
toucher l'ensemble du Conseil, la période qui vient de s'achever a montré qu'il
faut remettre en question les activités des autres unités en rapport avec la
jeunesse.
Le Rassemblement cuménique mondial de jeunes et d'étudiants
(ROMJE), en 1993, avait pour objectif d'approfondir la coopération
cuménique entre dix organisations de jeunes et d'étudiants, y compris le COE.
Il a permis de créer des relations de réseaux et d'action commune entre les
partenaires nationaux, régionaux et mondiaux sur les problèmes qui
préoccupent la jeunesse. Toutefois, les activités de suite du ROMJE,
malgré toutes les ressources humaines et financières investies, se sont
avérées décevantes, surtout si l'on se souvient de toutes les attentes
exprimées et de toute l'énergie déployée dans le monde entier
pendant les quatre années de préparation.
Le Programme des Projets d'entraide mondiale de jeunesse (PEMJ) a servi de cadre
à une grande partie des activités du Bureau de la jeunesse du COE et des
réseaux cuméniques régionaux au cours de la période
examinée. Il est composé des quatre volets suivants:
Le Programme des stagiaires du COE offre à des jeunes l'occasion de travailler
dans les bureaux du COE (à Genève et à New York) pour une
période de douze mois au maximum, ce qui permet de former les futurs responsables du
mouvement cuménique de jeunesse. Les stagiaires, au nombre de trois à cinq
par an, font bénéficier le COE de points de vue nouveaux. Lors d'une
récente évaluation, on a constaté que le système des stages est un
modèle de formation cuménique de la jeunesse qui devrait être poursuivi
tant au COE que dans les régions.
Dans le cadre du Programme "les jeunes et le VIH/SIDA", on a organisé, en
Namibie en 1993, un atelier sur le SIDA. Préparé conjointement par les bureaux
de jeunesse de la Fédération luthérienne mondiale et du COE, cet atelier,
qui a rassemblé 27 participants de toutes les régions, a abouti à la
publication de deux documents sur le VIH/SIDA, destinés aux jeunes des Eglises
membres des deux organisations: une brochure intitulée "SIDA - Pourquoi cela nous
importe?" et un livre "Face au SIDA, créons des liens solidaires". Ces deux textes ont
contribué à stimuler la discussion sur ce sujet et servent à engager les
discussions dans de nombreux groupes à travers le monde.
"Et ma dignité!" Les jeunes femmes revendiquent un monde sans violence. Ce
programme vise à encourager les jeunes femmes à assumer des
responsabilités cuméniques aux niveaux national, régional et mondial.
Pour ce faire, on a organisé des rencontres mondiales annuelles de planification et
d'évaluation et une fête mondiale aux Fidji en novembre 1994; en outre des
jeunes représentantes du mouvement cuménique ont assisté à la
Conférence des Nations Unies pour les femmes (Beijing, 1995). Le programme vise
à transformer la préoccupation que constitue la violence à l'encontre des
femmes en une affirmation de la dignité des plus jeunes d'entre elles qui sont des
moteurs du changement et des participantes à part entière du mouvement
cuménique de jeunesse. L'initiative a eu du succès car la participation des
jeunes femmes aux activités cuméniques s'est intensifiée dans toutes les
régions.
La campagne interrégionale de jeunesse du COE pour la justice et la paix et le
Programme sur "les jeunes dans des situations de conflit" ont permis des rencontres
entre jeunes connaissant de telles situations, qui se sont efforcés de créer des
réseaux de coopération et d'apporter des idées et des ressources nouvelles
pour surmonter leur sentiment d'isolement et de désespoir. Le mouvement
cuménique de jeunesse pourrait jouer un rôle considérable en diffusant,
là où les tensions latentes menacent de déboucher sur des conflits ouverts,
les résultats des expériences pratiques en faveur de la paix et en présentant
les jeunes qui ont des compétences dans ce domaine. On s'est également
attaché à faire connaître les points de vue des jeunes sur la guerre, les
conflits, la paix et la justice. Cet engagement a été centré sur l'Afrique, le
Moyen-Orient et l'Europe.
Dans le cadre du Programme "jeunesse, Evangile, cultures et identité", des
jeunes ont participé à la préparation de la Conférence mondiale sur
la mission et l'évangélisation de 1996. Ils ont fait porter leur réflexion sur
leurs cultures face aux nouveaux élans missionnaires qui favorisent le fondamentalisme
religieux et la xénophobie. Ces réflexions ont contribué à formuler
une approche critique des relations entre l'Evangile et les cultures et des éléments
qui définissent l'identité des jeunes.
Le Programme des stewards du COE, qui a permis à plus de 1500 jeunes de
participer en qualité de stewards aux assemblées, réunions du
Comité central et conférences du COE depuis 1948, a été
réorganisé au cours de la période suivant Canberra dans le sens d'un
programme international de formation cuménique des jeunes. Une réunion
d'orientation de trois à quatre jours, obligatoire, fait désormais partie de ce
programme.