2. Accueil et introduction générale
3. Indications sur le déroulement de la réunion d'information-débat
4. Présentation d'une vidéo sur l'Unité II et ses activités
5. Interview de quatre "témoins" sur quelques programmes de l'Unité: Le témoignage commun; L'éducation chrétienne dans les sociétés multireligieuses; Etude sur le SIDA; Conférence mondiale sur la mission et l'évangélisation. Les témoins parleront de l'importance du travail accompli et de sa pertinence pour les Eglises et leur situation, des activités à poursuivre et des points faibles.
6. Répartis en petits groupes de deux ou trois personnes, les participants discuteront les activités présentées dans la vidéo et celles dont les témoins ont parlé en relevant ce qui leur paraît se rapporter à la situation de leurs Eglises et à leur engagement personnel.
7. Restitution de quelques réactions des groupes
8. Musique
IIème séance
1. Divers aspects des activités de l'Unité seront
présentés sous forme
dialoguée, notamment la
manière dont elle aide les Eglises à devenir des
communautés de
guérison, d'apprentissage et
de témoignage. Avec l'aide d'un animateur, on
dégagera les aspects importants
des activités et
des programmes de l'Unité II. Les débats porteront
principalement sur le
thème "Evangile et
cultures", la Mission urbaine et rurale (MUR), la CMC - Action
des Eglises pour la
santé, sur
l'évangélisation et sur la formation religieuse
chrétienne en Europe centrale
et orientale. Au
cours des discussions, des personnes invitées
présenteront aux participants des
rapports, des
diapositives, des vidéos et d'autres documents relatifs
à ces secteurs
d'activité. Un certain
temps sera donné à l'ensemble du groupe pour faire
part de ses
réactions.
2. La discussion sera suivie d'un moment de silence et de
réflexion, et l'on invitera les
participants à réagir aux questions suivantes et
à inscrire leurs
commentaires sur des cartes qui
leur auront été distribuées :
IIIème séance
Cette séance sera organisée et animée par le
Comité d'orientation du
programme.
"L'avènement d'une
[humanité]
réconciliée et d'une création
renouvelée est le but de la mission de l'Eglise. La
vision de Dieu unissant toutes choses
en
Christ est la force qui la fait vivre et qui l'incite au
partage": cette conception pleine de force a
inspiré la vision qui devait être la vocation et la
raison d'être de
l'Unité II tout au long des
diverses étapes de ses mandats, de ses programmes et de
ses relations durant la
période qui a
suivi Canberra.
Lors de la restructuration du COE en 1992, l'Unité II a
été chargée
de formuler le souci de la
mission qui est propre au mouvement oecuménique. La
fusion de trois anciennes
sections
Commission médicale chrétienne, Education, et
Commission de mission et
d'évangélisation a
permis de réunir ces trois aspects de la mission que sont
la guérison,
l'enseignement et le
témoignage.
"Au coeur de la vision qui inspire l'Unité II figure
l'espérance que le Saint Esprit
va
renouveler le peuple de Dieu en tout lieu et lui donner la
capacité de participer
pleinement à la
mission globale de Dieu": c'est ce que déclarait à
Evian (France) en 1992 la
Commission de
l'Unité II qui venait d'être constituée. Elle
ajoutait: "Dans le contexte d'une
fragmentation
accrue de l'humanité, de relations brisées,
d'exclusion et de paupérisation,
les Eglises sont
appelées à rendre témoignage de la volonté
du Dieu qui veut
édifier une société nouvelle, juste
et saine, une communauté nouvelle dans la perspective du
royaume de Dieu. Le mandat
principal de l'Unité a donc été défini
ainsi: aider les Eglises à
équiper (oikodomé /
édification) le peuple de Dieu tout entier pour que sa
foi grandisse et qu'il devienne le
témoin
de la plénitude de vie que Dieu offre à tous en
Jésus Christ."
Le rôle de l'Unité a été défini selon
les lignes suivantes; elle
contribuera à:
De nombreuses réalisations ont vu le jour au cours de ces
années; en joignant les
discussions
des questions pratiques à la recherche théorique, on
a fourni aux responsables de
l'échelon
intermédiaire des Eglises des idées et des outils de
travail et créé du
matériel pour les paroisses
et les groupes locaux. Le style de travail de l'Unité a
notamment consisté à
reconnaître ce qui
se faisait déjà au niveau local et à encourager
ces efforts (en aidant à
préciser les objectifs et en
ouvrant des perspectives sur le monde), et à collaborer
avec les Eglises et les autres
partenaires oecuméniques.
La Commission de l'Unité a tracé les principales
lignes directrices de ce travail,
donnant des
conseils et délibérant sur les orientations. Durant
la période
écoulée, elle a tenu quatre
réunions: à Evian, France (1992), à St Ann's,
Trinité-et-Tobago
(1993), à Coventry,
Royaume-Uni (1995), et au Salvador, Brésil (1996). Ces
réunions ont non
seulement permis
aux participants de discuter à fond sur les programmes et
les relations de l'Unité,
mais elles
leur ont aussi offert l'occasion de rencontres mémorables
avec divers milieux et avec les
Eglises dans le contexte local.
En outre, les groupes de travail nommés par la Commission
sur plusieurs secteurs
d'activité -
Mission et évangélisation dans l'unité [qui
comprenait un groupe
consultatif sur Evangile et
cultures], Mission urbaine et rurale, CMC - Action des Eglises
pour la santé, Formation
du
peuple de Dieu tout entier - ont donné des avis
compétents concernant ces
domaines. En
outre, le Groupe de travail chargé du mandat
"éducation" - organe consultatif
créé par le
Comité central pour l'ensemble du COE - avait son
siège dans l'Unité II.
Cet organisme a
élaboré d'excellentes lignes directrices pour les
activités du COE en
matière de formation;
elles n'ont pas exercé l'influence que l'on attendait, en
raison principalement de
problèmes
structurels, mais une bonne partie de l'énergie mise au
service des efforts faits
actuellement
pour redonner du tonus à la formation au sein du COE est
le fruit de leur travail.
La période qui fait l'objet de ce rapport a été
très dense et pleine de
défis, dont l'un des plus
sérieux est la crise financière du COE; cette crise
a eu des retombées sur
pratiquement tous
les aspects du travail de l'Unité. Il a fallu trouver des
aménagements, des postes
ont été
supprimés et de nouvelles orientations ont été
précisées au
cours de notre participation au
grand processus de réflexion sur la conception et la
vision communes (CVC) du COE.
Les
secteurs les plus touchés sont les programmes de
santé et de formation. Il faut
rendre
hommage au personnel, à la Commission et aux partenaires
de l'Unité
grâce auxquels les
programmes prioritaires ont été réalisés
de manière
remarquable; en outre, dans le cadre du
processus CVC, l'Unité a produit un certain nombre de
documents d'orientation
générale
importants visant à accroître l'efficacité du
COE.
Pendant la plus grande partie de la période qui fait
l'objet de ce rapport, le personnel de
l'Unité a travaillé en cinq équipes:
A différentes étapes de l'évolution de
l'Unité, des alliances se sont
constituées pour aborder
des thèmes communs; les équipes ont été
regroupées par deux
fois, en raison de la réduction
du personnel. Actuellement, les membres du personnel forment
deux équipes: Mission
et
évangélisation et Formation du peuple de Dieu tout
entier.
Comment la vision et le mandat de l'Unité ont-ils
été transposés dans
la réalité des
programmes et des activités? Quel écho ont-ils
trouvé dans les Eglises,
auprès des partenaires
oecuméniques, des organismes et communautés des
différents continents?
Quels ont été
quelques-uns des défis auxquels il a fallu faire face,
qu'avons-nous réalisé
et quelles ont été
nos faiblesses? Dans ce qui suit, nous allons tenter de passer
en revue les grandes lignes de
l'activité de l'Unité dans la période allant de
Canberra à Harare.
Chacune des équipes avait ses propres priorités,
mais elles se sont
efforcées de garder une
certaine souplesse et de rechercher une cohésion et une
complémentarité
par-delà les
délimitations des équipes et des unités,
lorsqu'elles avaient un objectif
commun, comme par
exemple l'organisation de la Conférence mondiale sur la
mission et
l'évangélisation. De même,
la plupart des membres du personnel ont participé aux
études sur Evangile et
cultures et sur le
VIH/SIDA; des activités liées à la formation
ont aussi fait partie d'un
certain nombre de
programmes.
L'ensemble de l'Unité avait
affaire à la mission au sens
large du
terme, mais l'équipe "Mission et évangélisation
dans l'unité" a
concentré son attention sur des
dimensions particulières du témoignage chrétien
et sur certaines situations
missionnaires. Son
mandat spécifique consistait à aider les Eglises
à réfléchir aux
buts de la mission et aux
différents styles qu'elle peut revêtir, et à
les encourager à assumer la
responsabilité de la
mission et de l'évangélisation dans leur
environnement, et cela dans une
perspective
oecuménique. Grâce aux secrétariats
particuliers, mais aussi à
l'ensemble de l'Unité, le
programme et ses différentes activités ont fourni
aux Eglises des occasions de
réfléchir aux
principaux enjeux actuels de la mission et ont suscité de
nouvelles discussions sur les
problèmes urgents du témoignage commun et du
prosélytisme; ils ont
encouragé des formes nouvelles
d'évangélisation et de formation au
témoignage.
Des visites ont été faites à certaines
institutions de formation
théologique pour les aider à
développer le secteur missiologique de leurs programmes
d'études. Un
programme en trois
étapes, "Appelés à être les gérants
de la terre", a soutenu
certaines expériences nouvelles dans
le domaine de l'apprentissage de l'oecuménisme; des
participants venus de Finlande, des
Philippines et du Zimbabwe ont échangé des
méthodes
pédagogiques et se sont engagés à
poursuivre dans cette voie.
Bien que totalement accaparée par l'étude "Evangile
et cultures" et la
préparation de la
Conférence mondiale sur la mission et
l'évangélisation, l'équipe
"Mission et évangélisation
dans l'unité" a encouragé une série de
réflexions. Entreprises
généralement au sein d'Eglises
membres, de conseils nationaux d'Eglises et d'autres
partenaires oecuméniques, elles ont
fini
par englober aussi des catholiques romains, des
pentecôtistes et des représentants
d'Eglises
indépendantes.
Le personnel a, par exemple, accompagné un long processus
de réflexion sur le
renouveau des
communautés en mission en Europe (processus lancé en
1989 en
coopération avec la
Conférence des Eglises européennes), qui a
encouragé des
communautés cultuelles locales à
répondre à l'appel de Dieu dans leur contexte. Un
rassemblement
européen, qui s'est déroulé à
Potsdam, Allemagne (1993) sur le thème "Entendez ce que
l'Esprit dit aux Eglises", a
constitué l'un des temps forts de ce processus. Il se
poursuit par des moyens pleins de
créativité, sous la responsabilité de son
propre groupe de coordination,
avec lequel l'Unité
maintient un contact.
La Commission ayant décidé que l'Unité devait
élaborer une
nouvelle déclaration sur la
mission et l'évangélisation intitulée (pour
compléter la
Déclaration de 1982 "La mission et
l'évangélisation: affirmation oecuménique",
acceptée presque
partout), des rencontres
régionales ont été organisées en Afrique,
en Asie en Europe et en
Amérique latine. Elles
devaient permettre de discerner les principaux enjeux de la
mission de l'Eglise aujourd'hui et
de rechercher de nouveaux paradigmes missionnaires. D'autres
éléments
destinés à enrichir la
déclaration oecuménique (qui sera mise au point
après l'Assemblée
de Harare) se sont dégagés
de discussions qui ont eu lieu sur ce sujet lors de
différentes réunions
oecuméniques et lors
d'un colloque mondial organisé sur le thème "Mission
2000 - Vision et
défis" (Morges, Suisse,
1997).
Evangélisation
L'Unité a collaboré dans ce sens avec
différents conseils nationaux et
régionaux d'Eglises afin
d'amener les représentants de diverses Eglises à
parler ensemble autour d'une
même table.
C'est ainsi que le Programme "évangélisation" a
organisé, conjointement
avec le Conseil des
Eglises de toute l'Afrique, une réunion qui s'est tenue
en Tanzanie (1995) sur le
thème "Un
feu à l'horizon - Appelés à
évangéliser", afin de discuter de
l'évangélisation dans le contexte
africain et d'inviter les Eglises à entreprendre ensemble
une mission globale. Un atelier
régional sur le thème "Evangélisation et
communication: faire entendre la
voix de l'Evangile
dans les îles du Pacifique", qui a eu lieu aux îles
Tonga (1997), a donné
à des représentants
d'Eglises de cette région l'occasion de dialoguer et
d'accomplir du travail pratique. A
Cuba,
les Eglises se sont réunies en 1996 pour examiner la
manière dont elles pourraient
coopérer
face au bouillonnement évangélique que connaît
actuellement ce pays.
La remise en activité et l'expansion d'un "Réseau
d'évangélisation et
de témoignage" au
niveau mondial, formé de personnes responsables de
l'évangélisation au
sein des Eglises et des
sociétés missionnaires, est l'un des faits marquants
de la période
écoulée. Ce réseau, qui
regroupe actuellement plus de 250 personnes, permet
d'échanger des idées sur
l'évangélisation
et apporte un soutien à l'organisation de réunions
sur la mission et
l'évangélisation dans
différents pays ou régions. Malheureusement, les
restrictions financières
n'ont pas permis
d'organiser des colloques régionaux, qui auraient sans
doute été d'une
grande importance pour le travail de ces personnes.
La "Lettre oecuménique sur l'évangélisation",
publication bien connue qui
paraît quatre à six
fois par année en trois langues, avec un tirage de
près de 3000 exemplaires, a
permis comme
par le passé un échange très utile de
réflexions, d'expériences
et de ressources dans le domaine
de l'évangélisation. Son style, qui est à la
portée de tous, et les sujets
stimulants qu'elle aborde
ont suscité l'intérêt d'un large cercle de
lecteurs.
Relations dans la mission
Comme on le verra ailleurs dans ce rapport, l'étude
"Evangile et cultures", l'étude
sur le
SIDA, le vaste processus qui a abouti à la rédaction
de la Déclaration sur
le témoignage
commun, de même qu'un grand nombre de programmes
lancés par d'autres
équipes, Unités ou
bureaux, ont bénéficié de contributions
orthodoxes pleines de
créativité (souvent lors de
colloques spécialisés, mais aussi à d'autres
occasions). Les contacts ont
été maintenus avec les
Eglises orthodoxes historiques, avec celles de date plus
récente qui sont en Afrique et
en Asie,
celles de la diaspora, de même qu'avec un certain nombre
d'écoles de
théologie et
d'associations missionnaires orthodoxes. Toutes ces
démarches ont contribué
à stimuler la
réflexion sur la mission dans les Eglises orthodoxes,
à resserrer les relations entre
Eglises
historiques et Eglises plus récentes au sein de la
famille orthodoxe, à leur faire
découvrir la
pensée locale et internationale, et à introduire les
perspectives et les
interpellations de la
conception orthodoxe de la mission dans la réflexion et
le dialogue
oecuméniques.
Les membres de l'équipe ont visité
périodiquement le Conseil pontifical
pour l'unité des
chrétiens et l'Union internationale des supérieurs
majeurs (des ordres
monastiques). Le
consultant catholique romain de l'Unité (qui est
détaché par le Conseil
pontifical pour l'Unité
des chrétiens et représente les ordres missionnaires
de l'Eglise catholique
romaine) est membre
du Groupe mixte de travail du COE et de l'Eglise catholique
romaine et assure la liaison avec
le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. La
participation régulière
à des séminaires
tels que ceux parrainés par le SEDOS ou le Centre pour
l'unité à Rome a
constitué un élément
vital de la communication et de l'échange de perspectives
oecuméniques.
Déclaration sur le témoignage commun. Ces
dernières
années, on a assisté dans de
nombreuses régions du monde à une escalade
spectaculaire d'entreprises
missionnaires en
compétition les unes avec les autres; elles se sont vu
accuser de prosélytisme et
ont souvent eu
pour résultat l'établissement de structures
ecclésiales parallèles. On
note également que les
nouveaux organismes missionnaires sont en forte croissance
dans certains pays du Sud, qu'il
sont actifs de manière indépendante dans d'autres
parties du monde, le plus
souvent sans
contact aucun avec les Eglises locales.
A la demande du Comité central du COE (1989), une vaste
étude a
été entreprise sur un
certain nombre de questions liées au témoignage
commun. Entre 1993 et 1995,
on a organisé
trois colloques (à Chambésy et à Moscou,
destinés en priorité
aux Eglises orthodoxes, et à
Manille), qui ont réaffirmé la conception
théologique de l'Eglise une dans
sa mission, tout en
examinant les problèmes que posent les divergences de
motivations, de conceptions et
de
pratiques missionnaires. On s'est tout particulièrement
efforcé de réunir et
d'amener à
dialoguer ceux qui pratiquent le prosélytisme et ceux qui
le subissent, en recherchant la
participation non seulement des Eglises membres du COE, mais
aussi de personnes venant de
milieux évangéliques, pentecôtistes et
charismatiques.
Les fruits de ces discussions ont été
rassemblés lors d'une réunion
chargée d'en faire la
synthèse (1996) et mis en regard d'autres travaux sur le
témoignage commun et le
prosélytisme. Un projet de document a alors été
rédigé et
envoyé à plus de 200 personnes,
pour qu'elles le commentent. En septembre 1997, le Comité
central a approuvé la
Déclaration
intitulée "Vers un témoignage commun: un appel
à établir des
relations responsables dans la
mission et à renoncer au prosélytisme". Il l'a
recommandée aux Eglises afin
qu'elles s'en
inspirent dans leur réflexion et leurs décisions.
Cette déclaration
constituera un document de
référence pour l'étude sur l'ecclésiologie
et la mission, qui a
été proposée et va être
entreprise.
Etude sur les relations dans la mission. Depuis
plusieurs décennies, l'Unité
a travaillé
sur le thème des relations internationales dans la
mission en encourageant et animant
diverses
rencontres et études à l'échelon régional
(jusqu'en 1993) et en
lançant un projet d'étude sur ce
sujet (1995-1996). La recherche, qui a été
effectuée par un consultant
(extérieur), passe en
revue les discussions oecuméniques qui ont eu lieu
jusqu'à la date de
l'étude, ainsi que les
changements structurels et autres qui ont été
entrepris par les Eglises et les
sociétés
missionnaires; elle comprend aussi des études de la
situation actuelle de la mission dans
un
certain nombre de pays, et un examen de mouvements
missionnaires en provenance de pays du
Sud.
L'une des recommandations faites au terme de ce processus a
permis de créer des liens
plus
étroits entre quelques sociétés missionnaires
de l'Inde et les Eglises de ce
pays. L'aide du
COE a été demandée pour assurer d'autres
travaux destinés à
donner suite à ce processus.
Un autre point important du travail de
l'Unité a consisté
à encourager les
chrétiens à communiquer leur foi comme un don de
Dieu, par des
méthodes d'évangélisation
respectueuses du contexte culturel. On a constaté que les
Eglises hésitent souvent
à mettre
leurs ressources en commun ou à évangéliser
ensemble. Les unes semblent
gênées par leur
"manque de succès" apparent, d'autres ont une conception
étroite de
l'évangélisation, la
considérant seulement comme un moyen d'accroître le
nombre de leurs membres.
Il a donc
paru nécessaire de ménager des espaces de dialogue
permettant à tous de
mieux se connaître
les uns les autres.
Les convictions de l'Unité concernant le
témoignage commun
et son souci
d'exprimer l'unité de l'Eglise dans la mission sont les
raisons profondes qui la poussent
à
accorder une grande importance aux apports venant de la
coopération avec les Eglises
orthodoxes et des relations avec l'Eglise catholique
romaine.
Depuis longtemps, il est reconnu que
la solidarité avec les
communautés pauvres et victimes de l'exclusion, et la
participation à leur combat
pour la
justice et la plénitude de vie dans la perspective du
royaume de Dieu, font partie de la
mission
de l'Eglise. Dans le cadre du COE, ces activités de
solidarité se sont
déroulées par le moyen
de la Mission urbaine et rurale (MUR). A côté de
l'engagement concret dans des
situations où
des êtres humains souffrent et luttent, qui consiste
à aider les communautés
locales à
s'organiser pour trouver leur identité et leur
dignité, l'Unité a
effectué toute une réflexion
biblique, théologique et missiologique dans la
perspective de "ceux d'en-bas", afin
d'interpeller les conceptions et les pratiques missionnaires
des Eglises.
Après la restructuration du COE en 1992, on a
organisé un colloque pour passer
en revue le
Programme "MUR" à la lumière du mandat et de
l'objectif missiologiques de
l'Unité, et se
mettre d'accord sur des principes de base, des lignes
directrices et des perspectives en vue de
l'avenir. Après ce colloque et sur la base de ses
résultats, le Groupe de travail
"MUR" a
formulé une déclaration intitulée "Mission et
évangélisation -
Contribution de la MUR à la
vision oecuménique", ainsi qu'une série d'autres
textes d'accord relatifs au
programme et à
l'organisation de la MUR. Ces documents ont fait l'objet de la
publication "Mission urbaine et
rurale - Réflexions 93", qui est aujourd'hui encore un
condensé de la conception,
de la vision
et du mandat de la MUR.
Les activités de la MUR se déroulent principalement
dans six régions:
l'Afrique, l'Asie,
l'Europe, l'Amérique latine, le Moyen-Orient et
l'Amérique du Nord. Les efforts
faits durant
la période écoulée pour lancer des
activités dans les Caraïbes
n'ont pas pu se poursuivre en
raison de restrictions financières et d'autres obstacles.
Dans chaque région, les
activités sont
coordonnées par un groupe de contact, constitué en
majorité par des
animateurs de
communautés locales, des représentants d'Eglises et
des personnes qui les
soutiennent par une
réflexion théologique. Ces dernières
années, les groupes de contact
se sont chargés de plus en
plus eux-mêmes de trouver les ressources nécessaires
aux échelons
régional et national, ce qui
a allégé leur dépendance financière par
rapport au COE. Ce
changement, amorcé vers la fin
des années 80, lorsque l'on a passé de la notion de
"projet" à celle de
"programme",
notamment en ce qui concernait le financement, est maintenant
achevé: les fonds ne sont
plus
envoyés aux "projets" particuliers, mais directement aux
régions, pour financer
les activités
liées à de grands thèmes qui sont choisis au
niveau national, régional
ou mondial, mais qui sont
réalisées dans le cadre de programmes locaux.
Trois colloques organisés par la MUR ont permis
d'étudier à
l'échelle mondiale des problèmes
auxquels sont confrontées les victimes de
l'appauvrissement ou de l'exclusion:
La Conférence mondiale sur la mission et
l'évangélisation de Salvador a
mis au jour des
approches théologiques qui avaient sous-tendu le travail
de la MUR depuis
l'Assemblée de
Canberra et soulevé de nouvelles questions dans le
domaine de la missiologie. Le sens
de
l'identité au sein de la communauté, l'Evangile en
tant que formulation d'une
contre-culture
face à une culture de violence et d'exclusion, les effets
de la mondialisation sur les
communautés marginalisées, autant de questions qui
vont façonner à
l'avenir les réflexions et
le travail de la MUR.
Lors de l'Assemblée de Canberra,
il est apparu à
nouveau de
manière éclatante à quel point il était
urgent pour les Eglises
d'entreprendre une réflexion
théologique sur la relation entre l'Evangile et les
cultures. L'absence par trop
évidente d'un
cadre oecuménique de compréhension a fait prendre
conscience de la
fragmentation croissante
des communautés humaines.
Lors de sa réunion d'Evian, la Commission de l'Unité
II a donné le mandat
de lancer une vaste
étude sur l'Evangile et les cultures qui (selon une
formulation ultérieure) aurait
pour but "de
chercher à comprendre les implications d'un Evangile qui,
à la fois, interpelle les
cultures dans
lesquelles il s'insère et est interpellé par elles,
cela afin que les Eglises et les
chrétiens vivent et
témoignent de manière authentique. L'objectif est de
donner davantage de
moyens aux Eglises
pour qu'elles puissent accomplir leur tâche de mission et
d'évangélisation
dans les divers
contextes culturels d'aujourd'hui". Cinq démarches,
liées entre elles, ont
été regroupées dans
ce qui allait devenir l'un des programmes les plus connus de
la période
écoulée.
1. Etude de l'histoire de la rencontre de l'Evangile et
des cultures dans un certain
nombre de lieux. Au cours des quatre ans de ce programme, plus
de vingt études
historiques
sur la rencontre de l'Evangile et des cultures ont
été entreprises par des personnes
ou des
groupes. Dix-huit de ces études ont été
largement diffusées sous
forme de brochures de 40 à
60 pages dans la série "WCC Gospel and cultures
Series".
2. Promotion de nouvelles recherches sur l'interaction
de l'Evangile et de la culture
dans la vie des Eglises locales aujourd'hui. Des Eglises, des
organismes oecuméniques,
des
groupes spécialisés et autres groupements (comme par
exemple certaines Eglises
orthodoxes,
la CMC et la MUR), des organisations d'Eglises (par exemple
l'Alliance réformée
mondiale et
la Conférence des Eglises européennes), des centres
de formation
théologique et des
personnes intéressées ont entrepris dans plus de 60
pays une réflexion et
des études sur ce
sujet. En tout, plus de 110 rapports, réflexions, essais
et autres documents
rédigés en vue de
cette étude ont été envoyés à
Genève. Un petit guide
d'étude, deux vidéos et divers matériels
ont été préparés pour aider à lancer
les discussions. Un bref
rapport sur les résultats de ces
recherches a servi de base aux textes introductifs au travail
des sections lors de la
Conférence
mondiale sur la mission à Salvador. Les quatre centres
d'intérêt du
processus d'étude ont
constitué les sous-thèmes des quatre sections de la
Conférence.
3. Aider les Eglises à échanger leurs
réflexions sur ce thème
par-delà les cultures. Deux
réunions importantes ont réuni des directeurs de
départements et
d'organisations
missionnaires, afin de promouvoir un échange
interculturel de réflexions et
d'expériences dans
le domaine de la rencontre de l'Evangile et de la culture au
sein des réseaux d'Eglises et
d'un
réseau à l'autre.
4. Elaboration des grandes lignes d'une herméneutique
oecuménique
inter-culturelle.
En collaboration avec Foi et constitution, un groupe de
théologiens et de
spécialistes de la
missiologie ont effectué d'importants travaux en vue
d'élaborer une
herméneutique
oecuménique interculturelle. Ils se sont réunis
trois fois en deux ans.
5. Création d'une documentation sur la relation de
l'Evangile et des cultures. La
riche
documentation provenant des groupes et des personnes qui ont
participé à
l'étude a été classée
et archivée. Elle constitue une source de
référence précieuse pour
des recherches futures. On
continue à réunir et à sélectionner des
textes importants sur ce sujet.
Les articles de fond sur
divers aspects du débat "Evangile et cultures", qui ont
été publiés
dans les numéros de 1995 et
1996 de l'International Review of Mission, constituent
des documents de
première
importance.
La relecture de la Bible dans divers contextes culturels
(suite du programme à long
terme
d'études bibliques du COE, qui a pris fin en 1992, lors
du départ de son
responsable) était liée
à ce travail. Lors d'un colloque qui s'est tenu en
Jamaïque (1997) et qui
réunissait un groupe
représentatif de personnes actives dans le travail
biblique dans le cadre des Eglises,
chacun(e)
des participant(e)s a présenté sa manière
d'aborder un même texte
biblique; l'ensemble du
groupe réfléchissait alors comment aider des
personnes ou des paroisses locales
à faire de
même en toute authenticité.
A l'évidence, le moment était bien choisi pour
travailler sur les thèmes
d'Evangile et cultures;
dans de nombreux cas, il n'y avait plus qu'à canaliser
des activités
déjà en cours localement.
Le processus d'étude n'a pas été ressenti comme
quelque chose que le COE
imposait, mais
comme une occasion offerte de concentrer l'attention sur une
question qui recèle
d'immense
possibilités de renouveau pour l'Eglise locale et la
pertinence de son témoignage.
Certaines
Eglises et organisations oecuméniques (par exemple le
Conseil canadien des Eglises)
ont
même poursuivi cette étude au-delà des quatre
ans prévus. Les
ressources financières allouées
à ce programme, auquel participaient des groupes de
près de 60 pays,
étaient modiques;
cependant, le temps et les ressources locales que les Eglises
et les différents groupes ont
investis dans cette étude ont été
importants.
Il faut reconnaître que cette étude a montré
quelques faiblesses. Le temps
prévu était trop
court: certains groupes n'ont commencé à manifester
de l'intérêt que
très peu avant la
conférence; d'autres n'ont entamé leurs discussions
qu'à la suite de cette
conférence. L'étude
n'a pu susciter qu'une participation réduite des Eglises
orthodoxes au niveau local et n'a
pas
assez tenu compte des perspectives des peuples autochtones et
des communautés
pauvres (ce
sont surtout des gens appartenant à la classe moyenne qui
y ont participé); et les
autorités
centrales des Eglises n'ont manifesté que peu
d'intérêt.
Nous espérons trouver le moyen de continuer à
inciter les Eglises à
poursuivre la réflexion sur
les questions liées au thème "Evangile et cultures",
afin de les aider à
mieux comprendre les
forces culturelles auxquelles les chrétiens sont
confrontés dans leur vie
quotidienne et la
manière dont l'Evangile interpelle ces forces.
La signification théologique des
autres religions
Conférence mondiale sur la mission
et
l'évangélisation
Les préparatifs très poussés, qu'un Comité
de planification de la
Conférence nommé par la
Commission avait commencés dès 1994, ont fini par
mobiliser non seulement tout
le personnel
de l'Unité II, mais aussi de nombreux collègues
actifs dans d'autres secteurs du
COE et
ailleurs.
La Conférence s'est tenue dans la ville historique de
Salvador de Bahia, au Nord-Est du
Brésil, autrefois l'un des principaux ports de la traite
des esclaves, fortement
marquée par les
éléments culturels et religieux
afro-brésiliens. Les 574 participants, venus
de 98 pays (et de
près de 160 Eglises membres) et appartenant à une
multiplicité de cultures,
ont eu des contacts
et des échanges d'une grande densité et d'une grande
richesse sur les liens qui
existent entre
l'Evangile et la culture: comment la culture
façonne-t-elle la réponse que donnent
les chrétiens
à l'appel du Christ? Comment rendent-ils un
témoignage authentique dans leur
cadre de vie?
Au nombre des points saillants de cette conférence, on
notera:
C'est le métropolite Kirill de Smolensk et de Kaliningrad
et Mme Musimbi Kanyoro, du
Kenya, qui ont présenté le thème de la
conférence. D'autres
exposés ont été faits au cours des
deux tables rondes sur les thèmes de
l'interprétation de la Bible dans les diverses
cultures et
d'Evangélisation et cultures. Les délibérations
principales de la
conférence se sont déroulées
dans le cadre de quatre sections:
La conférence a publié un Message et les
participants ont souscrit à sept
actes d'engagement
spécifiques. Les rapports des sections ont été
largement diffusés et
le rapport officiel est
également disponible. Ces publications peuvent influencer
une compréhension
nouvelle de la
mission dans la perspective de la communion des personnes avec
Dieu et les unes avec les
autres en Christ, dans un monde en proie à une
fragmentation croissante.
La conférence a contribué à faire progresser la
réflexion et la
pratique missionnaires parce
qu'elle est "allée de l'avant" dans sa conception de la
culture et qu'elle a reconnu que la
religion en fait partie intégrante. Tout en affirmant la
nécessité d'adopter
une attitude positive
à l'égard de la culture, elle a reconnu
l'ambiguïté inhérente
à chacune d'elles. On peut et on
doit interpeller la culture, notamment en ce qui concerne les
éléments qui, en elle,
vont à
l'encontre de la vie.
On a également affirmé avec force le besoin et le
droit de vivre et de
célébrer la foi avec les
moyens d'expression propres à chaque culture, et reconnu
tacitement que toute
inculturation a
une composante syncrétiste. On a débattu des
critères permettant de
discerner l'oeuvre de
l'Esprit de Dieu dans les cultures et lancé un appel
à cesser toute pratique
agressive contre les
formes de spiritualité autochtones.
Les participants se sont mis d'accord sur la
nécessité d'adopter une vue globale de
la mission
et sur le fait que les Eglises sont appelées à
exprimer l'unité dans la mission
au travers de
relations fondées sur la responsabilité mutuelle et
englobant tous les aspects de la
vie.
Il est évident que le processus qui a conduit à la
conférence de Salvador et
que l'ensemble de
ce qui s'est dit lors de la conférence elle-même
offrent ample matière
à la réflexion et à l'étude
futures sur la nature de l'obéissance chrétienne
dans la mission.
Cette étude, répondant à une
préoccupation
importante de l'Unité, a été
entreprise en collaboration avec le Bureau des relations
interreligieuses du COE. Un premier
colloque international (1993) a fait le point sur les
recherches antérieures, les questions
pendantes et l'angle sous lequel le COE pourrait les aborder;
par la suite, certaines de ces
questions ont été examinées au niveau des
régions, en
commençant par l'Asie du Sud-Est. En
raison de la relation intrinsèque qui existe entre
religion et culture, les questions relevant
de la
pluralité religieuse ont été traitées dans
le cadre de l'étude
"Evangile et cultures" et ont été
examinées à différentes occasions lors de la
Conférence mondiale
sur la mission à
Salvador.
Autre point fort du travail de l'Unité,
étroitement lié
à l'étude "Evangile et
cultures": la préparation et le déroulement de la
Onzième
Conférence mondiale sur la mission
et l'évangélisation (novembre décembre 1996),
qui avait pour thème:
"Appelés à une seule
espérance: l'Evangile dans les différentes
cultures". Les conférences
mondiales du COE sur la
mission ont lieu tous les huit à dix ans; elles ont pour
but "d'aider la communauté
chrétienne à
proclamer l'Evangile de Jésus Christ au monde entier en
paroles et en actes, afin que
tous
croient en lui et soient sauvés". L'étude mondiale
"Evangile et cultures" a atteint
son point de
cristallisation lors de la Conférence, permettant ainsi
d'analyser la situation de la mission
et de
formuler la nature du témoignage chrétien en ce
tournant de siècle.
Le COE a continué à
affirmer fermement sa
conception de la santé,
de la guérison et de l'intégralité de la
personne en tant que dimension
essentielle de la
promesse que Dieu fait de réconcilier le monde. Dans un
contexte mondial où la
vie ne vaut
pas cher et où domine une culture de mort, cette
conception invite les Eglises à
exprimer
clairement leur ministère de guérison. Dans ce
domaine, l'Unité II avait
pour mandat
d'encourager les Eglises à répondre à cet appel
et de leur en donner les
moyens.
La diminution des ressources financières et la
nécessité qui s'imposait au
COE de reformuler
plus précisément ses priorités ont conduit
à une sérieuse
réduction des programmes dans ce
secteur. Toutefois, un travail considérable a
été accompli et les nouvelles
structures du COE
maintiendront le problème de la santé et de la
guérison au nombre des
priorités. On trouvera
ci-dessous les grandes lignes des activités de ces
programmes.
Former les Eglises au ministère de guérison.
Un certain travail a
été accompli au cours
de séminaires tels que celui qui a eu lieu à Bossey
en 1992 sur le thème:
"La médecine et la
théologie: qu'ont-elles en commun?" Mais la visée
principale de ce programme
était de former
et d'aider les Eglises à réaliser dans les
communautés locales des projets de
recherche et
d'action axés sur la participation de tous. L'avantage de
cette méthode
résidait dans le fait que
les gens, en analysant et discutant des problèmes
concrets, étaient mis en mesure
de trouver
des solutions propres à faire changer les situations. Des
résultats encourageants
ont été
obtenus grâce aux efforts concertés des Eglises et
d'autres organismes en
Ouganda, en
Tanzanie et au Zaïre (devenu depuis lors la
République démocratique du
Congo). Ces résultats
se sont multipliés grâce à des visites
d'étude de personnes venant
d'autres régions du Sud.
Des sujets tels que les droits de la personne humaine et la
situation vulnérable des
femmes ont
été traités lors de réunions
particulières, comme par exemple
celle qui s'est tenue à Phnom
Penh en 1994. En outre, dans le cadre de la Décennie
oecuménique des Eglises
solidaires des
femmes, un soutien a pu être apporté à divers
projets relatifs aux femmes
et à la santé.
Développement des compétences locales en
matière de soins de
santé primaire. L'un
des points forts de ces efforts de développement des
compétences locales a
été la formation
d'agents de santé communautaire, principalement en
Afrique et en Amérique
latine.
Un effort soutenu a été fait, en coopération
avec la Conférence des
Eglises du Pacifique, pour
susciter une prise de conscience des problèmes qui se
posent dans le domaine de la
santé en
usant de méthodes communautaires. En 1993 et 1994, une
série de
séminaires ont été
organisés aux Tonga, à Kiribati et sur les îles
Cook pour préciser
certaines questions relatives
aux soins de santé (notamment en ce qui concerne le VIH
et le SIDA), et pour chercher
comment partager les ressources et donner concrètement
suite à ces travaux.
Un soutien important a été apporté aux efforts
visant à établir
une coordination et à former des
réseaux. C'est ainsi que l'équipe de santé a
contribué à lancer
Afri-CAN, un réseau de services
de santé, de centres, groupes et institutions sanitaires
en Afrique; elle a aussi aidé
le Conseil
des Eglises d'Amérique latine à établir son
programme de santé
communautaire et
d'écologie.
Faire connaître les problèmes relatifs à la
santé et à la
guérison. Contact, la
publication bien connue de l'Unité sur les questions de
santé, a été
un instrument de premier
ordre pour promouvoir la mobilisation de la communauté
dans le domaine de la
santé et lancer
la discussion sur la nature du ministère de santé et
de guérison de l'Eglise.
Il paraît six fois par
an en anglais, français, espagnol et portugais (tirage:
15 000 exemplaires) et informe sur
des
initiatives actuelles, novatrices et courageuses, prises pour
promouvoir la santé et le
développement intégré.
Nous espérions pouvoir continuer à publier
Contact dans le cadre du
COE, mais des
considérations financières et le départ
imminent d'une collaboratrice nous
ont poussés à
chercher une solution décentralisée. L'Unité
étudie actuellement une
possibilité qui permettrait
à cette publication de paraître dans le cadre d'un
partenariat multilatéral,
dans lequel le COE
continuerait à jouer un certain rôle.
Coordination des services de santé rattachés aux
Eglises. Depuis qu'il
existe, le
Programme "santé et guérison" du COE a eu pour
préoccupation centrale
d'encourager la
collaboration entre services de santé rattachés aux
Eglises dans les pays du Sud,
et de
renforcer le rôle des organes de coordination en
matière sanitaire mis en place par
les Eglises.
Dans le cadre de cette préoccupation, l'Unité a
attaché une grande
importance aux visites
faites aux associations sanitaires chrétiennes, aux
contacts avec les organisations
donatrices et
consultatives, à la participation à
l'évaluation de certains aspects des
services de santé, à
l'échange d'informations et à la défense des
perspectives des Eglises dans
les forums
internationaux sur les questions de santé. En 1996, la
CMC a publié un
Annuaire des
associations sanitaires chrétiennes, réalisation
modeste, mais d'une grande
portée.
Un colloque international des agences de coordination des
soins de santé s'est tenu en
Tanzanie en 1995, pour donner suite aux accords conclus lors
d'une réunion similaire
qui avait
eu lieu à la Nouvelle-Delhi en 1996. Les agences
participant à ce colloque ont
débattu des
valeurs et des conceptions chrétiennes de la santé
et de la guérison dans
les situations où
règnent la récession économique et où l'on
impose des programmes
d'ajustement structurel;
elles se sont engagées à se soutenir encore
davantage.
Poursuivant dans la même ligne, les directeurs des
agences sanitaires chrétiennes
et de
ministères de guérison confessionnels d'Afrique
occidentale ont été
invités à se réunir au Togo
(1996) pour discuter de la situation des systèmes
sanitaires nationaux et de la
manière dont les
Eglises peuvent participer à leur action. Une attention
particulière a
été accordée au contexte
plurireligieux des programmes examinés.
Une étude d'une durée de trois ans sur une
série de services de santé
rattachés aux Eglises
dans onze pays d'Afrique et d'Asie a été entreprise,
afin de déterminer ce
qui peut les rendre
viables face à la demande et aux conditions
économiques et sociales actuelles.
Cette étude a
tenté de dégager les modèles et les facteurs
permettant de prévoir un
"succès" probable de
leurs activités, et de discerner en quoi les
méthodes des services les plus
"efficaces" diffèrent
des autres. Lorsqu'il paraîtra (fin 1998), le rapport
devrait être
particulièrement utile pour les
hôpitaux "à risques".
Programme sur les produits pharmaceutiques.
L'équipe "santé" a accompli
un travail
considérable dans le cadre du Programme sur les produits
pharmaceutiques, qui vise
à
sensibiliser les gens à la question des médicaments
essentiels et à
encourager la formation dans
le domaine de l'usage rationnel des médicaments. Le
programme a intensifié l'aide
qu'il
apporte aux Eglises pour traiter de questions telles que la
privatisation des services de
santé,
les dons de médicaments, la gestion et le regroupement
des achats de
médicaments. Il a
également attaché beaucoup d'importance au
développement des
compétences locales grâce à
des ateliers organisés dans les zones rurales.
Pour des raisons d'ordre financier entre autres, il a
été décidé de
déplacer en Afrique ce
programme très efficace; il est maintenant placé
sous la responsabilité
commune d'un réseau
de partenaires. Depuis le mois de juin 1997, le Programme sur
les produits pharmaceutiques a
son siège à Nairobi. Il maintient toutefois le
contact avec le COE.
Etude sur le VIH et le SIDA
Parvenu à l'étape finale de l'étude, le Groupe
consultatif a
décidé de rédiger à l'intention des
Eglises une brève déclaration sur le VIH/SIDA. En
septembre 1996, le
Comité central a
adopté la déclaration intitulée "Les effets du
VIH/SIDA et l'action des
Eglises", et
recommandé aux Eglises le document d'étude.
Love in a Time of AIDS: Women, Health and the Challenge of
HIV (L'amour au
temps du SIDA: les femmes, la santé et le défi du
VIH), de Gillian Patterson, a
paru dans la
série Risk des publications du COE. Un guide d'étude
à l'intention des
paroisses sur les
questions relatives au VIH/SIDA doit paraître dans le
courant de 1998. Les questions
liées au
VIH et au SIDA ont également fait l'objet d'un certain
nombre de colloques visant
à examiner
l'action des Eglises face à cet énorme défi.
Parmi les plus importants, on
peut mentionner la
rencontre avec les Eglises de Roumanie (1997) et le colloque
réunissant des
représentants des
Eglises orthodoxes en Afrique (1998).
Tout en continuant à répondre aux demandes de
documentation destinée
aux ministères SIDA
des Eglises, l'Unité considère que sa véritable
réussite dans ce
domaine consiste dans le fait
que ce sont les Eglises qui l'ont maintenant pris en
charge.
Lancée pour remplir un mandat
donné par le Comité
central en 1994,
l'étude sur le VIH et le SIDA a été l'une des
réalisations les plus
appréciées de l'Unité durant
la période écoulée. Le COE avait déjà
pris des contacts et
entrepris un certain nombre
d'activités dans ce domaine, mais face aux appels à
l'aide des Eglises
confrontées à la
souffrance, la peur et l'ignorance liées au VIH et au
SIDA, ce champ d'activité
s'est beaucoup
étendu. Le groupe consultatif chargé d'élaborer
cette étude a
préparé un projet de deux ans.
Des sous-groupes étaient chargés d'aborder les
domaines suivants:
théologie et éthique;
accompagnement pastoral; l'Eglise, communauté porteuse de
guérison; et justice
et droits de
la personne humaine. Chacun des sous-groupes a
élaboré sa propre
méthodologie, tout en
bénéficiant de travaux déjà
réalisés par d'autres; il a
également recouru à la participation de
communautés locales et de personnes touchées par le
SIDA.
Pour remplir le mandat qui lui avait
été confié -
"collaborer avec les
Eglises pour permettre au peuple de Dieu tout entier de
fortifier sa foi en vue du
témoignage
et du service communs dans le monde" -, l'Unité II s'est
inspirée du riche
héritage d'activités
pédagogiques qu'elle avait reçu et elle a poursuivi
dans la même voie en
mettant en oeuvre
une série de projets de formation.
L'éducation chrétienne en Europe centrale et
orientale. Le programme de
formation a
repris la préoccupation lancinante qu'avaient
exprimée les Eglises d'Europe
centrale et
orientale lors de la session du Comité central à
Moscou (1989), demandant
à la famille
oecuménique de leur apporter une aide concertée pour
combler leurs immenses
besoins en
matière d'éducation et de formation, après la
fin de l'ère
communiste.
Un programme en trois points a été
élaboré, destiné
prioritairement aux Eglises orthodoxes,
dans un premier temps:
Cet effort global a contribué au progrès notable
qu'on fait certaines Eglises
orthodoxes dans la
réalisation de leur ministère de formation.
Malheureusement, les activités
prévues avec
d'autres Eglises de la région ont dû être
différées en attendant
que le climat oecuménique local
s'améliore. Des efforts soutenus faits en Pologne et en
République tchèque
ont cependant fini
par susciter des initiatives importantes.
Ce programme doit être remis aux Eglises orthodoxes,
lorsque s'ouvrira le Centre de
documentation et de formation interorthodoxe en 1999.
L'éducation religieuse dans les sociétés
multireligieuses et
multiculturelles. Affirmer
l'identité chrétienne dans un contexte pluraliste,
tout en restant ouvert et
compréhensif à
l'égard des croyants d'autres religions est un défi
qui est devenu ces
dernières années une
préoccupation prioritaire pour le ministère de
formation de nombreuses Eglises;
l'Unité a joué
un rôle de premier plan dans la recherche de nouvelles
manières de
répondre à ce défi. Son
programme a deux volets: le premier est destiné aux
moniteurs d'école du
dimanche, aux
professeurs de religion dans les établissements
scolaires, aux formateurs d'adultes, aux
aides
de paroisse, aux personnes chargées d'élaborer des
programmes d'études et
aux enseignants
des séminaires; l'autre est destiné aux femmes
spécialisées dans les
divers domaines du travail
auprès des femmes, à celles qui sont actives dans la
vie professionnelle et aux
mères de famille
vivant dans des contextes multireligieux.
En 1994 et 1995, des rencontres ont eu lieu au Moyen-Orient,
en Afrique, en Asie, aux
Etats-Unis, en Europe et dans les républiques d'Asie
centrale. On mentionnera celle de
Tachkent,
particulièrement remarquable par le fait que pour la
première fois, des
responsables religieux et
des enseignants chrétiens et musulmans étaient
réunis pour chercher
ensemble comment
apprendre à connaître la foi de l'autre, et pour
élaborer un processus
d'éducation et de
formation. L'étape suivante de ce travail entrepris au
niveau des régions va
consister à aider
les Eglises à s'acheminer vers des modèles et des
méthodes
pédagogiques interreligieux.
Un travail fructueux a été accompli grâce au
Service des relations
islamo-chrétiennes en
Afrique (SRICA - Procmura), qui a encouragé
l'organisation de rencontres et d'ateliers
dans
lesquels des femmes chrétiennes et musulmanes de la base
ont discuté notamment
des aspects
religieux de questions liées à la santé des
femmes, et qui les a aidées
à vivre en bonne
intelligence avec leurs voisins appartenant à d'autres
religions.
En outre, l'équipe "Education" a continué à
mettre du personnel à la
disposition d'un certain
nombre d'institutions, de mouvements engagés dans
l'éducation et d'organismes
oecuméniques, et à les conseiller dans le domaine
des méthodes
pédagogiques et de
l'élaboration de programmes destinés aux personnes
vivant dans des contextes
multireligieux.
Spiritualité orthodoxe et symboles féminins.
En coopération avec
l'Institut
oecuménique de Bossey, l'équipe "Education" a
organisé une série
de trois séminaires qui a
réuni des femmes orthodoxes et d'autres confessions
(ainsi que quelques hommes), afin
d'encourager l'apprentissage commun et la solidarité. Le
dernier de ces séminaires
(1997)
avait pour thème: "La communauté des femmes et des
hommes dans l'Eglise: la
question de
l'autorité". Une place importante a été
réservée au partage
d'expériences de la vie
quotidienne; certaines femmes ont parlé de la
spiritualité vécue dans leur
contexte.
L'éducation familiale. Les activités de
programme se sont poursuivies
dans ce domaine
jusqu'en 1994, date du départ d'un des membres du
personnel; l'Unité a alors
examiné la
nature de son rôle dans le domaine de l'éducation
familiale. A la suite de cette
évaluation, il a
été décidé de ne pas reconduire ce poste
de travail. Un manuel
à l'usage des assistants
pastoraux, intitulé Crisis and Caring in the
Family a été
publié en 1993. Par la suite,
deux grandes réunions se sont tenues sur des questions
d'éducation familiale. La
première
(1995) a traité de quelques-unes des questions les plus
brûlantes qui se posent
aujourd'hui au
sujet de la famille. La seconde (1997) s'est penchée sur
les stratégies, les
méthodes et le
matériel de travail que les Eglises utilisent dans le
domaine de l'éducation
familiale; elle a
examiné la manière dont les responsables de
l'éducation familiale peuvent
s'accompagner
mutuellement au niveau régional et interrégional, et
les conseils à donner
aux personnes qui
lancent ou développent des programmes dans ce domaine.
L'éducation des adultes. Fondé sur
l'héritage de Paulo Freire dans
le domaine de
l'alphabétisation des adultes et de l'"éducation en
vue de la libération", ce
programme a
accompagné un certain nombre d'initiatives
d'éducation populaire, principalement
dans les
pays du Sud. Il a apporté un soutien dans trois domaines:
la formation de cadres de
mouvements de jeunes et de femmes, l'éducation à la
démocratie et
l'évaluation des méthodes
d'éducation populaire.
Dans le cadre d'un grand projet, on a évalué en 1994
les méthodes
d'éducation populaire en
Afrique, en Asie et en Amérique latine. A la suite de ce
travail, un colloque
inter-unités a eu
lieu en 1995, dont le rapport intitulé "Living in spaces
with Open Doors"(Vivre dans
des
espaces ouverts) indique des pistes possibles pour l'avenir de
l'éducation des adultes et
met en
lumière l'importance de la diversité culturelle dans
ce type de formation,
notamment en ce qui
concerne les femmes.
Comme ce programme faisait double emploi avec d'autres,
semblables, organisés par
d'autres
Unités (notamment l'Unité III), et que l'on
était en pleine crise
financière, il a été décidé de ne
pas reconduire le poste de son responsable, devenu vacant au
début de 1996. Nous
espérons
que les objectifs de ce programme pourront être
reformulés après
l'Assemblée.
Réseaux et collaboration. Au cours de ces
dernières années, on a
assisté à un
accroissement notable des contacts et des échanges
fructueux avec divers mouvements,
institutions et organismes actifs dans le domaine de
l'éducation. La rencontre avec les
Supérieurs des ordres religieux à Rome (1996) a
revêtu une importance
particulière. Elle avait
pour objectif d'examiner les buts des institutions de
formation liées aux Eglises. Cette
rencontre, qui était l'hôte du Conseil pontifical
pour l'unité des
chrétiens, sera suivie d'une
seconde réunion à Genève vers le milieu de
1998.
Education Newsletter. L'Unité a poursuivi la
publication de l'Education
Newsletter, qui paraît deux à trois fois par an
et vise à stimuler la
réflexion sur divers
aspects de l'éducation. Ce bulletin, qui a fait l'objet
d'une évaluation en 1997,
développe des
thèmes spécialisés; cette manière de faire
semble être bien
accueillie par un large cercle de
lecteurs. Il est question de le diffuser, avec d'autres
documents, sur Internet.
Ce rapport tente de donner une image de ce qu'a été le travail de l'Unité durant une période marquée par de vastes changements et ajustements. Malgré la réduction du personnel, qui a conduit à modifier d'importants secteurs d'activité ou même à les restreindre, l'Unité a pu remplir l'essentiel de ses mandats.
De sérieuses discussions et une série de préparatifs visant à assurer une transition sans heurts vers les nouvelles structures du COE sont actuellement en cours: elles devraient permettre que le trésor d'expériences et d'idées glanées au cours des années trouve à s'exprimer de manière nouvelle et créative, pour le plus grand bien des Eglises et du mouvement oecuménique, au seuil du nouveau millénaire.